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Il Y A UN AN, LA DECISION D’ATLANTA : "Ces juges ne pouvaient ignorer la vérité"

Publie le vendredi 11 août 2006 par Open-Publishing

Affirme Ian Thompson de l’Association nationale des juristes des États-Unis

PAR JEAN-GUY ALLARD, de Granma international

LA décision annoncée il y a un an d’un panel de trois juges de la Cour d’appel du 11e circuit d’Atlanta, qui a annulé les condamnations des Cinq imposée par un tribunal de Miami, a été « historique » et « nécessaire » a commenté l’avocat californien Ian Thompson, qui a représenté l’Association nationale des juristes des États-Unis à l’audience publique de la cause devant cette cour, en mars 2004.

« Ces juges, avec la preuve présentée, ne pouvaient ignorer la vérité et l’injustice qui avait été commise contre ces cinq hommes », a-t-il dit en entrevue à Granma international. L’Association nationale des juristes des Etats-Unis, à laquelle Thompson appartient, représente près de 5 000 avocats dans ce pays.

Les trois juges ont annoncé leur verdict le 9 août 2005, il y a maintenant un an. Les Cinq demeurent cependant détenus dans cinq prisons différentes des Etats-Unis.

« Ce fut une opinion juridique extraordinairement détaillée qui a montré les irrégularités du procès et le caractère étendu des préjugés entretenus contre le gouvernement de Cuba et tout agent ou partisan à Miami », a dit Thompson.

« Une grande partie du verdict analysait aussi cette longue histoire du terrorisme brutal et assassin contre Cuba mené en majeure partie depuis les côtes mêmes des États-Unis avec l’appui du gouvernement étasunien ».

Le panel de trois juges, après avoir longuement délibéré, ont indiqué exactement pourquoi les Cinq ne pouvaient recevoir un procès juste à Miami, considère l’avocat californien.

« Ils ont parlé de l’intimidation du jury, des préjugés montrés par les médias, des déclarations inappropriées de témoins terroristes de l’extrême-droite, tels que José Basulto et autres. Tout cela a fait du procès un spectacle très anormal. Cela n’a pu être ignoré par les juges ».

Le 9 août 2005, les trois juges du 11e circuit de la Cour d’appel a révoqué de façon unanime les condamnations et a reconnu le droit des Cinq à être jugés de façon impartiale dans un environnement non hostile, conformément à la Constitution nord-américaine.

Plusieurs avocats se sont déclarés « surpris » ou « consternés » par la décision postérieure de la cour du 11e circuit de réviser l’opinion du panel de trois juges. « On accorde que très rarement une révision de ce genre », a dit Thompson.

« L’opinion des trois juges devait être relativement inattaquable en raison de l’attention qu’elle donnait aux faits et aux détails de l’affaire », affirme Thompson. « Dans ses 90 pages, on examine sans passion la situation objective à laquelle fait face le peuple cubain et le climat de peur qui règne à Miami, encouragé par un petit groupe de droite qui domine le discours politique et muselle les autres qui ont des opinions distinctes à propos de Cuba ».

On ne sait pas ce que le 11e circuit fera maintenant, commente l’avocat. La Cour a écouté les arguments oraux et chacun attend une décision. « Les faits de l’affaire n’ont pas changé, la nature outrageuse des accusations contre les Cinq n’ont pas changé, et pas davantage le fait qu’ils se trouvent détenus injustement dans des prisons à sécurité maximale ».

Il y a un an, les trois magistrats ont exprimé l’avis que les condamnations devaient être révoquées et ont ordonné un nouveau procès. « Bien que cette opinion, légalement, ne peut guider les délibérations du 11e Circuit, c’est un facteur matériel dans la trajectoire légale de l’ensemble du dossier ».

L’Association nationale des juristes des Etats-Unis travaille actuellement à appuyer la fin légale du dossier, à dit Thompson.

Il a alors souligné la signification de la marche qui aura lieu le 23 septembre à Washington, D.C., pour exiger la libération des Cinq et la fin du terrorisme contre Cuba parrainé par al Maison Blanche. Le directeur exécutif de l’Association nationale des juristes des États-Unis, Heidi Boghosian, représentera cette organisation à ce rassemblement.

L’évènement, dit Thompson, sera une grande occasion pour les avocats, activistes et personnes progressistes d’échanger sur la meilleure façon d’appuyer la cause des Cinq et d’atteindre un niveau de solidarité toujours plus grand envers leur cause aux Etats-Unis.

Les Cinq sont détenus dans cinq pénitenciers, sans accès à cautionnement, malgré la décision favorable de la Cour d’Atlanta et du verdict, émis le 27 mai 2005, par le Groupe de travail sur les détentions arbitraires de la Commission des droits de l’homme des Nations Unies.

Le groupe de juristes expérimentés a déclaré que l’emprisonnement d’Antonio Guerrero, Fernando González, Gerardo Hernandez, Ramon Labañino et René González était "arbitraire et illégal".

LA MARCHE DU 23 SEPTEMBRE SUR LA MAISON BLANCHE

Le 23 septembre prochain, le Comité national pour la liberté des Cinq des États-Unis tiendra une marche face à la Maison Blanche suivie d’un important forum public à Washington.

La manifestation aura lieu « pour commémorer la mort des victimes de1 976 et exiger la libération des Cinq ».

En septembre, rappelle un message du Comité, il y aura huit ans déjà que le FBI a arrêté les anti-terroristes cubains. « Depuis huit ans, les Cinq ont été injustement emprisonnés pour le ‘crime’ d’avoir risqué leurs vies pour freiner les attaques terroristes menées depuis les États-Unis contre Cuba ».

Septembre 2006 marque aussi le 30e anniversaire de l’assassinat à Washington, avec une bombe posée sous son auto, d’Orlando Letelier et Ronni Moffit, par des contre-révolutionnaires cubains qui travaillaient étroitement avec la CIA.

Juste deux semaines après l’assassinat de Letelier et Moffit, le même réseau terroriste a provoqué l’explosion en plein vol d’un avion cubaine à la Barbade, assassinant ses 73 occupants, le 6 octobre 1976.

« C’est pour freiner ce genre d’attaque horrible que les Cinq - Gerardo Hernandez, Ramon Labañino, Antonio Guerrero, Fernando Gonzalez y René Gonzalez - sont venus en Floride du Sud et ont infiltré les groupes terroristes qui y agissent dans l’impunité la plus totale », dit le Comité.

La marche sera suivie par un forum public, avec des orateurs tels que Leonard Weinglass, avocat des Cinq ; Francisco Letelier, fils de l’ex-ministre chilien ; Livio Di Celmo, frère de Fabio Di Celmo, assassiné par des terroristes dirigés par Posada Carriles durant les attentats de La Havane ; Gloria La Riva, Coordonnatrice du Comité national pour la Liberté des Cinq des Etats-Unis ; Andrés Gomez, Coordonnateur de la Brigade Antonio Maceo, entre autres.

http://www.granma.cu/frances/2006/agosto/mar8/33atlanta-f.html