Accueil > Incidents au procès de deux lycéens

Incidents au procès de deux lycéens

Publie le mardi 31 mai 2005 par Open-Publishing
2 commentaires

de Pierre-Antoine Souchard

Le procès mardi à Paris de deux jeunes gens arrêtés en marge des manifestations contre la loi Fillon en mars dernier a donné lieu à des incidents entre forces de l’ordre et lycéens venus les soutenir au Palais de Justice.

Le ministère public a requis contre Adrien Nicolas, 23 ans, et Salah Mougharbel, 18 ans, lycéen dans un établissement privé, 120 jours de travail d’intérêt général (TIG) et 400 euros d’amende ou 100 jours-amende à 5 euros. Ils étaient jugés par la 24e chambre du tribunal pour dégradations et violences survenues le 7 avril dernier devant le collège Fénélon en marge des manifestations lycéennes.

Le procès d’un étudiant, poursuivi devant une autre chambre du tribunal, a été reporté au 22 septembre.
La tension est montée peu après 9h du matin lorsque les gendarmes filtrant l’entrée de la salle d’audience ont estimé que le public était suffisamment nombreux à l’intérieur.

Devant cette agitation, le président de la 24e chambre a décidé de fermer les portes de la salle d’audience. Les lycéens, entourés de parents, professeurs et syndicalistes, ont alors commencé à hurler dans le hall du plateau correctionnel où se trouvent trois autres salles d’audience.

Vers 10h30, un premier groupe a été expulsé avant de se regrouper sur le pont Saint-Michel où il a été bloqué par un cordon de gendarmes mobiles. Les jeunes gens ont pu regarder passer les péniches, dont deux étaient baptisées « La Fureur de vivre » et « Gavroche ».
Vers 12h, le dernier groupe assis devant la salle d’audience et hurlant « procès à huis clos, méthodes de fachos » a été poussé vers la sortie par une trentaine de gendarmes mobiles casqués et armés de matraques. Une vitre a été brisée ; il n’y a eu ni interpellations, ni blessés.

Trois avocats en robe ont tenté en vain de s’interposer entre les lycéens et les forces de l’ordre pour négocier une sortie pacifique. « Les avocats avec nous ! », ont hurlé les lycéens qui avaient tous écrit « victime désignée » sur le front. Les avocats ont été expulsés avec les manifestants. Une fois dehors, ils ont eux aussi été refoulés vers le Pont Neuf.

Un cordon de gendarmes mobiles et CRS a été instauré autour du Palais de justice où des touristes se faisaient prendre en photo aux côtés des représentants des forces de l’ordre, casqués et armés de boucliers.
Les versions sur ces incidents divergent selon que gendarmes et les lycéens. Le bureau militaire du Palais de justice a indiqué que les lycéens avaient l’autorisation de la présidence du tribunal de tenir une conférence de presse dans la salle des Pas perdus du Palais de justice, mais se sont directement rendus devant la salle d’audience. Empêchés de rentrer dans la salle d’audience, pleine selon les forces de l’ordre, les lycéens se sont « rebellés ».

« Le métro Cité était fermé. On a ensuite empêché les lycéens de rentrer dans la salle d’audience », a raconté à l’Associated Press Samuel Morville, qui a comparu lui-même la semaine dernière. « Les gendarmes ont procédé à une évacuation manu militari », a-t-il dénoncé. Poursuivi pour outrage, la décision le concernant doit être rendue mercredi matin par le tribunal correctionnel de Paris. Une amende équivalant à 500 euros a été requise par le parquet.

« Ceux que vous voyez ici sont les survivants », a souligné Samuel Morville indiquant que plusieurs lycéens avaient également été blessés par des « gendarmes casqués, portant des gants ». « Tout le monde a pris des beignes ».

Des membres de la coordination lycéenne indiquaient que deux autres lycéens devaient comparaître ce mardi devant la 14e chambre du tribunal. Ils étaient en fait poursuivis pour des vols de téléphones portables commis dans un contexte différent. AP

http://permanent.nouvelobs.com/soci...

Messages

  • il faudrait que quelqun confirme mais aucunes personnes ont ete arrete
    Samuel ne comparassait pas aujourd’hui, ils n’etait que 3
    La séance ne devait pas se tenir a huis clos mais le president la "demandé"

  • J’étais au palais de justice ce matin .
    Erreur , Samuel , c’était la semaine dernière !!
    Il n’y a pas eu d’arrestations mais c’est certain , beaucoup de violence de la part de la police pour empêcher que les lycéens assistent au procès de leurs camarades .
    Nous ne nous sommes pas dispersés dans le palais de justice , nous avons été jeté dehors avec beaucoup de brutalité , puis isolé sur le pont Saint Michel pendant 2 h par les mêmes qui venaient de nous virer .