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Instrumentalisation du "risque terroriste"

Publie le mercredi 25 octobre 2006 par Open-Publishing

SUD Aérien a pris toute la mesure de l’opération politicienne mise en œuvre par la Préfecture de la Seine Saint Denis qui instrumentalise le « risque terroriste » pour stigmatiser et discriminer de façon insupportable des salariés d’origine maghrébine, pratiquant religieux ou non, en leur refusant l’accès aéroportuaire en zone réservée.

Le refus du renouvellement des badges pour ces salariés a systématiquement pour conséquence la rupture de leur contrat de travail, ce qui revient pour le ministre de l’intérieur à instituer un véritable « interdit professionnel ».

Face à cette dérive liberticide, l’émotion et la colère grandissantes chez les salariés concernés de la plate forme aéroportuaire de Roissy n’est pas une surprise pour SUD Aérien : nous avions alerté récemment le Sous-Préfet chargé de l’aéroport de la dégradation du climat sur l’aéroport suite à ce qui est perçu comme une chasse aux musulmans. En effet, les salariés privés de badges sont informés par courrier du Préfet dans lequel il est écrit que ces derniers présentent un « danger significatif pour la sûreté aéroportuaire », alors qu’aucune preuve concrète n’est avancée si ce n’est la référence à des fichiers de police !!

SUD Aérien rappelle que les retraits abusifs des badges sont subis par les salariés d’origine maghrébine depuis des mois, et que la suspicion sans preuves de la part de la Préfecture est la condition suffisante pour retirer l’accès au badge et donc provoquer le licenciement de salariés totalement interloqués et scandalisés.

Concernant les salariés de l’entreprise CBS qui ont pris l’initiative de porter cette affaire devant le tribunal administratif, SUD Aérien fait le constat que le livre de P. De Villiers publié il y a quelques mois sert de référence à cette opération politicienne la plus lamentable qui soit.

En effet, après que De Villiers ait dénoncé les « mosquées de Roissy » et malgré les dénégations de la Préfecture sur l’influence éventuelle de ce tissu de mensonges, le ministre de l’intérieur publiait quelques temps plus tard un communiqué affirmant avoir fait fermer plusieurs dizaines de salles de prières ( constituées la plupart du temps d’un tapis entre deux vestiaires ). De même, il dénonçait un réseau soi-disant « terroriste » au sein de CBS, issu de la ville de Ghazaouet en Algérie, ville dont sont originaires certains salariés de CBS, par ailleurs adhérents de SUD Aérien.

Le livre de M. De Villiers sert donc de référence au Préfet de la Seine Saint Denis, qui ne peut avoir agi sans l’aval de son ministre de tutelle ... ?

SUD Aérien participe à toute action juridique devant les tribunaux et aux actions unitaires en préparation avec les autres organisations syndicales et associatives.

http://www.sud-aerien.org/article814.html