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Interdiction des licenciements boursiers : qui a fait retirer le projet de loi

par Front Syndical de Classe

Publie le mardi 17 juillet 2012 par Front Syndical de Classe - Open-Publishing
10 commentaires

Un séisme social !

Les dirigeants de Peugeot provoquent un séisme en annonçant –les élections passées- un plan de licenciements massifs, la fermeture du site d’Aulnay, les menaces de plans sociaux concernent au bas mot 80.000 emplois !

Et que fait le gouvernement ?

Que fait le parti socialiste qui détient tous les leviers de l’état ?
Que font les députés de gauche majoritaires ?

Certes la mise en scène d’une soit-disant résistance à la décision du groupe PSA est savamment organisée et on nous répète que le gouvernement juge le plan social du groupe automobile inacceptable, qu’Aulnay doit rester un site industriel et que le site de Rennes doit être pérennisé. Certes !

Mais c’est pour masquer l’essentiel : au cours de l’interview du 14 juillet du président de la République, à la question de Laurent Delahousse " est-ce que l’état pourrait aller jusqu’à empêcher la fermeture du site d’Aulnay  ? ", F. Hollande réponde " NON… mais nous pouvons faire qu’Aulnay reste un site industriel "

Cette réponse ressemble fort quant au fond à "L’état ne peut pas tout" de Jospin en 1999 !


Que fait le parti socialiste de sa majorité absolue au parlement ?

En février dernier le groupe communiste a proposé au sénat un projet de loi interdisant les licenciements boursiers en cas de versement de dividendes aux actionnaires au cours de l’exercice précédent*.
Ce projet a été rejeté en février dernier au Sénat.

Entre-temps les élections ont donné la majorité absolue au parti socialiste et l’hégémonie dans toutes les institutions de la République !

Le dimanche 3 juin dernier, le ministre du travail Michel Sapin assure que le gouvernement souhaite faire passer rapidement une loi donnant aux juges les moyens d’interdire les licenciements qui n’ont pour seul motif que d’augmenter les dividendes versés à l’actionnaire.

Alors que fait depuis le gouvernement ?
Que fait le parti socialiste qui dispose de tous les pouvoirs dans toutes institutions ?
Après avoir réclamé la majorité absolue pour mettre en œuvre le changement que fait le nouveau pouvoir pour s’opposer à ce cataclysme ?

A l’inverse, on vient d’apprendre que la proposition de loi contre les licenciements boursiers a été retirée de l’ordre du jour de l’assemblée dont la session est pourtant prévue jusqu’à la fin du mois de juillet !!

L’opinion publique, les travailleurs dans les entreprises concernées, les travailleurs de manière générale doivent être informés de ces réalités.
Parce que ce sont les mesures concrètes et les décisions qui sont la preuve d’une réelle solidarité avec les travailleurs menacés !

Ce qui compte ce n’est pas les mesures d’accompagnement des plans sociaux de liquidation des activités industrielles.
On sait ce qu’il en est des promesses et des ravages, des destructions et des malheurs personnels et familiaux qui en résultent après les destructions d’entreprises comme on a pu le voir et le subir ces 30 dernières années avec la liquidation de la sidérurgie, du textile et plus récemment avec les Moulinex, les Conti … !

Non, ce qui compte c’est de tout, TOUT mettre en œuvre pour empêcher les fermetures prévues pour le seul maintien des profits des actionnaires !

Pour cela la lutte des travailleurs est indispensable et décisive.
Mais aucune forme de lutte ne doit être négligé et la bataille pour des mesures législatives contraignantes et protectrices doit aussi être engagée !

Le nouveau pouvoir ne doit pas pouvoir se payer de mots et être mis devant ses responsabilités.
Il en a incontestablement les moyens !
La volonté politique de limiter le pouvoir de nuisance des grandes entreprises en particulier exigeant le pouvoir sans partage de restructuration et de délocalisation doit être remis en cause de manière déterminée.

Combiner lutte de masse de haut niveau, bataille politique et juridique en s’appuyant sur toutes les forces qui entendent manifester concrètement leur solidarité avec les travailleurs menacés, tel nous semble être le tiercé gagnant !

Comme nos camarades CGT de Goodyear Amiens ont si bien su le faire en bloquant depuis 5 ans le PSE de la multinationale du pneu !

C’est pourquoi, sur le terrain politique exigeons tous ensemble que le projet de loi visant à interdire les licenciements boursier et abusifs soit remis à l’ordre du jour du parlement ; et cela dès cette session !

Le Front Syndical de Classe
16 juillet 2012


* cette interdiction devrait être étendue aux firmes qui font des bénéfices comme c’est le cas de PSA qui en 2011 réalise 444.119.935, 37 euros d’excédents sans verser de dividendes en 2011, après en avoir versé en 2010 (1,10 euros par action) ; sans doute pour éviter de tomber sous le coup de la loi en projet !

Messages

  • LE PCF dépose un projet de loi pour interdire les licenciements boursiers lorsque la droite est au pouvoir , mais ne redépose pas cette loi lorsque "la gauche" gouverne , j ’en déduis qu’ avec HOLLANDE il n y aura plus de licenciements boursiers ....LOL ...

    • Qui ? ne redépose la loi ? Renseigne toi au lieu de déblatérer des conneries. La proposition de loi est prette comme elle l’a été sous Jospin. Ne va pas faire croire que les députés du Front de gauche sont absent du débat. Tu nous/te tires une balle dans le pied.

      Bien fraternellement.

    • TOTO ne joue pas sur les mots , si la loi est prête qu attendent tes amis du PCF/FDG pour la redéposer lors de la prochaine session parlementaire et pour la populariser dans les entreprises , je ne me tire pas une balle dans le pied car je crois pas que le PCF/FDG feront le forcing pour que cette loi soit votée comme ils ne feront pas le forcing pour mobiliser les travailleurs , c est d ’ailleurs MELENCHON qui l’ a déclaré , il s ’alignera sur les syndicats , mais ne gènera pas le gouvernement !!!!

      Pourtant il y a urgence , les salariés de PSA , et que font le PCF /FDG pendant ce temps ? : ils condamnent , tout comme HOLLANDE et MONTEBOURG ? MAIS N AGISSENT PAS ...

    • Richard n’invente rien.
      Voici un reniement parfait, parmi des dizaines, qu’il faut toujours rappeler :

      Mélenchon interrogé sur un gouvernement Hollande, le 18 Avril sur LCP :

      "Nous n’appellerons pas à des manifestations.
      Nous, on suit les syndicats ...
      Ni soutien, ni participation, ni opposition...
      L’extrême gauche donne des consignes pour la grève ou le reste,
      mais pas nous !...
      Besancenot dit on doit être l’opposition,
      mais laissons le respirer, donnons une chance à notre pays"

  • bah vous êtes dur avec le p"c"f et le fdg !

    comme l’a dit le camarade jlm, il faut laisser le temps à hollande de faire ses preuves ..........

  • Comme sur le reste de son programme, le FdG ne propose qu’un capitalisme à visage humain, pure chimère qui ne sert que la lutte des places en ratissant à gauche.

    Mélenchon ne veut pas se prononcer pour l’interdiction pure et simple des licenciements. Mais, comme les travailleurs sont frappés de plein fouet par ce fléau capitaliste, il ne peut pas non plus ne rien dire. Alors il parle d’interdire les « licenciements boursiers ».

    De quoi s’agit-il ? Mélenchon répond : des licenciements seulement faits pour faire monter le cours de bourse…

    Mais, d’un côté, la plupart des entreprises en France ne sont pas cotées en bourse !
    Et, de l’autre, tout licenciement fait par le patronat, est au bout du compte déterminé par les exigences des actionnaires, qui veulent que leur entreprise produise des profits, verse des dividendes et reste compétitive ; cela doit donc être aussi le cas de leurs filiales, sous-traitants, etc., bref de la plupart des entreprises.

    Si Mélenchon ne cherchait pas à nous entourlouper, il pourrait, même si ce serait insuffisant, dire par exemple clairement qu’il serait pour interdire aux entreprises qui font du profit de licencier. Mais il ne le dit même pas cela… ! D’ailleurs, le travailleur licencié se moque bien de savoir pour quelle raison
    exactement il l’a été : ce qu’il veut, c’est garder son travail. Point.

    Là encore, son refus de rompre avec le capitalisme le conduit inévitablement à accepter ce qui est inséparable du capitalisme, le droit des patrons à licencier les salariés quand ils ne leur sont plus utiles.

    Mais c’est justement cela que les travailleurs ne peuvent pas accepter. Là encore, le programme du Front de Gauche est conçu pour ne pas effrayer les investisseurs, pas pour satisfaire les revendications des travailleurs.

    Dans la crise, la seule issue, c’est l’expropriation des expropriateurs.

    • il faut suivre les syndicats à dit MELENCHON et bien bonjour les dégats .
      les responsables syndicaux français quand ils organise une manif ils rassemblent difficilement 20à30 milles personnes.voir la mobilisation en espagne,portugal et même chez les anglais. j’en déduis que nos rés ponsables syndicaux sont en osmose avec les buveurs de sang qui nous gouvernent
      seul un travail d’explication et de longue haleine fera que les chomeurs travailleurs les 8 millions de pauvres de ce grand pays "démocratique" descendront dans la rue car il n’y a que la rue qui fait peur à ses fossoyeurs de la classe ouvriére fw

  • Non, ce qui compte c’est de tout, TOUT mettre en œuvre pour empêcher les fermetures prévues pour le seul maintien des profits des actionnaires !

    Pour cela la lutte des travailleurs est indispensable et décisive. Mais aucune forme de lutte ne doit être négligé et la bataille pour des mesures législatives contraignantes et protectrices doit aussi être engagée !

    Oui, il ne faut pas se gléner si on peut obtenir des mesures législatives freinant l’appétit insatiable de la bourgeoisie.

    Toutefois il faut partir du principe de réalité : Le gouvernement réactionnaire aux affaires n’est pas là pour faire des cadeaux mais gérer au profit de la bourgeoisie.

    Un nombre considérable de déclarations de Hollande donne la la là dessus et il est totalement inutile d’essayer de faire croire autre chose.

    Ce n’est pas à son corps défendant que Hollande a refusé de recevoir le représentant de Syriza, front qui ne casse pourtant pas des briques en enfer.

    Ce n’est pas à son corps défendant que le gouvernement Hollande annonce un plan d’austérité et soutient le paiement rubis sur l’ongle de la dime de la dette à la bourgeoisie.

    Ce n’est pas à son corps défendant qu’il annonce une première salve d’agressions contre la classe populaire en ballon d’essai.

    Le nombre d’agressions antisociales en cours commencées par les Jospin-Chirac-Sarko et qui continuent est énorme, l’exécutif de la réaction quelque soit l’écurie en place, continue sa malfaisance.

    Les progrès et l’obtention de mesures législatives favorables aux travailleurs ne viendra pas de la majorité PS, tout autant que de l’imposition des mains du FdG. Du moins d’eux-mêmes ils ne le feront pas. Ou pas plus que Sarko ne l’a fait.

    Se pose donc la question de comment les contraindre à reculer. La seule inconnue qui peut faire reculer un gouvernement réactionnaire là pour attaquer , est bien l’activité de résistance de la classe populaire.

    Quand les PSA Aulnay crient leur colère et que celle-ci est répercutée dans la société c’est un élément du rapport de force qui peut faire reculer Hollande.

    En fait, toute amélioration de l’activité de résistance sociale améliore le rapport de force.

    Les questions qui se posent c’est comment hausser l’activité de lutte des travailleurs, développer une activité sans limites de terrains d’extension, d’organisation, un front syndical de classe et un parti développant une activité pour que les travailleurs, et nuls autres, prennent en main leurs propres affaires, à commencer déjà par leurs batailles de résistance.

    Le nouveau pouvoir ne doit pas pouvoir se payer de mots et être mis devant ses responsabilités. Il en a incontestablement les moyens ! La volonté politique de limiter le pouvoir de nuisance des grandes entreprises en particulier exigeant le pouvoir sans partage de restructuration et de délocalisation doit être remis en cause de manière déterminée.

    Les responsabilités du nouveau gouvernement sont prises et elles sont au service de la classe dominante et prédatrice, le faire reculer franchement ne ressortira pas d’une logique de conviction envers cette nouvelle majorité.

    Combiner lutte de masse de haut niveau, bataille politique et juridique en s’appuyant sur toutes les forces qui entendent manifester concrètement leur solidarité avec les travailleurs menacés, tel nous semble être le tiercé gagnant !

    Comme nos camarades CGT de Goodyear Amiens ont si bien su le faire en bloquant depuis 5 ans le PSE de la multinationale du pneu !

    C’est pourquoi, sur le terrain politique exigeons tous ensemble que le projet de loi visant à interdire les licenciements boursier et abusifs soit remis à l’ordre du jour du parlement ; et cela dès cette session !

    Le Front Syndical de Classe 16 juillet 2012

    La lutte de classe et de masse de haut niveau c’est une bataille politique et la seule bataille politique qui compte au fond, il n’y a pas de batailles politiques ou juridiques qui acquerraient une réalité distincte avec son propre moteur, du moins à égalité. Des extensions oui, mais soumises au mouvement social, ses objectifs en profondeur (résister, se centraliser, s’unifier, se démocratiser, s’étendre, prendre en main la société, répartir, prendre le pouvoir , etc) comme ses résistances au quotidien..

    Oui il faut appuyer une bataille contre les licenciements , mais tous les licenciements, et oui ça se fait par la lutte résolue qui ne tienne pas compte de limiter les interdictions aux entreprises bénéficiaires.

    Il ne nous gène pas qu’existe une loi contre les licenciements boursiers, au contraire, mais fol celui qui croit que les Peugeot, GM, Ford, etc, présenteront des comptes bénéficiaires quand ils voudrons se débarasser des travailleurs pour augmenter les taux de profit.

  • Mélenchon interrogé sur un gouvernement Hollande, le 18 Avril sur LCP :
    "Nous n’appellerons pas à des manifestations.
    Nous, on suit les syndicats ...
    Ni soutien, ni participation, ni opposition...
    L’extrême gauche donne des consignes pour la grève ou le reste,
    mais pas nous !...
    Besancenot dit on doit être l’opposition,
    mais laissons le respirer, donnons une chance à notre pays"

    Suivre les bureaucrates syndicaux : pas de meilleure voie de collaboration avec la bourgeoisie.
    Comme en 2010 quand ils ont saboté notre lutte pour les retraites et contre Sarko, ils se couchent devant Hollande.

    Voici à ce propos la conclusion d’un article pertinent du camarade G. Lefranc
    Source : http://tendanceclaire.npa.free.fr/contenu/autre/artpdf-396.pdf

    À défaut d’annoncer des mesures en faveur des travailleurs, Hollande n’a pas oublié de chouchouter ses amis bureaucrates syndicaux. Ainsi, le gouvernement a émis l’idée de créer un « commissariat général à la prospective » où siégeraient des experts syndicaux qui seraient « indemnisés » aux frais de l’État. En outre, Hollande veut « valoriser les compétences » des permanents syndicaux : « en clair, le représentant d’une organisation qui abandonnerait ses
    mandats après des années de bons et loyaux services pourrait se voir proposer une promotion » (Le Canard enchaîné eu 11 juillet). De quoi amadouer des bureaucrates déjà bien peu farouches...

    Quant au Front de gauche, ses députés ont refusé de voter contre la confiance au gouvernement Ayrault, préférant s’abstenir pour bien montrer qu’ils n’ont nullement l’intention de s’opposer sérieusement à sa politique pourtant clairement annoncée désormais.

    Face à ce gouvernement de « gauche » 100% au service de la bourgeoisie, toutes les organisations du mouvement ouvrier doivent être à 100% dans une opposition de classe.

    Dès maintenant, nous devons préparer la riposte et affronter politiquement l’obstacle que constituent les directions syndicales bureaucratisées, liées au PS ou au Front de gauche. Il faut oeuvrer au rassemblement des militantes et des militants lutte de classe dans les syndicats pour imposer la rupture du dialogue
    social avec le gouvernement et exiger la mise en place d’un véritable plan de mobilisation contre l’austérité de gauche et contre les licenciements, avec notamment les mesures minimales suivantes :
     Refus de tous les licenciements : les entreprises qui veulent licencier doivent être nationalisées sans indemnité, sous contrôle des travailleurs ;
     Refus de toutes les mesures d’austérité : non à la hausse de la CSG ; non à la baisse des dépenses de fonctionnements dans la fonction publique ; non à la baisse des effectifs dans les administrations « non prioritaires » ;
     Initiatives pour aider et lancer des grèves, coordination des luttes.