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Iran : le bobard de "l’élection volée"

Publie le samedi 20 juin 2009 par Open-Publishing
8 commentaires

"Pour les pauvres, le changement, cela signifie avoir à manger et avoir du travail ; ça n’est une question ni de code vestimentaire branché, ni de récréations mixtes… En Iran, la politique a énormément plus à voir avec la lutte des classes qu’avec la religion"
Editorial du Financial Times, 15 juin 2009.

de James Petras

Il n’est quasiment pas d’exemple d’une élection dans laquelle la Maison-Blanche ait eu un intérêt important, et dans laquelle la défaite du candidat pro-US n’eût été dénoncée comme « illégitime » par l’élite politique et médiatique (occidentale) dans son entièreté… Dans la dernière période, la Maison-Blanche et l’arrière-ban de son camp ont crié au scandale après des élections entièrement libres (et supervisées par des observateurs internationaux) au Venezuela et à Gaza, tout en fabriquant allègrement un « succès électoral » au Liban, en dépit du fait que la coalition emmenée par le Hezbollah y a recueilli plus de 53 % des suffrages.

Les récentes élections, le 12 juin 2009, en Iran sont un classique du genre : le président sortant nationaliste-populiste Mahmoud Ahmadinejad a recueilli 63,3 % des suffrages (soit 24,5 millions de voix), tandis que le candidat de l’opposition libérale soutenue par l’Occident, Hossein Mousavi, a recueilli 34,2 % des suffrages (soit 13,2 millions de voix).

Cette élection présidentielle a motivé plus de 80 % de l’électorat, avec notamment un vote outre-mer sans précédent de 234 812 électeurs, dans lequel Mousavi a remporté 111 792 suffrages, et Ahmadinejad, 78 300. L’opposition, emmenée par Mousavi, n’a pas accepté sa défaite, et elle a organisé une série de manifestations de masse, qui ont pris un tour violent, entraînant l’incendie et la destruction d’automobiles, de banques, de bâtiments publics, ainsi que des affrontements armés avec la police et d’autres services d’ordre. C’est la quasi-totalité du spectre des décideurs politiques occidentaux, y compris tous les principaux médias papier et électroniques, les principaux sites ouèbes libéraux, radicaux, libertaires et conservateurs qui ont fait écho à l’allégation faite par l’opposition iranienne d’une fraude électorale généralisée. Les néoconservateurs, les conservateurs libertariens et les trotskystes ont joint leurs voix à celle des sionistes, saluant les protestataires de l’opposition iranienne, voulant y voir une garde avancée d’on ne sait trop quelle « révolution démocratique ». (Aux États-Unis), les Démocrates et les Républicains ont condamné le régime actuel en Iran, refusant de reconnaître le score de ces élections et saluant les efforts des protestataires visant à en renverser le résultat. Le New York Times, CNN, le Washington Post, le ministère israélien des Affaires étrangères et toute la direction du Conseil des Présidents des Plus grandes Associations Juives Américaines (Presidents of the Major American Jewish Organizations) en ont appelé à des sanctions renforcées contre l’Iran, proclamant l’ouverture faite par Obama en vue d’un dialogue avec ce pays « morte et enterrée ».

Le bobard de la fraude

Les dirigeants occidentaux ont rejeté les résultats des élections iraniennes parce qu’ils « savaient » que leur candidat réformiste ne pouvait perdre… Depuis des mois, ils publiaient quotidiennement des interviews, des éditoriaux et des reportages depuis le terrain, « passant en revue » les échecs de l’administration d’Ahmadinejad ; ils citaient le soutien de clercs, d’anciens responsables gouvernementaux, de commerçants du bazar et, par-dessus tout, de femmes et de jeunes bobos urbains parlant couramment l’anglais, comme gage de la victoire inéluctable de Mousavi, dont ils nous annonçaient qu’elle serait de l’ampleur d’un raz-de-marée. Une victoire de Mousavi nous était présentée comme une victoire « des modérés », telle était tout du moins la présentation de ce cliché vide de sens dont la Maison-Blanche nous a gratifiés. Des universitaires libéraux éminents en ont déduit que les élections avaient nécessairement été bidonnées, le candidat de l’opposition, Mousavi, ayant été mis en minorité dans son enclave ethnique, parmi les Azéris… D’autres universitaires ont prétendu que le « vote de la jeunesse » - en se basant sur leurs interviews d’étudiants des classes supérieure et moyenne habitant dans les quartiers huppés du nord de Téhéran étaient, dans leur écrasante majorité, favorables au candidat dit « réformiste ».

Ce qu’il y a d’étonnant, dans la condamnation occidentale unanime du résultat de cette élection, présenté comme frauduleux, c’est le fait qu’il n’y ait pas le commencement du début de la moindre preuve, ni sous forme écrite, ni sous forme d’observations, qui nous ait été présentée, ni avant, ni une semaine après le dépouillement des bulletins de vote. Durant toute la campagne électorale, aucune accusation crédible (ni même, d’ailleurs, aucune accusation douteuse) de tripatouillage électoral n’avait été émise. Aussi longtemps que les médias occidentaux ont continué à croire à leur propre propagande concernant une victoire immanente de leur candidat-fétiche, le processus électoral a été présenté comme hautement libre, animé de débats publics enflammés et de niveaux sans aucun précédent d’activité publique, sans aucune entrave attribuable à un excès de prosélytisme public. Les dirigeants et les mass media occidentaux étaient à ce point persuadés d’avoir affaire à des élections totalement libres et ouvertes qu’ils étaient persuadés que leur candidat chouchou ne pouvait que gagner.

Les médias occidentaux se sont reposés sur leurs reporters couvrant les manifestations monstres des partisans de l’opposition, ignorant et minimisant l’énorme score réalisé par Ahmadinejad. Pire : les média occidentaux ont ignoré la composition sociale des manifestations opposées, celles des partisans d’Ahmadinejad – le fait que le candidat élu bénéficiait du soutien de la classe bien plus nombreuse des ouvriers pauvres, des artisans et des fonctionnaires, alors que l’essentiel des manifestants de l’opposition appartenait aux étudiants de la haute et de la moyenne bourgeoisies, ainsi qu’à la classe des hommes d’affaires et des professions libérales.

De plus, la plupart des leaders d’opinion et des journalistes occidentaux basés à Téhéran ont extrapolé leurs projections à partir de leurs observations dans la capitale – ils sont très rares à s’aventurer dans les provinces, dans les villes, petites et moyennes, et dans les villages où Ahmadinejad bénéficie de l’essentiel de ses soutiens. S’ajoute à cela le fait que les partisans de l’opposition constituent une minorité agissante d’étudiants facilement mobilisables pour des manifs dans les rues, alors que les soutiens à Ahmadinejad se situent dans la majorité de la jeunesse ouvrière et chez les femmes au foyer, qui allaient pouvoir s’exprimer dans les urnes et n’avaient ni le temps ni l’envie de se lancer dans la politique de la rue.

Un certain nombre de mandarins de la presse, dont Gideon Rachman, du Financial Times, avancent en guise de preuve qu’il y a eu fraude, le fait qu’Ahmadinejad a remporté 63 % des suffrages dans la province turcophone peuplée par des Azéris, ce, au détriment de son adversaire, Mousavi, qui est lui-même d’origine azérie. L’on a affaire, là, à ce présupposé simpliste selon lequel l’identité ethnique ou l’appartenance à un groupe linguistique (et non les intérêts sociaux, ou de classe) seraient les seuls facteurs possibles permettant d’expliquer un comportement électoral…

Un examen plus approfondi des résultats relevés dans la région orientale azerbaïdjanaise de l’Iran révèle que Mousavi n’a obtenu la majorité que dans la seule ville de Shabestar, dans les classes moyenne et supérieure (et avec seulement une faible marge), alors qu’il s’est fait laminer dans les zones rurales, bien plus importantes, où la politique de redistribution sociale du gouvernement Ahmadinejad avait aidé les Azéris à se désendetter, à obtenir des crédits à des taux modiques et, pour les paysans, à accéder sans difficulté à des prêts. Mousavi a effectivement gagné dans la partie occidentale de la région de l’Azerbaïdjan iranien, en se servant de ses attaches ethniques pour conquérir les votes des citadins. Dans la province très fortement peuplée de Téhéran, Mousavi a battu Ahmadinejad dans les centres urbains de Téhéran et de Shemiranat grâce aux voix des circonscriptions où habitent les classes moyennes et supérieures, alors qu’il a été laminé dans les banlieues ouvrières voisines, ainsi que dans les petites villes et dans les districts ruraux.

L’accent mis de manière brouillonne et délibérément fallacieuse sur le « vote ethnique », invoqué par des journalistes du Financial Times et du New York Times afin de justifier le fait qu’ils qualifiaient la victoire électorale d’Ahmadinejad d’ « élections volées » n’a d’égal que le refus arbitraire et délibéré, par les médias, de reconnaître un sondage d’opinion publique effectué à l’échelle de tout l’Iran et de manière scientifiquement rigoureuse par deux experts états-uniens, trois semaines seulement avant le vote, qui montrait qu’Ahmadinejad avait une avance telle qu’il pouvait remporter plus du double des voix de son adversaire —c’est-à-dire une marge encore plus importante que celle de sa victoire électorale, le 12 juin—. Ce sondage montrait que chez les électeurs d’origine azérie, Ahmadinejad bénéficiait de deux fois plus de voix que Mousavi, ce qui démontrait à quel point les intérêts de classe incarnés par un candidat sont capables d’occulter l’identité ethnique de l’autre [1]. Le sondage a également démontré à quel point les questions de classe, en fonction des groupes d’âges, avaient plus d’influence sur la formation des préférences politiques des personnes interrogées que des considérations de « style de vie » de telle ou telle génération. Selon ce sondage, plus des deux-tiers des jeunes Iraniens étaient trop pauvres pour avoir accès à un ordinateur, et ceux ayant entre 18 et 24 ans « constituaient le bloc électoral le plus puissant en faveur d’Ahmadinejad, parmi toutes les autres catégories d’électeurs » [2]. Le seul groupe qui soutenait avec constance Mousavi était celui des étudiants d’université et des diplômés, des entrepreneurs et de la classe moyenne supérieure. Le « vote jeune », que les médias occidentaux nous encensent en nous le présentant comme « favorable aux réformistes », représentait une minorité nette, atteignant moins de 30 % des intentions de vote, mais originaires de milieux sociaux très privilégiés, très largement anglophones, bénéficiant d’une sorte de monopole dans les médias occidentaux. Leur présence envahissante dans les informations présentées en Occident a généré ce qui a pu être qualifié de « Syndrome de Téhéran-Nord », partie de la capitale où se trouve l’enclave de la classe supérieure friquée dont la plupart de ces étudiants sont les enfants. Ces bobos ont beau avoir la langue bien pendue, être tirés à quatre épingles et parler l’anglais d’Oxford, ils ont été totalement balayés, dans le secret des urnes.

De manière générale, Ahmadinejad a fait de très bons scores dans les provinces pétrolifères dotées d’industries chimiques. Cela peut être un reflet de l’opposition des travailleurs de la pétrochimie à un programme « réformiste », qui comportait des propositions de « privatisations » d’entreprises publiques. De la même manière, le président élu a eu de très bons résultats dans toutes les provinces frontalières, en raison de son insistance sur le renforcement de la sécurité nationale contre les menaces américaines et israéliennes, dans le cadre de l’escalade des attaques terroristes transfrontalières sponsorisées par les États-Unis, venant du Pakistan, et des incursions soutenus par Israël depuis le Kurdistan irakien, qui ont entraîné la mort de dizaines de citoyens iraniens. La sponsorisation et le financement massif des groupes responsables de ces attaques terroristes sont une politique officielle des États-Unis, héritée de l’administration Bush, mais que le Président Obama n’a nullement répudiée ; de fait, cette politique a connu une escalade durant les semaines ayant précédé les élections.

Ce que les commentateurs occidentaux et leurs protégés iraniens ont ignoré, c’est le puissant impact que les guerres et les occupations désastreuses des États-Unis en Irak et en Afghanistan ont eu sur l’opinion publique iranienne : la position extrêmement forte d’Ahmadinejad en matière de défense contrastait avec la posture de défense molle de la plupart des propagandistes de l’opposition, dans ces élections.

L’immense majorité des électeurs du président actuel ont probablement eu le sentiment que les intérêts de leur sécurité nationale, l’intégrité du pays et le système de sécurité sociale, en dépit de tous ses défauts et de ses excès, seraient mieux défendus et améliorés avec Ahmadinejad au pouvoir, qu’avec de jeunes technocrates des classes aisées, soutenus par l’Occident, qui placent leur style de vie égoïste boboïsé au-dessus des valeurs et de la solidarité partagées par le peuple iranien.

L’analyse démographique des électeurs met en évidence une réelle polarisation de classe, qui dresse des individus bénéficiant de hauts revenus, partisans du libre marché, capitalistes et individualistes, contre une classe laborieuse ayant de faibles revenus, fortement solidaires entre eux, partisans d’une « économie morale » dans laquelle l’usure et le profit sont strictement limités par des préceptes religieux. Les attaques ouvertes d’économistes oppositionnels contre les dépenses sociales du gouvernement, contre sa politique de crédit accessible et de très généreux subventionnement des produits alimentaires de première nécessité ne les ont pas vraiment fait apprécier par la majorité des Iraniens, qui bénéficient de ces programmes sociaux du gouvernement. L’État était considéré (par ceux-ci) comme le protecteur et le bienfaiteur des travailleurs pauvres contre le « marché », qui représentait à leurs yeux la richesse, le pouvoir, les privilèges et la corruption. Les attaques de l’opposition contre la politique étrangère « intransigeante » du régime et contre ses positions « lui aliénant » l’occident n’ont trouvé d’écho qu’auprès des seuls étudiants ultralibéraux et des affairistes de l’import-export. Aux yeux de l’immense majorité des Iraniens, la mobilisation et la menace d’escalade militaires du régime ont évité à l’Iran une attaque armée des Etats-Unis et/ou d’Israël.

L’ampleur du retard électoral de l’opposition devrait nous dire à quel point cette opposition est totalement coupée des préoccupations quotidiennes vitales de son propre peuple. Cela devrait rappeler à ses membres qu’en se rapprochant de l’opinion occidentale, ils ne font que s’éloigner d’autant de l’intérêt quotidien de ceux qui vivent moins bien que la classe moyenne et en-dehors des grilles du campus hyper-privilégié de l’Université de Téhéran pour leur sécurité, leur logement, leur boulot et les prix des produits alimentaires subventionnés qui leur rendent la vie tolérable.

La victoire électorale d’Ahmadinejad, vue sous une perspective historique comparative, ne saurait nous surprendre. Dans des contextes électoraux similaires, opposant des nationalistes-populistes à des libéraux pro-occidentaux, ce sont toujours les populistes qui l’ont emporté. Les exemples passés incluent Peron en Argentine et, plus récemment, Chavez au Venezuela, Evo Morales en Bolivie et même Lula da Silva au Brésil, qui, tous, ont fait preuve d’une capacité à s’assurer près de 60 % des voix, voire davantage encore, lors d’élections parfaitement libres et démocratiques. Les majorités d’électeurs, dans ces pays, préfèrent le bien-être social à la liberté débridée des marchés, ils préfèrent la sécurité nationale à l’alignement sur tel ou tel empire militaire.

Les conséquences de la victoire électorale d’Ahmadinejad peuvent désormais faire débat. Les États-Unis peuvent en conclure que le fait de continuer à soutenir une minorité, certes fort en voix, mais néanmoins battue à plate couture, ne présage rien de bon en matière d’obtention de concessions sur l’enrichissement d’uranium ou l’abandon, par l’Iran, de son soutien au Hezbollah et au Hamas. Une approche réaliste consisterait plutôt à ouvrir un débat extrêmement large avec l’Iran, et à reconnaître, comme l’a fait observer récemment le sénateur Kerry, que le fait d’enrichir de l’uranium ne saurait représenter une menace vitale pour qui que ce soit. Cette approche différerait du tout au tout d’avec celle des sionistes américains infiltrés dans le régime Obama, qui suivent leurs chefs, en Israël, qui poussent à une guerre préventive contre l’Iran, et recourent à l’argument ô combien spécieux selon lequel il n’y aurait pas de négociation possible avec un gouvernement « illégitime », à Téhéran, « illégitime », puisqu’il aurait « volé son élection » !..

Des événements récents indiquent que les dirigeants politiques en Europe, et même certains d’entre eux, à Washington, n’acceptent pas la version des mass médias sionistes, selon laquelle les élections en Iran auraient été « volées ». La Maison-Blanche n’a pas suspendu son offre de négociations avec le gouvernement nouvellement réélu, elle s’est plutôt focalisée sur la répression contre les protestataires oppositionnels (et non pas sur l’élection elle-même). De la même manière, les vingt-sept pays membres de l’Union européenne ont exprimé leur « sérieuse préoccupation au sujet de la violence en Iran », et ils ont appelé à ce que « les aspirations du peuple iranien soient satisfaites par des moyens pacifiques » et à ce que « la liberté d’expression soit respectée » [3]. A l’exception du président « français » Sarkozy, aucun leader européen n’a remis en cause le résultat des élections iraniennes.

Le joker, au lendemain de ces élections, c’est la réaction israélienne : Netanyahu a signalé à ses partisans sionistes aux États-Unis qu’ils devaient recourir au bobard de la « fraude électorale » afin d’exercer une pression maximale sur le régime Obama et de le contraindre à mettre un terme à tous ses projets de rencontrer le régime Ahmadinejad récemment confirmé par les suffrages populaires.

Paradoxalement, ce sont les commentateurs états-uniens (de gauche, de droite et du centre) qui ont gobé le bobard de la fraude électorale en Iran qui ont, par inadvertance, fourni à Netanyahu et à ses pantins états-uniens les arguments et les falsifications qu’ils diffusent abondamment : là où ils voient des guerres religieuses, nous voyons des luttes entre classes ; là où ils inventent une fraude électorale, nous constatons une tentative de déstabilisation impérialiste…

Notes

[1] Washington Post, 15 juin 2009

[2] Washington Post, 15 juin 2009

[3] Financial Times, 16 juin 2009, p. 4

James Petras est professeur émérite de sociologie à l’université Binghamton de New York. Intellectuel emblématique de la gauche américaine, il est l’auteur de nombreux ouvrages. James Petras est membre de la conférence "anti-impérialiste" Axis for Peace

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=6818

http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=14018

Messages

  • Les pauvres c’est con bien sur, ça ne pense qu’à bouffer et ça aime les flics et les hommes à poigne, ça ne s’occuppe pas de choses futiles comme le doit d’organisation, d’expression, la liberté de manifester ....

    Grave de grave au niveau raisonnements...

    Qu’on s’interroge pour savoir si cette élection était démocratique on peu comprendre. Chacun son truc, à partir du moment où c’est la flicaille théocratique qui décide qui a droit de qui n’a pas droit de se présenter la messe est dite et ne laisse donc que des gens adoubés par le clergé chiite pour avoir le droit de se présenter.

    Maintenant savoir quelles classes sociales qui ont voté ceci ou cela c’est une farce.

    Impossible de le savoir.

    Ce qu’on sait c’est que ces plus larges masses n’ont pas droit à l’organisation autrement qu’au travers d’un système où elles sont soumises au clergé, aux flics et à la bourgeoisie iranienne.

    Elles n’ont donc pas droit à organisation.

    De même elles n’ont pas droit d’expression, liberté d’expression individuelle et collective. Ca c’est indéniable. Je le dis d’autant plus aisément que je le dis dans mon pays et lutte pour les libertés d’expression, individuels et collectifs, ici et là bas.

    Entre les deux factions qui se livrent une bataille pour le pouvoir (avec diverses inflexions légèrement plus cool) il semblerait qu’une partie des masses en Iran se soient introduites, essayent de jouer leur partition et revendique des libertés démocratiques.

    Cette revendication populaire démocratique est une très vieille tradition du mouvement ouvrier et populaire dans le monde, tradition qui entra également dans la bataille contre les diverses féodalités, en Inde , en Chine, en Russie tsariste, au Japon, contre les brutalités liberticides des différends impérialismes, contre le fascisme enfin.

    Mais il y eut une période où des régimes exploiteurs et canailles , drapés et planqués derrière le drapeau du communisme, menèrent une bataille contre ces libertés qui limitaient leur pouvoir, pendant que les impérialistes et la bourgeoisie mondiale se servirent du drapeau de ces libertés pour lesquelles elles ne se battèrent pratiquement jamais et surtout les combattirent.

    L’influence des deux, le campisme pro-nomenclaturiste exploiteur et rapace, l’impérialisme bourgeois violent et destrcuteur, dominant, , eut des effets de contre-feu et de brouillage pour une immense partie des militants dans le monde sur l’utilité et l’importance des libertés les plus larges et les plus entières, individuelles et collectives, pour les plus larges masses.

    Et surtout sur l’utilité de se battre, partout, pour ces libertés, briques élémentaires sans lesquelles le prolétariat dans le monde, partout, ne peut se lancer à l’assaut du pouvoir.

    L’Iran ne fait pas exeption de ce faux dilemme de ceux qui ont la trouille des batailles pour les libertés pour les plus larges masses , ne reconnaissant que leurs libertés à eux, de gauches occidentales , comme combats valables.

    Dans les interstices de la bataille qui existe en Iran existe de façon évidente des désirs d’obtenir les droits d’expression les plus larges, les libertés les plus élémentaires, les droits humains basiques.

    Pas de socialisme et pouvoir des travailleurs possibles sans libertés les plus larges, organisation d’un droit à l’expression , droit à l’organisation de tous et toutes, ...

    • mon cher monsieur je dois vous répondre pour votre commentaire meme si je ne suis pas grand clerc.moi je suis trés simpliste car la vie est simple et l’on doit toujours aller au plus urgent tous les peuples de la planète aspire à manger boire et vivre sans grande difficultés et pour moi tout pouvoir politiquer doit diriger la maison de manière à ne pas laiser les plus faibles autrement dit ceux qui vivent de leur travail et non de toutes les spéculations possibles et imaginables passées et à venir et que l’on qualifie de libéralisme et c’est l’eternelle question du capital et du travail que marx a si bien développé bien sur cela suppose que les dirigeants soit plus ou moins honnete et non pas magouilleur de quelque bords qu’ils soient figurez vous qu’il n’y a pas que le système occidental pour gérer le monde il ya un nombre infini de combinaisons mélangées à l’honneteté et ces derniers temps l’honneteté n’est pas du coté de l’occident car partout ou les américains et les europeens ont mis les pieds il n’y a qu’effusion de sang et génocides.obama a reconnu lui meme le coup d’état qui avait été fomenté par la cia contre mossadegh en 1953 et s’en est meme excusé voila un début d’honneteté.malheureusement il y a toujours des malhonnetes qui prennent le relais et l’europe celle des droits de l’homme attise le feu de l’election frauduleuse tout ça parceque leur candidat n’est pas passé le pen devrait en dire autant tous les candidats recalés à n’importe quel examen devraient manifester c’est le monde à l’occidentale tantot à l’endroit tantot à l’envers.malgré toute la technologie malgré toutes les grandes aventures occidentales qui ont certes beaucoup fait avancer le monde il restera toujours un module ou l’europe et l’amérique échoueront c’est celui de l’honneteté.quand à l’auteur du texte et de l’analyse m.james petras je le félicite pour son analyse plus que complète de la situation en iran.

    • Cher monsieur,

      On s’en occupe et "on" essaye d’être cohérent . L’impérialisme se nourrit également des dirigeants nationalistes corrompus.

      Les batailles pour la liberté ont la plupart du temps été des bataiilles populaires des travailleurs, comme en 1945, les armes à la main. Et ce n’est pas parce que l’impérialisme américain était aussi dans dans le marigot contre le fascisme qu’il eut fallu dormir et rester au balcon.

      La classe ouvrière qu’on présente comme devant être forcement du côté des roulements de muscles de la faction la plus réactionnaire des théocratises iraniens ressort de l’appriori.

      On ne peut disserter sur l’Iran en clamant que critiquer est un truc d’occidental, en niant que d’énormes masses ont été dans la rue sans qu’on puisse les assimiler à l’impérialisme, et en même temps ne pas constater à quel endroit est posé notre postérieur.

      Le combat pour la liberté d’expression, les libertés individuelles ,d ’organisation, d’expression, les libertés collectives, sont des des combats du socialisme, partout dans le monde. Ce sont des combats libérateurs pour la classe ouvrière, laquelle classe est maintenant la plus grosse des classes sociales de la planète, en Chine et en Iran, aux USA et en Europe.

      Ces combats ne sont pas les combats du laisser faire qui conduisent contre un gros chèque de posséder les plus gros médias et d’ainsi interdire de fait l’expression des plus déshérités. Comme aux USA, en France ou chez berlusconi.

      Mais ils sont fondamentaux (comme ceux en faveur de la libération de la femme , combats qui enlèvent des divisions affaiblissantes dans le camp populaire).

      De Téhéran à Bassorah, de Détroit à Berlin, de barcelone à Shangai, de Marseille à Rabat, de Sao Paulo , etc, il existe une classe qui se bat mieux quand elle a des libertés pour le faire (d’ailleurs les violences sociales assénées par le capitalisme se font toujours avec une liquidation de fait de beaucoup de libertés).

    • La révolution iranienne est en effet aussi spontanée, enthousiasmante et porteuse d’espoir que la révolution orange en Ukraine et la révolution des roses en Géorgie.

      Il est regrettable que la révolution ( tout aussi spontanée, enthousiasmante et porteuse d’espoir) qui s’est amorcée en Moldavie après la victoire électorale des communistes ait tourné court. Mais ce n’est que partie remise.

      On ne peut effectivement tirer aucune conclusion des scores électoraux selon la composition sociologique des quartiers. Que Sarkozy ait obtenu plus de 80% des voix à Neuilly et dans le 16e ne signifie absolument pas qu’il ait le soutien de la grande bourgeoisie.

    • Il n’y a aucune preuve de fraude avérée qui ait été dévoilée jusqu’à présent. Nous n’avons que les vagues dénégations de mr Moussavi qui se garde bien d’entrer dans les détails.
      Sur la soi-disant fraude : http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/iran-l-incroyable-desinformation-57817

  • quoi qu’il en soit c’est aux iraniens et a eux seuls de décider quel candidat est censé satisfaire au mieux leurs intérêts et a les représenter . après a chacun iranien ou pas de faire ses choix , mais pas d’hypocrisie en l’occurrence les journalistes occidentaux comme par hasard on fait le choix du candidat apparemment choisi par l’impérialisme occidental qui joue son rôle néo colonial en voulant imposer ses intérêts a certains pays en choisissant les candidats a la place des peuples . c’est devenu un grand classique . heureusement que ça ne marche pas a tout les coups . après fraude ou pas fraude ? a ce sujet avant de donner des leçons arrogantes regardons ce qui se passe chez nous et balayons devant notre porte . il est vrai que pour les plumitifs occidentaux aux ordres toutes les fraudes ne se valent pas . après en ce qui me concerne les régimes au pouvoirs religieux de quelques religions que ce soit , et quel que soit le candidat sont toujours les représentants de l’obscurantisme . et on doit les combattre en tant que tel . j’aime bien l’analyse de James Petras . sam 82 .

  • Plus le mouvement perdurera, plus il échappera à ceux qui veulent le récupérer. C’est d’ailleurs sans doute pour cela que Moussavi ne cesse d’appeler au calme. Les "récupérateurs" risquent de perdre le contrôle qu’ils ont sur les évènements.

    On pourrait dès lors espérer que les iraniens s’auto-organisent, en s’appuyant sur les petits partis révolutionnaires qui existent là-bas.

    Mais je pense que la probabilité d’un tel scénario reste faible.

    En vérité, que les élections furent ou non truquées n’entre plus en ligne de compte, ce n’est plus la question.

    A mon avis, la question désormais est : est-ce que les iraniens vont vouloir (puis pouvoir) renverser un système rigidifié théocratique ? Vont-ils se laisser manipuler par les récupérateurs / attiseurs du mouvement qui prend chaque jour plus d’ampleur ? Ou bien le pouvoir va-t-il réussir à réprimer la contestation ?

    • A mon avis, la question désormais est : est-ce que les iraniens vont vouloir (puis pouvoir) renverser un système rigidifié théocratique ? Vont-ils se laisser manipuler par les récupérateurs / attiseurs du mouvement qui prend chaque jour plus d’ampleur ? Ou bien le pouvoir va-t-il réussir à réprimer la contestation ?

      Salut KGB - tu mets le doigt sur "LA" question.

      La réalité c’est qu’il n’y a même pas 3 millions d’Iraniens dans les rues.

      Et pas seulement par peur (puisque pendant presque une semaine rappelons le les manifs ont été libres et autorisées). La réalité c’est qu’ il n’y a pas 9 millions de grévistes (chiffres mai 68 en France aux alentours du 20 mai).

      La réalité c’est qu’il y a des tas de villes importantes comme Yazd (500.000 hbts), Shiraz (1.250.000), Isfahan (1.650.000), Tabriz (1.460.000) ... où il ne se passe strictement RIEN ! (ou presque) !

      La réalité c’est qu’il y a sur le sol iranien de vrais agents provocateurs étrangers (principalement français anglais israéliens et qq us) qui essaient d’exploiter une révolte très ciblée (et donc de mon point de vue - mais je ne suis pas la seule à le penser - non représentative) - donc je ne dis pas que TOUT est "fabriqué" par l’étranger attention il faut bien me lire.

      La réalité c’est que c’est un règlement de compte Rafsandjani-Khatami-Moussavi contre Khamenei - Ahmadinejad et que ce sont deux conceptions de l’avenir de la révolution islamique qui s’opposent là-bas. L’une qui consiste à lui donner un tour toujours plus petit bourgeois et l’autre qui s’y oppose et tendrait à être plus populaire et plus nationaliste.

      Mais tout simplement au delà qui a raison ou tort ce qui est fait par "l’Occident" contre l’Iran actuellement me fait littéralement gerber.

      Quand on voit que l’Etat français déroule le tapis rouge à l’OMPI et à Maryam Radjavi (cf leur big manif à Villepinte ce WE) alors qu’il y a un an environ le même Etat dans le carde de sa présidence de l’UE a REFUSE de rayer l’OMPI de la liste des orgas terroristes, tu te poses des quetsiosn sérieuses si t’es pas complètement de mauvaise foi.

      Et je peux te garantir que le jour où poindra une VRAIE Révolution ou perspective révolutionnaire contre LE RÉGIME pour une démocratie POPULAIRE, je serais vraiment la première à la défendre . Mais là c’est pas ça !

      LL