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JE VOUS EN RAJOUTE UN PEU

Publie le dimanche 29 avril 2007 par Open-Publishing
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Il faut à l’Europe un grand parti démocrate qui ne soit ni conservateur ni socialiste"
Interview de François Bayrou - Le Monde - 08.05.04

Vous lancez ce dimanche un nouveau courant politique européen. Pourquoi ?
Il manque un grand parti démocrate en Europe, qui ne soit ni conservateur ni socialiste et reprenne l’esprit des pères fondateurs.
Depuis des années, les gouvernements emploient à satiété les mots européens, mais dans la réalité leur projet européen est illisible. Trois exemples : je fais la collection des déclarations vibrantes qui annoncent des progrès sur la défense européenne. Dans la réalité, rien n’a vraiment bougé. En politique étrangère, le drame irakien a montré que les gouvernements choisissaient le chacun pour soi.
Enfin, en matière budgétaire, on dit que l’Europe doit s’occuper de défense, de recherche, d’aménagement du territoire, mais lorsqu’on décrète que son budget ne devra pas dépasser 1 % du produit intérieur brut européen, on la condamne à l’inexistence et l’impuissance. Quand il y a une telle distance entre les mots et les actes, le discours devient une eau tiède qui ne recouvre aucun élan et aucune vérité. Nous voulons bâtir un parti européen qui ait les idées claires.

Avec qui allez-vous faire équipe ?
De Francesco Rutelli, leader de la Margherita en Italie, à Bronislaw Geremek et son parti en Pologne, une dizaine de leaders de partis européens sont intéressés par cette démarche. Je suis persuadé que l’attente d’un nouveau courant politique est très forte. On le voit dans de nombreux pays : 12 % pour l’UDF aux dernières régionales, 14 % pour la Margherita, 25 % pour les libéraux-démocrates en Grande-Bretagne. Si cette démarche prend corps, c’est une construction de long terme, qui ne concernera pas seulement les prochaines élections européennes, mais l’organisation politique de l’Europe en ce premier quart de siècle.

Les chrétiens-démocrates et les sociaux-démocrates, qui ont fait l’Europe pendant quarante ans, ne portent plus le destin européen ?
Le PPE et le PSE se sont tous les deux laissé coloniser de l’intérieur par des forces puissantes qui se détournent du projet européen. Par exemple, les eurosceptiques conservateurs siègent au PPE. Et M. Berlusconi défend l’adhésion de la Turquie, de la Russie, du Maghreb, d’Israël. Ce n’est pas l’idée de l’Europe unie, homogène, acteur sur la scène du monde qui inspirait les fondateurs. Or il y a urgence. Le surgissement des Empires-continents, qui selon moi succèdent désormais aux Etats-nations, va conduire à une immense rivalité entre les Etats-Unis et la Chine, voire l’Inde. C’est cela, le nouveau visage de la planète. Et cela exige une capacité politique puissante, qui ne peut pas se limiter à l’entente franco-allemande et aux relations tantôt froides et tantôt démonstratives entre Schröder et Chirac.

La CDU, qui domine le PPE que vous pourriez quitter, a aussi abandonné l’esprit d’Adenauer et de Kohl ?
Les convictions européennes héritées d’Adenauer et de Kohl restent fortes chez les chrétiens-démocrates allemands. Mais, dans leur ardeur à rassembler toutes les droites contre la gauche, ils ont ouvert le PPE aux forces eurosceptiques, le privant de cohérence et d’inspiration.

Votre critique du couple Chirac-Schröder est-elle aussi un rejet des noyaux durs en Europe ?
Je suis très réservé face à l’Europe à géométrie variable, qui conduit naturellement vers l’Europe intergouvernementale. Dans l’Europe à géométrie variable, les institutions s’effacent. Or seules les institutions pourront faire l’Europe volontaire et démocratique.

Mais cette Europe à plusieurs vitesses existe déjà avec l’euro et Schengen...
Face à l’euro, il manque une politique économique, précisément parce qu’il n’y a pas les institutions pour la porter. Dans Schengen, la politique de surveillance des frontières et la lutte contre le terrorisme sont évanescentes pour la même raison. Et rien de tout cela n’est lisible par les citoyens européens. Or l’illisibilité et l’absence de démocratie sont pour l’Europe des virus mortels. Les citoyens ont l’impression que les décisions sont prises à leur insu. Ils pensent que l’Europe est une bureaucratie alors que, les initiés le savent, le nombre de fonctionnaires européens est dérisoire. Au bout du compte, c’est le rejet.
Si l’on veut sauver le projet européen, il faut deux orientations : que l’Europe s’occupe de l’essentiel et pas de l’accessoire, de la défense mais pas du foie gras. Deuxièmement, que toute décision d’importance soit prise de manière transparente, au terme d’un débat public où les citoyens pourront se sentir engagés.

Propos recueillis par Christiane Chombeau, Arnaud Leparmentier et Rafaële Rivais

Messages

  • Attention , nous devons rassembler comme en allemagne a gauche du ps (LE PS EST ETAIT ET SERA TOUJOURS AU CENTRE - C´EST LE PARTI QU´ON A NORMALEMENT PAS BESOIN MAIS VOIR CE QU´ON FAIT AVEC CE PARTI SANS SUCRE = PS ) , voir nos erreurs et quel avenir a la gauche, maintenant c´est un nouveau depart , et au lieu de se chamailler , apportons des arguments pour fortifier et voir notre avenir a gauche ; salut jean francois dieux stuttgart