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Jacques Marseille est mort

Publie le jeudi 4 mars 2010 par Open-Publishing
10 commentaires

Jacques Marseille est mort ce matin à Paris, emporté, comme on s’est habitué à le dire pudiquement, par une longue maladie. Il avait 64 ans.

Agrégé d’histoire, professeur à la Sorbonne, titulaire jusqu’à l’an dernier de la chaire d’histoire économique et sociale, il était devenu au Point , auquel il collaborait depuis six ans, le chroniqueur qui, inlassablement, pourfendait le mal français, l’absence de lucidité et de courage de nos gouvernants et cette incapacité de notre pays à accepter les réformes de structure sans lesquelles la France risque de continuer à glisser inexorablement vers un rang et une situation trop médiocre pour elle.

Lui qui avait commencé sa vie publique par un bref passage au Parti communiste est devenu avec l’expérience un homme d’un centre droit libéral et européen, et cela, sans passer par la case sociale-démocrate, dont il se méfiait. "J’ai gardé, disait-il, de mon passage au PC une méfiance absolue et finalement justifiée envers un Parti socialiste qui a toujours eu une posture antiargentée et anticapitaliste accompagnée de promesses d’égalité qu’il a toujours trahies."

Il avait un talent incomparable pour faire parler et vivre les statistiques. Au Point , dont il incarnait tellement bien les valeurs, il est devenu - outre les grands dossiers auxquels il apportait son expertise et ses chroniques souvent non conformistes et dérangeantes, mais toujours pertinentes et ciblées sur les archaïsmes de la société française - l’homme du chiffre de la semaine. Un chiffre qui valait à lui seul un éditorial.

Il est surtout devenu un ami très précieux de notre journal, toujours prêt à s’emballer sur un thème qui lui tenait à coeur, toujours partant pour représenter Le Point dans des conférences, des colloques ou des initiatives, comme celle qu’il avait prise avec Luc Chatel, des "étoiles du tourisme", destinée à mettre en valeur une France dont il trouvait qu’elle ne savait pas assez capitaliser sur ses richesses naturelles ou historiques.

Jusqu’au bout, il a gardé cette gaîté et cet optimisme avec lesquels il traitait les sujets les plus austères en se battant contre le mal.

À sa femme et à ses enfants, Le Point , son journal, adresse ses condoléances attristées.

Source Le Point

"J’aimais beaucoup son humour, son esprit, son ouverture, son côté pas idéologique. C’était le contraire d’un idéologue", a indiqué jeudi à l’AFP Franz-Olivier Giesbert,

Source AFP

Mme Pécresse "rend hommage à l’historien de l’économie", professeur à Paris-I Panthéon-Sorbonne "qui avait su marier avec bonheur ces deux disciplines", dans un communiqué.

"Pédagogue infatigable, grande figure de l’Université française, Jacques Marseille a, avec un talent incomparable, fait rayonner sa discipline bien au-delà des bancs de l’université", ajoute la ministre.

Elle souligne également sa "précieuse contribution" à la mise en oeuvre de la loi sur l’autonomie des universités "en sa qualité de membre actif du comité de suivi".

Source Le Monde

"Je perds un ami", a déclaré M. Bertrand sur RMC. "C’était un esprit libre, un esprit indépendant, un esprit impertinent qui n’hésitait pas à pointer du doigt ce qui n’allait pas, mais qui proposait toujours des solutions", a-t-il ajouté. On perd vraiment un grand Monsieur, un très très grand Monsieur".

Source RMC

N’oublions pas qu’il était un des éminents conseillers de Sarkozy, et qu’il disait que la représentativité syndicale était faible,qu’il stigmatisait les charges envers les entreprises, bref un propangandiste.

Messages

  • A quand le communiqué officiel du PC ???

     ;-)))

  • ben il est où Chimulus pour lui rendre hommage ?

    qu’on rigole un peu, quoi...

    • Jacques Marseille était un idéologue de la liberté d’exploiter au plus haut point le prolétariat.

      Toujours prompt à défendre et développer les thèses sarkozystes, il tentait même souvent d’aller encore plus loin, un pur et dur libéral.

      Invité permanent des médias en général et en particulier de Calvi dans l’émission "C dans l’air", il y a toujours défendu avec force le capitalisme, n’hésitant pas à utiliser des statistiques douteuses pour démontrer la beauté de la loi du marché.

      Je l’ai vu méprisant et hautain avec tous les combats de la gauche radicale, décriant les fonctionnaires, dépréciant les solidarités, il était au service de la bourgeoisie et menait une guerre de classes.

      Même si un autre le remplacera, bon débarras !

      Jak

  • Aller l’OM....Euh...Je suis pas sur le site de l’EQUIPE içi ???????

  • Depuis la mort de Jacques Marseille, les plateaux de télévision et leurs célèbres débats contradictoires sont orphelins.

    Il y a une quinzaine d’années, je dirigeais une thèse dont l’un des volets était économique. La thésarde avait exprimé le souhait de voir figurer Marseille dans le jury. Je n’étais pas très chaud, m’étant toujours méfié de ceux qui pouvaient passer, sans états d’âme, regrets ou remords, du communisme au libéralisme le plus échevelé. Ces intellectuels sont les pires dogmatiques, donc les moins “ universitaires ”. À l’époque, Marseille était très connu dans la profession, mais n’était pas encore devenu la bête médiatique que l’on sait.

    La candidate insistant, j’écrivis au professeur Marseille, souhaitant, en mon for intérieur, qu’il réponde par la négative.

    Marseille me fit savoir, par sa secrétaire, qu’il ne pouvait pas participer au jury.

    Je n’avais jamais vu cela : un professeur écrivant à un autre professeur par le biais de son secrétariat.

    Déjà, à l’époque, sa valeur marchande était bien supérieure à la mienne.

    • Bon résumé.

      allez, laissons pleurer les crocodiles

      Marseille défendait depuis des années la liberté pour les possédants de dépouiller les polos jusqu’au trognon alors perso, je ne vais pas chouiner