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Je n’ai pas dansé sur les ruines du mur de Berlin !

Publie le mardi 10 novembre 2009 par Open-Publishing
3 commentaires

de Michel MENGNEAU

A force et à cri, par une mobilisation médiatique outrancière, criarde et racoleuse, on a voulu que le jour 9 novembre soit pour nous une date anniversaire, nous forcer à croire qu’il était de bon ton de le célébrer sur l’air des lampions. Et bien, non ! Ce jour fut pour moi un jour de regret, un jour où l’on a du mal à effacer le souvenir de l’enterrement d’une mort injuste, l’enterrement définitif d’une bonne idée.

Trop libertaire, je ne suis pas profondément communiste. Cependant, il n’en reste pas moins vrai que certains aspects de cette idéologie me plaisent assez, d’ailleurs les écrits de Marx furent et sont encore aux nombres de mes livres de chevet. Mais étant incapable de me plier à une seul forme de pensée, je n’ai pas épousé l’ensemble du marxisme du fait par exemple que son côté trop théorie économique a donné une place trop grande au productivisme. C’est sans doute par là qu’est venu l’un de ses échecs en URSS et en RDA. On pourrait chercher aussi qu’elles furent les autres raisons du ratage de ce qui me semblait une bonne idée.

Donc, le 9 novembre on a enterré ce qui était au départ une avancée égalitaire, pour cette raison les inconscients fêtent donc un ratage et tendent des bras accueillants à un capitalisme dévastateur et qui va en profiter pour les dévorer, comme le fit un communisme qui dévia mal de son concept original. J’ai bien écrit qui « dévia mal » car dans mon esprit, si l’on veut que le communisme reste une idéologie vivante, il faut qu’il évolue sans cesse en fonction de l’avancée de nos sociétés, tout ceci en gardant néanmoins quelques un de ses fondamentaux.

C’est pour ces raisons que je ne me réjouie pas, l’homme à changer d’esclavage, les maitres ne sont plus les mêmes, mais le terme oligarchie est resté, et les dirigeants de maintenant n’ont pas grand-chose de différents de ceux de l’ancienne Allemagne. Certes, les manières peuvent paraître plus douces, mais l’exploitation de l’homme par l’homme, lui, reste…

Je dirais même que l’exploitation, l’asservissement empire et fait partie d’un fait que beaucoup considèrent comme normal ; pourtant, sans autre forme sociètale, l’individu est maintenant enchainé à son entreprise ; on peut dire aussi qu’il pense comme son entreprise ; il est son entreprise ; et lorsqu’il ne comprend plus son entreprise, que les chaines commencent à être trop lourdes, il se suicide n’ayant plus de point de repaire. Le capitalisme ultralibéral à fait de l’homme sa machine à produire, cela ressemble fort au communisme productiviste qui est arrivé au même résultat de manière peut-être différente, mais les conséquences sont les mêmes.

Par contre, c’est là la question, ne doit-on pas réfléchir sur le ratage d’une bonne idée, qui, à la base, était la répartition des richesses pour tous les individus ; ceci ne pouvant être pour celui qui est empreint de justice sociale que le meilleur des concepts, le plus juste et le plus équitable. Et surtout parce que, lorsque l’on est un ouvrier et que l’on a un tant soit peu d’amour-propre, on ne peut cautionner en aucune manière un capitalisme qui ne favorise que le profit des actionnaires. Il faut donc éradiquer le capitalisme et réfléchir au communisme, tout au moins à une société plus égalitaire, alors, interrogeons-nous, plutôt que d’aller danser sur les ruines d’un mur à peine abattu !

Pourtant, loin de réfléchir aux raisons de l’effondrement de ce mur, une foule pleine de morgue ou d’inconscience danse pour fêter l’avènement du capitalisme. En France, pays qui n’a pas connu ce mur, qui d’ailleurs en laissait beaucoup indifférents à l’époque ou il séparait l’Allemagne en deux, on danse sur une fausse idée de liberté que la propagande néolibérale a inculqué par un prosélytisme menteur à des béotiens particulièrement naïfs.

Propagande portée par des médias complaisants, et qui n’a fait que vivre au rythme des réjouissances berlinoises pendant une journée entière afin d’enfoncer dans le crâne des septiques le dernier clou fixateur de la pensée unique. En fait, un conditionnement qui ressemble à l’embrigadement du fascisme, voire de l’autocratie stalinienne. Le libre arbitre sans va par ce conditionnement de tout les instants, et si l’on se souvient, c’est Noam Chomsky qui dans l’entretien paru dans Média N°17 de juin 2008 où il était question, « Des médias et la fabrication de consentement » a bien dépeint, cerné le mécanisme propagateur des médias pour arriver à canaliser l’information en direction d’une pensée unique. Donc, cette journée, n’est que le fait d’exacerber de bons sentiments, en somme, arborer ostensiblement une sorte de faux étendard de la liberté pour faire adhérer le maximum de gens à la mondialisation capitaliste.

J’irais même plus loin, dans une France où est majoritaire pour l’instant une uniformité politique de bon aloi, en effet, du PS à l’UMP en passant par tous les Centres confondus il n’est de bon bec que pour la loi du marché, nous avons besoin pour la pluralité des idéologies de Gauche -de la vraie Gauche, j’entends- d’un parti communiste représentatif et fort. C’est pour cela que l’on peut, sans trop s’avancer, lui dire que de trop frayer pour conserver des sièges avec un PS ultralibérale pourrait finir d’activer son agonie. Il devra sa sauvegarde en rejoignant les mouvements anticapitalistes qui seuls seront les garants d’un avenir de liberté pour le peuple. On ne peut donc que conseiller au PC de regarder où doivent aller ses préférences ; et lui suggérer quelques pistes pour son évolution ; comme par exemple revoir son centralisme démocratique, le système pyramidale n’étant à l’évidence pas le meilleur solution ; abandonner la notion de productivité, mais surtout revenir sur la dictature du prolétariat abandonné au milieu des année 70 et qui à mon avis n’est pas un concept obsolète, peut-être ne faut-il pas annoncer un principe aussi extrême que dictature mais assurément utiliser le terme de souveraineté populaire. La notion de peuple souverain étant à mon avis encore au goût du jour, et j’oserais même dire, plus que jamais. Mais je laisse au communiste le choix des options qu’ils pourraient prendre, ceci n’étant que l’avis d’un observateur extérieur.

Cependant, à la lueur du débat que j’ai peut-être suscité, on s’aperçoit que l’on a jeté les bases de discutions idéologiques qui sont loin de quelques pas de danse sur les ruines d’un mur. Nous souffrons du manque de réflexions intellectuelles, cela étant voulu par la pensée unique qui ne veut pas que le peuple pense ; les capitaliste préfèrent voir les lampistes danser, pendant ce temps ils ne balancent pas de pavés pour crier leurs désarrois ; désarrois dont ils ne se rendent même pas compte tant ils sont abreuvés de faussetés par la sur-médiatisation…

Alors, le 9, j’ai éteint télé et radio et construit un mur de silence. Un mur de silence et de respect pour honorer le souvenir des opprimés ; et surtout à la mémoire de ceux qui, aujourd’hui encore, se heurtent à un mur en sortant de chez eux, mur de la honte comme celui de Palestine…

N’oublions pas, l’histoire est ce qu’elle a été, et non ce que les hommes veulent qu’elle soit !

Peuple réveille-toi !!!

http://le-ragondin-furieux.blog4ever.com

Messages

  • PAUVRE MICHOU ,tu n’a pas rencontré au pied du mur , Nicolas S avec

    ses petits bras et sa petite massue ? C’est pourtant LUI qui a abattu le

    mur de Berlin ,

    tout seul comme un grand ,tel ZORRO , Robin des Bois ,Merlin

    l’Enchanteur , c’est beaucoup plus que cela ,il est l’auteur du Bin Bang .

    Français ,peuple indigne de ne pas reconnaître que votre Président est

    partout ,voit tout , commande tout , c’est DIEU .

    peuple de lâche ,de veaux ,de moutons ,vous avez a la tête de votre pays

    une intelligeance inconnue sur la terre jusqu’a présent

    reste a vous faire pardonner et aller gentiment en rang serré vous faire

    vacciner ,n’oublier pas de dire MERCI

  • En tant que Communiste encarté au PCF j’apprécie ton texte qui cherche à poser les vrais problèmes du changement de socièté sans apparatchiks complaisants vis à vis du peuple ou dégoulinants de savoirs marxistes pour imposer leur pouvoir d’autocrates .

    Ce mouvement communiste en reconstruction, après l’échec de L’URSS et Pays satellites dü aux carrièristes bureaucratiques du système, doit en finir avec la délégation de pouvoir pour que les salariès et retraités décident de leur avenir en direct et sur le terrain d’où l’abolution rapide de l’Etat bourgeois au profit d’une autogestion multiple et multiforme .

    Le mouvement révolutionnaire ne peut se résumer à des élections périodiques qui ne sont que des freins au mouvement émancipateur des peuples . Les différents pouvoirs intermédiaires qui sévissent dans notre pays (communes,départements,régions, préfectures et autres conseils d’administration d’actionnaires des entreprises) sont des obstacles au pouvoir direct du peuple et malheureusement des militants élus encouragent ce système régressif qui cadenasse les aspirations populaires .

    Le temps n’est plus au compromis avec la bourgeoisie et beaucoup d’entre nous se marrent des discussions pro ou anti PS d’aujourd’hui . Besancenot, MGB ,Mélenchon ou Laguiller et autres personnalités altermondialistes ne sont plus des porte-voix crédibles aujourd’hui en ne parlant qu’entre eux à travers les médias complaisants de la bourgeoisie . Il faut à la base construire l’alternative révolutionnaire au sein de "comités populaires" rappelant les comités de la Commune de Paris ou des premiers soviets de la révolution bolchévique . Il nous faut innover , inventer le pouvoir populaire sans chefs de file ou têtes de liste qui fleurissent aujourd’hui à l’occasion des campagnes électorales . Rendre le peuple responsable de son histoire c’est l’encourager dans cette voie libératrice et créative . Sinon ce sera l’échec comme en URSS ou en RDA ... Lutter contre le carrièrisme politique et économique est une nécessité quotidienne pour éviter la personnalisation du pouvoir ,les décisions non consensuelles et la pression des lobbys clientélistes ou maffiosistes comme nous le voyons actuellement .

    Ton texte entraîne la réflexion pour une militance nouvelle sans chefs autoproclamés ... Poursuivons le combat dans cet esprit si contraire à la délégation de pouvoir imposée aux peuples depuis des siècles .

    Bernard SARTON,section d’Aubagne

  • Trop libertaire ou pas assez, communiste ou pas, Marxiste ou Trotskiste, Michel, ton analyse est trop juste pour ne pas être relevée.

    Moi aussi, j’ai pleuré ce 9 novembre, la déception d’un peuple qui croyait en une idéologie, et celle d’une autre partie de ce même peuple qui a cru se libérer.
    Demandez-leur aujourd’hui ce qu’ils en pensent ...

    Les murs ne tombent pas, ils changent juste d’apparence : le mur du communisme en tombant, est devenu celui de l’argent, celui du capitalisme carnassier.
    Mais vas t’en expliquer à nos jeunes qui font la course aux diplômes que dans le communisme, il n’y a pas de pauvres (car pas de riches non plus), mais que par contre, dans le système qui les formate, seul un pourcentage infime s’enrichira sur le dos des 99,9% qu’il appauvrira !

    Individualisme, arrivisme, quand tu nous tient ...

    Cultiver l’individualisme, une stratégie politique redoutable

    Petit tape petit : l’oiseau fait son nid !

    Allez, camarades, Hasta siempre et @ + signature bellaciao.jpg