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Je rêve d’un grand mouvement

Publie le vendredi 9 juin 2006 par Open-Publishing
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Enseignante, Maryse Maunoury s’investit pleinement dans le comité de la vallée de l’Isle, près de Périgueux.

« Je n’avais aucune position sur le " oui " ou sur le " non ". Mais j’ai senti l’enjeu : tout se joue sur l’Europe. J’ai voulu en savoir plus. » C’est ainsi que Maryse Maunoury, enseignante, électrice de gauche « tantôt PC, tantôt PS », a d’abord pris connaissance du traité constitutionnel européen en achetant le hors-série de l’Huma. « Je l’ai travaillé, surligné, et des expressions comme " le droit de travailler " » à la place du droit au travail m’ont alertée ». À l’invitation d’une voisine, elle se rend à une réunion publique avec Raoul-Marc Jennar. Une réunion organisées par le « comité de la vallée de l’Isle », un des quatre comités citoyens de Dordogne. Elle découvre « un rassemblement ouvert », « la possibilité de travailler moi aussi ». Elle s’investit pleinement dans le comité, et après la victoire du « non », dans l’élaboration de la charte des comités du 29 mai. « Je m’y retrouve complètement. » Politiquement, « le PS ne me convient plus depuis longtemps. Le PC, il est encore trop fermé. Mais je rêve qu’il s’inclue dans le mouvement antilibéral et (qu’) il évolue dans ce sens. Je rêve d’un grand mouvement, pas forcément (d’) un parti nouveau. Et puis ici, dans la campagne, le PC n’a pas voulu cadrer : il écoute, il prend en compte ce que les autres disent ».

« J’attends que ça se concrétise sur une candidature, j’y crois. Il faut bousculer les cadres actuels, avec le CPE il y a des indicateurs d’un mouvement profond. » Quel candidat ? « Il va falloir inventer quelque chose, je n’ai pas la réponse. À la réunion des collectifs, le 13 mai à Paris, sont venues des réponses fantaisistes : un inconnu, une candidature anonyme par exemple. Marie-George Buffet, elle semble trop marquée. En tout cas, il faudra que la candidature porte la charte, le projet antilibéral. » « On veut porter des idées, gouverner c’est plus délicat, ajoute Maryse. C’est un peu tôt. Ça va très vite et ce n’est pas encore bien mûr. En même temps, il ne faut pas louper les élections. Si on a un candidat, ça peut marcher comme pour le " non ". Alors il faut y aller. De toute façon, ça va continuer. Les raisons existent, le chômage, la misère, l’école... Il y a une force qui dit que le capitalisme, ça suffit ! C’est profond et c’est peut-être une dernière chance pour le faire. Mon espoir est fondé sur la victoire du 29 mai. »

Messages

  • Chère Madame,

    comme vous il me semble que le PS n’a pas été à la hauteur de tous les espoirs que les Français en 1981, 1988 et surtout 1997avaient mis en lui (la trahison fabiusienne de 83 !!!). Ils ont jugé le bilan du gouvernement de la Gauche Plurielle avec une grande sévérité ce qui a conduit en 2002 au face à face Le PEN-CHIRAC avec les conséquences délétères que l’on connaît.
    La victoire du NON le 29 Mai 2005 a été la résultante de multiples paramêtres. Ce serait une analyse erronée de se dire deux choses : qu’il fut un seulement Non de Gauche (vous savez bien qu’une forte proportion de ces NON venaient également de la Droite en particulier l’extrême). L’autre erreur serait de penser qu’il fut uniquement un NON anti Européen et singulièrement un NON au spectre néo-libéral et mondialiste qui anime les acteurs de la Commission Bruxelloise.
    La modération de vos propos montrent à l’évidence que vous savez faire la part des choses.
    Pour ma part, j’ai voté OUI sans d’une part, me faire d’illusions sur le résultat final, d’autre part parce que - et la suite l’a montré de manière plus qu’évidente - la paralysie de la dynamique de la construction européenne en serait la conséquence immédiate. Et qui a profité du crime ? Bien entendu les Etats-Unis (et leurs valets) qui sont trop heureux d’avoir mis l’Europe en panne, poussant à l’élargissement tous azimuts pour mieux la diluer et l’affaiblir avec cette perspective inepte et mortifère de l’adhésion turque.
    Vous avez raison de vous méfier de Madame BUFFET et d’un PC largement moribond qui cherche tel Faust à s’acheter une nouvelle jeunesse. Madame Clémentine AUTIN, que j’écoutais ce matin sur France Inter, jeune et jolie, pétillante et réactive me fait tout de même penser au loup qui aurait pris les traits du Petit Chaperon Rouge, qui, le maquillage tombé, risque de reprendre le visage bien ridé de sa grand-mère Marie-George... Seul, le moustachu du Larzac pourrait trouver grâce à mes yeux malgré ses foucades et son côté excessif qui peut ne pas plaire à tout le monde. Au moins José BOVE a un vrai discours depuis logtemps et il porte les stigmates des combats qu’il a mené sans se ménager. Rions ensemble de la candidature HULOT qui est à l’écologie ce que BHL est à la philospohie universelle ou le Beaujolais nouveau au Gevrey Chambertin : de la bibine médiatique !
    Ne serait-il pas temps de s’interroger sur le côté largement obsolète des clivages anciens de Gauche et de Droite, d’anti libéral ou de néo libéral, d’Européen ou d’anti Européen, d’alter mondialiste ou de mondialiste ? Cette catégorisation des citoyens porte en elle le ferment de la division. Cette division est suicidaire dans la mesure où elle favorise l’emergence venimeuse d’extrêmes de plus en plus radicaux dans leurs propos, leurs postures et leurs actes.
    Comme beaucoup de Français, je suis fatigué de ces stériles querelles et je rêve d’une France réconciliée qui s’accepte comme un pays multiséculaire qui regarde avec lucidité ses crimes anciens ou récents tels la Guerre d’Algérie (et pourquoi pas s’en repente comme l’Eglise, ça ne me dérange pas).
    Une France qui soit un moteur dans la construction d’une Europe miltante de la Paix et de "l’Ordre Juste" comme disait St Thomas d’Aquin au XIII ème siècle (et non Ségolène ROYAL) qui intègre une profonde refonte des droits (tous les droits : ceux de la citoyenneté, du travail, de la protection contre,je suis d’accord avec vous, les ravages d’un captalisme cannibale). Une France ouverte au monde dont elle n’est certes, qu’une petite parcelle mais néanmoins indispensable (pardonnez ces accents gaulliens).
    Malgré sans doute bien des défauts, des "casseroles" que vous n’aurez aucune peine à me souligner. Malgré toutes les tares que vous pourrez facilement trouver à son européanisme militant, malgré les doutes sur sa capacité à convaincre de la sincérité de son engagement, de sa capacité à le faire et à le réussir (j’en ai) , j’ai décidé d’accorder mon suffrage en 2007 à François BAYROU qui m’apparaît comme pouvant desserrer l’étau Ségo/Sarko tout évitant d’une qualification de l’ogre frontiste. Pour le second, on en reparlera ensemble si vous en êtes d’accord.
    J’ai partagé (et je partage encore) des valeurs de Gauche qu’il n’est pas besoin d’énumérer et dont je devine qu’elle peuvent nous être communes. Je partage aussi des valeurs plus traditionnelles fondées sur le respect de l’autorité, des valeurs familiales et d’éducation dont je devine (les travaux pédagogiques qui sont les vôtres peuvent en témoigner) que nous pouvons sans aucun doute aussi partager. Toutes ces valeurs ne sont ni de droite ni de gauche, ni exclusives les unes des autres : ce sont des valeurs humaines (un peu judéo-chrétiennes, je vous l’accorde) qui sont le patrimoine commun de l’ensemble des citoyens pétris de l’humanisme républicain.
    Je n’en n’ai pas honte et pour beaucoup d’entre elles, je les révendique.
    En matière économique et géopolitique, je suis encore parfois un peu flottant si ce n’est une aversion quasi viscérale de tout ce qui nous vient d’outre Atlantique (en particulier depuis que BUSH Junior) est aux manettes de la Maison Blanche.
    Ce dernier point dont j’ai cette fois la certitude que nous sommes d’accord mettra un point final à mon propos.
    Espérant n’avoir rien blessé chez vous et ne pas avoir (trop) pris de votre temps ou de vortre patience
    Avec tout mon respect pour les combats que vous menez et avec mes meilleurs sentiments.

    Nicolas de CARITAT
    Martyr de la Liberté