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Journée de lutte contre la délocalisation à Rennes

Publie le jeudi 10 juin 2004 par Open-Publishing
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Les salariés de ST-Micro Electronics maintiennent un piquet de blocage de l’
usine depuis juillet 2003 pour s’opposer à la délocalisation de leur usine.
Aujourd’hui les forces de l’ordre sont intervenus pour délocaliser les
machines à Singapour.

Les salariés ont commencé à recevoir leur lettre de licenciement à la fin
avril 2004. Un récent jugement du tribunal de Rennes autorisait la préfète à
utiliser les flics pour forcer le barrage des salariés. A cause de la grande
fête Chirac-Bush pour le débarquement, les CRS n’étaient pas libres jusqu’à
aujourd’hui.

L’alerte avait été donnée à 6h00 par un voisin de l’usine ayant vu deux
camions entrer dans l’enceinte de l’entreprise. Aussitôt, une centaine de
salariés se sont rendus sur les lieux pour empêcher de ces deux camions
disposant des voitures aux deux entrées de l’usine.
Ensuite le réseau de solidarité interprofessionnelle construit autour des
travailleurs de ST s’est activé grâce à une chaîne téléphonique. Ainsi des
salariés d’autres entreprises sont venus soutenir physiquement.

Les forces de l’ordre sont intervenues ce jeudi matin vers 9h45 pour
permettre à trois camions chargés de matériel de sortir par l’entrée nord de
l’usine St-Micro Electronics à Rennes bloquée par les salariés. Cette sortie
s’est effectuée au milieu de gaz lacrymogène et grâce à la charge de
plusieurs dizaines de gendarmes mobiles contre les salariés qui s’opposaient
au départ de ces camions.

La sortie des camions s’est déroulée lentement, étant l’objet de jets de
pierres et d’oeufs. Nous avons tenté de bloquer le plus longtemps possible
les camions de déménagement. Une centaine de salariés en plus auraient
peut-être permis d’empêcher les forces de l’ordre de nous faire reculer.

Nous avons eu le droit à des coups de matraques et un gazage lacrymogène
intensif (y compris pour les personnes agées qui habitent à côté). Un
syndicaliste a été verbalisé pour avoir osé mettre sa voiture en travers du
passage des camions comme de nombreux autres salariés.

Quoi qu’il en soit les travailleurs de ST et de Rennes n’ont pas laissé
faire. Ils ont osé affronter pacifiquement les gendarmes pour empêcher cette
délocalisation. Nous sommes fiers d’avoir tout fait pour empêcher cela.

Les patrons, l’etat et ses gendarmes sont responsables de 600 nouveaux
licenciements à Rennes. Bravo pour l’avenir du pays et de la population,
pour nos enfants.
600 nouveaux chômeurs c’est encore moins de cotisations pour la Sécu et
encore plus de difficulté pour trouver du travail pour tous les salariés.

La lutte des ST Micro et la solidarité interprofessionnelle autour d’eux est
exemplaire.

Travailleurs faites comme eux, résistez, organisez-vous, syndiquez-vous
et soutenez les salariés des autres entreprises qui veulent se syndiquer et
lutter !

Une bataille est perdue mais la lutte continue !
Vive la solidarité Interprofessionnelle !

Le Comité Syndicaliste-Révolutionnaire de Rennes


ST nous vole tous

Le patron de ST a bénéficié d’une exonération de la Taxe Professionnelle
pendant 5 ans.
Une station d’épuration neuve a été financée récemment en partie par le
Conseil Régional et un tarif préférentiel sur l’eau a été également accordé.
540 millions d’€uros ont été versés par l’Etat pour financer l’usine du
groupe situé à Crolles (près de Grenoble).

Le groupe ST a bénéficié de l’argent de la population, notre argent pour se
développer. Il doit rembourser.

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