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L’Abbé Pierre fête ses 93 ans vendredi et ne s’"ennuie pas"

Publie le vendredi 5 août 2005 par Open-Publishing
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Henry Grouès, dit l’abbé Pierre,
est né le 5 août 1912, à Lyon (France).

1931 : Renonce par acte notarié à sa part du patrimoine familial, et distribue ce qu’il possède à diverses œuvres de charité. Entre chez les Capucins.

1938 : Ordination sacerdotale le 14 août.

1941 : Dès le lendemain de la rafle du Vel’ d’Hiv à Paris, l’abbé Pierre accueille des Juifs rescapés d’une première rafle en zone libre.

1942-44 : Clandestinité : participe à la résistance, crée des maquis qui deviendront une partie de "l’Armée du Vercors".

1943 : Mai : Arrestation par l’armée allemande à Cambo-les-Bains (Pyrénées). Evasion, par la traversée de l’Espagne et départ de Gilbratar vers Alger, 17 juin : première rencontre avec le Général de Gaulle, à Alger.

1945-51 : Député de Meurthe et Moselle. Président du Comité Exécutif du Mouvement Universel pour une Confédération Mondiale.

1949 : Avec André Philippe, Député, il dépose un projet de loi tendant à reconnaître l’objection de conscience. Il entreprend la construction (souvent illégale) de logements pour familles sans-abri, et accueille chez lui un homme désespéré, Georges : cet événement marque la fondation de la première communauté Emmaüs (Neuilly-Plaisance).

1954 : Une femme puis un bébé meurent de froid en janvier et en février ".. et l’Abbé lance un appel sur les ondes de RTL : c’est "l’insurrection de la bonté" à Paris et en province. Lors de cet hiver de froid terrible, l’abbé Pierre demande au Parlement un milliard de francs, qui lui est d’abord refusé. Trois semaines plus tard, le Parlement adopte à l’unanimité non pas un, mais dix milliards de crédits pour réaliser immédiatement 12 000 logements d’urgence à travers toute la France, pour les plus défavorisés.
Fondation de la revue "Faims et Soifs", de la S.A. HLM Emmaüs, de l’Union nationale d’aide aux sans-logis qui deviendra la Confédération Générale du Logement (association de locataires), ainsi que de l’Association Emmaüs de Paris.

1969 : Première assemblée générale d’Emmaüs International à Berne (Suisse), qui adopte le Manifeste Universel du Mouvement Emmaüs.

1981 : l’abbé Pierre est fait Officier de la Légion d’Honneur, au titre des droits de l’homme.

1984 : Lancement de la Banque Alimentaire en France, par Emmaüs, le Secours Catholique et l’Armée du Salut.

1985 : Constitution d’Emmaüs France qui rassemble toutes les composantes d’Emmaüs en France.

1987 : Décembre : Commandeur de la Légion d’Honneur, pour son action dans le domaine du logement.

1988 : Création de la Fondation abbé Pierre pour le logement des Défavorisés, reconnue d’utilité publique en 1992.

1991 : Pentecôte : jeûne à l’église Saint Joseph de Paris, avec les "déboutés du droit d’asile" qui font une grève de la faim dans l’indifférence générale.

2001 : Remise des insignes de Grand Officier de la Légion d’Honneur par le Président de la République.

http://www.fondation-abbe-pierre.fr/abbe.html


Origine

Enfant d’une riche famille aisée et pieuse de soyeux lyonnais. Ses parents auront sept enfants dont il est le troisième. À 12 ans, il accompagne son père à la confrérie séculaire des Hospitaliers Veilleurs, où les bourgeois se font coiffeurs barbiers pour les pauvres. À 16 ans, il veut se faire franciscain.

Religion

En 1931, il renonce à tout héritage et entre chez les capucins. En religion, Henri Grouès devient frère Philippe. En 1932, il entre au cloître au couvent de Crest. Il est ordonné prêtre en 1938. En avril 1939, il devient vicaire à Grenoble.

Seconde guerre mondiale

En décembre 1939, il est mobilisé comme sous-officier dans le train des équipages. En juillet 1942, deux Juifs pourchassés lui demandent de l’aide. Il découvre alors les persécutions et s’engage immédiatement, apprend à faire les faux papiers. Dès août, il commence à faire passer des Juifs en Suisse. Il aide les réfractaires au Service du travail obligatoire (STO). Il prend le nom d’abbé Pierre dans la clandestinité. En 1944, il passe en Espagne puis rejoint de Gaulle à Alger.

Carrière politique

Après la guerre, il est député MRP à l’Assemblée nationale, de 1951 à 1954, et est une haute figure de la Résistance. En octobre 1945, il est élu député de Nancy en tête d’une liste MRP, mais indépendant apparenté. En 1947, il est Vice-président de la Confédération mondiale, mouvement fédéraliste universel. Avec Camus et Gide, il fonde le comité de soutien à Gary Davis, citoyen du monde.

Fondation d’Emmaüs

Il fonde en 1949 l’association Emmaüs (du nom d’un des épisodes des évangiles) d’aide aux déshérités, particulièrement aux sans-abris. Les communautés Emmaüs se financent par la vente de matériels et d’objets de récupération et construisent des logements. C’est une organisation laïque. Le parlementaire quitte l’enceinte du Palais-Bourbon, le soir venu pour aller rejoindre les gueux, les miséreux. Grand sportif, il n’hésitera pas à faire des plongeons spectaculaires pour attirer l’attention du public et des médias.

Hiver 54, l’insurrection de la bonté

L’abbé Pierre acquiert sa notoriété à partir du très froid hiver de 1954, meurtrier pour les sans-abris pour une « insurrection de la bonté ». « Il y a 50 ans, tous sortaient à peine des atrocités de la guerre. Tous avaient dû fuir, chacun se sentait proche des réfugiés. Les gens se rappelaient la souffrance et la peur. Ils étaient davantage prêts à réagir. Mais on ne renouvelle pas des faits historiques comme celui-là. »

Le jeune prêtre lançait le 1er février 1954 un appel sur les antennes de Radio-Luxembourg (RTL) : « Mes amis, au secours... Une femme vient de mourir gelée cette nuit à 3 heures, sur le trottoir du boulevard Sébastopol, serrant sur elle le papier par lequel, avant-hier, on l’avait expulsée. Devant leurs frères mourant de misère, une seule opinion doit exister entre les hommes : la volonté de rendre impossible que cela dure. Je vous en prie, aimons-nous assez tout de suite pour faire cela. Que tant de douleur nous ait rendu cette chose merveilleuse : l’âme commune de la France, merci ! Chacun de nous peut venir en aide aux sans-abri. Il nous faut pour ce soir, et au plus tard pour demain : 500 000 couvertures, 300 grandes tentes américaines, 200 pöêles catalytiques. Grâce à vous, aucun homme, aucun gosse, ne couchera ce soir sur l’asphalte ou les quais de Paris. Merci ». Le lendemain, la presse titra sur « l’insurrection de la bonté ». L’appel rapportera 500 millions de francs en dons.

Un « juste »

L’image du grand barbu en soutane, en grosse pèlerine et godillots forge vite son statut de « héros légendaire », de « juste ». Il a une très grande popularité en France, les enquêtes d’opinion qui la mesurent le placent souvent en tête, notamment celle annuelle du Journal du Dimanche.

Encore dans les dernières années de sa vie, malgré la maladie et l’âge, il est descendu dans la rue pour soutenir la cause des pauvres. Il a donné sa crédibilité et soutenu l’association DAL (Droit au Logement), qui dans les années 90, ne cesse de bousculer les autorités en place, quelle que soit leur couleur politique, en squattant des logements désaffectés.

Convoqué à Boulogne au siège de la LICRA en 1998, il a préféré en perdre le titre de Président d’Honneur pour rester l’ami de l’auteur controversé Roger Garaudy sans pour autant approuver toutes les prises de position de celui-ci.

Le 1er février 2004, 50 ans après son premier appel, l’Abbé Pierre a lancé un nouvel appel à la solidarité, depuis l’esplanade du Trocadéro à Paris, devant 6 000 personnes pour pallier l’incurie.

Un survivant

Il a été régulièrement malade, notamment des poumons quand il était jeune. Il s’est sorti indemne de situations abracadabrantes. Tombé dans une profonde crevasse quand il aidait des gens à s’enfuir pendant la guerre. Rescapé quand l’avion dans lequel il se trouve réussit un atterrissage d’urgence, sans réacteur, dans les années 50 en Inde. Et surtout, naufragé miraculé en 1963, en Argentine. 80 personnes perdent la vie autour de lui, qui survit accroché à un bout de bois.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Abb%C3%A9_Pierre

Messages

  • C’est un curé, non ?

    Quand est-ce qu’on va pouvoir se passer des curés pour penser ?

    • Pas besoin de curé pour penser, pourtant parfois, besoin de certains pour y arriver.

    • Les curés, les religieux en général, sont des handicapés de la pensée.

      Au lieu d’accepter le doute, quand quelque chose leur échappe, ils fabriquent du dogme.

      Et, comme cette absurdité ne leur suffit pas, ils ont tout un appareil ecclésistique pour tenter de l’imposer à toute la société, puis à toutes les sociétés....!

      A BAS LA RELIGION !

      VIVE LA RAISON !

    • Sauf que l’abbé Pierre ne t’impose rien : sinon le fait d’être humble. Pas besoin des curés ? Bien sûr, dans le fond, tu n"as pas tort. On n’a pas forcément besoin des curés. Mais on a besoin d’hommes comme l’abbé Pierre et si c’est un curé, alors pas grave, puisqu’on a besoin de lui.
      Fatalement, si tu me dis qu’on a pas besoin de lui, alors je suppose qu’on a bien plus besoin de toi. Mais comme je ne sais pas quelle action grandiose tu as faite, merci de me m’éclairer.

    • Entièrement d’accord avec toi : RELIGIONS = PIEGES A CONS

      Il faut cependant relativiser et reconnaître que certains curés, dont l’abbé Pierre, se hissent largement au dessus de la mêlée.

      Tonton Georges l’avait brillamment, comme à son habitude, mis en musique, il y a quelques années :

      Anticlérical fanatique
      Gros mangeur d’ecclésiastiques,
      Cet aveu me coûte beaucoup,
      Mais ces hommes d’Eglise, hélas !
      Ne sont pas tous des dégueulasses,
      Témoin le curé de chez nous.

      Quand la foule qui se déchaîne
      Pendit un homme au bout d’un chêne
      Sans forme aucune de remords,
      Ce ratichon fit scandale
      Et rugit à travers les stalles,
      "Mort à toute peine de mort !"

      Puis, on le vit, étrange rite,
      Qui baptisait les marguerites
      Avec l’eau de son bénitier
      Et qui prodiguait les hosties,
      Le pain bénit, l’Eucharistie,
      Aux petits oiseaux du moutier.

      Ensuite, il retroussa ses manches,
      Prit son goupillon des dimanches
      Et, plein d’une sainte colère,
      Il partit comme à l’offensive
      Dire une grand’ messe exclusive
      A celui qui dansait en l’air.

      C’est à du gibier de potence
      Qu’en cette triste circonstance
      L’Hommage sacré fut rendu.
      Ce jour là, le rôle du Christ(e),
      Bonne aubaine pour le touriste,
      Eté joué par un pendu.

      Et maintenant quand on croasse,
      Nous, les païens de sa paroisse,
      C’est pas lui qu’on veut dépriser.
      Quand on crie "A bas la calotte"
      A s’en faire péter la glotte,
      La sienne n’est jamais visée.

      Anticléricaux fanatiques
      Gros mangeur d’écclésiastiques,
      Quand vous vous goinfrerez un plat
      De cureton, je vous exhorte,
      Camarades, à faire en sorte
      Que ce ne soit pas celui-là
      La messe au pendu - Georges Brassens

  • Aparemment,en regard de "mes critères",c’est un bon mec,même si quand il est plus curé que mec,il pédale un peu à côté du vélo...Son soutien à jeanpolski me reste en travers de la gorge...Je ne peux m’empêcher de faire le rapprochement avec "mère" thérésa (ils font chier,avec leurs appellations !!!) qui a sans doute "fait du bien" à Calcutta (Ah !!! Calcutta !!!) mais qui a sur la contraception, l’avortement et le préservatif des positions vomissables...Après tout,leur "sacerdoce" leur donne tout le temps de faire ce qu’ils font,et même ils n’ont que ça à faire !!! Tout bon curé est un curé.............

  • Pas besoin de changer le système puisque, grâce aux poubelles des rupins, on peut soulager les purotins...

  • Religions, piège à cons, l’histoire et le présent le démontrent.
    Ceux qui prennent la peine de penser par eux-mêmes sont censurés : dans combien de bibliothèques municipales trouve-t-on la Raison , le mensuel de la Libre Pensée (01 46 34 21 50 pour ceux qui voudraient souscrire un abonnement, histoire de se nettoyer les neurones de la propagande cléricale ) ?