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L’Allemagne menacée de grèves tous azimuts dans les transports

Publie le mercredi 5 mars 2008 par Open-Publishing
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Mise à jour : 4/03/2008 18:50:11

L’Allemagne menacée de grèves tous azimuts dans les transports

Le chaos menace en Allemagne, où des grèves tous azimuts se préparent dans les transports, les plus importantes depuis 15 ans, alors que les négociations salariales dans la fonction publique se durcissent.

Le mouvement touche déjà les transports en commun de la plupart des villes allemandes et doit s’étendre à partir de mercredi aux aéroports où plus de cent vols ont déjà été annulés et, vraisemblablement, aux trains la semaine prochaine.

C’est un scénario catastrophe qui se dessine pour la première économie européenne, qui est aussi le pays le plus peuplé de l’Union et occupe une position charnière sur le continent. Les négociations salariales dans la fonction publique sont la principale cause des débrayages à venir, avec la mobilisation la plus forte dans ce secteur depuis plus de 15 ans. Viennent en outre s’y greffer, par des hasards de calendrier, d’autres conflits, explique Jan Jurczyk, porte-parole du syndicat des services Verdi.

Depuis plusieurs semaines déjà des grèves ont lieu dans les Etats régionaux allemands, alors que les négociations salariales entre Verdi d’un côté, l’Etat, les Länder et les communes de l’autre, patinent. Le syndicat réclame 8% de hausses de salaires pour les 1,3 million de salariés du secteur, le camp des employeurs propose pour le moment 4% et une augmentation du temps de travail. Résultat : les mouvements sociaux, qui ont commencé mi-février dans les hôpitaux, les crèches et les administrations publiques, prennent de l’ampleur. Ce ne sont pour l’instant que des grèves d’avertissement, mais de plus en plus étendues.

Mardi elles faisaient rage dans 11 des 16 Etats allemands, à partir de mercredi ce sera le tour des autres. "Les employeurs n’ont qu’à bien se tenir", a prévenu mardi Wolfgang Rose, chef de la section de Hambourg (nord) de Verdi. "Nous sommes prêts pour un conflit social de longue durée, si les employeurs nous y obligent", a renchéri son collègue en Basse-Saxe (nord), Siegfried Sauer. Les salariés des aéroports, y compris les policiers assurant la sécurité, vont rejoindre les rangs des grévistes mercredi, un fait rare dans l’histoire des grèves du secteur public allemand. Et un coup dur porté à l’économie du pays.

D’ores et déjà, la compagnie aérienne Lufthansa a annulé 142 vols mercredi, en majorité des vols intérieurs. L’Allemagne compte plusieurs grands aéroports, en premier lieu celui de Francfort (ouest), où transitent 54 millions de passagers par jour et dont une partie des salariés seront en grève mercredi à partir de 04H30 GMT. La grève dans les aéroports, si elle se répète la semaine prochaine, pourrait se doubler d’une grève dans le rail, isolant l’Allemagne. Déterrant un conflit qui avait déjà fait rage plusieurs mois l’an dernier, le syndicat des conducteurs de train GDL a menacé mardi de nouvelles grèves du rail à partir de lundi. Il n’a toujours pas réussi à se mettre d’accord avec la société de chemin de fer Deutsche Bahn sur un accord salarial pour les conducteurs.

Deutsche Bahn transporte plus de cinq millions de passagers par jour. Dans le fret, 4.800 trains circulent quotidiennement, et approvisionnent des secteurs cruciaux pour l’économie allemande, comme l’industrie automobile ou la chimie. Les grèves de l’an dernier lui ont déjà coûté plus de 150 millions d’euros, selon la presse allemande. La situation peut toujours se débloquer avant que le scénario catastrophe d’une grève totale ne se matérialise : une cinquième journée de négociations s’ouvre jeudi entre Verdi et les employeurs de la fonction publique, qui pourrait voir un rapprochement des deux camps. Et GDL a donné un ultimatum jusqu’à vendredi soir à Deutsche Bahn pour satisfaire sa requête d’un accord salarial découplé de celui des autres corps de métier du groupe.

Mais dans l’éventualité d’un échec sur tous les fronts, "ce sera chez nous comme en France", ironise M. Jurczyk

http://www.tageblatt.lu/edition/article.asp?ArticleId=14062

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