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L’Aube Nouvelle N°7, journal communiste amiénois.

Publie le samedi 25 septembre 2010 par Open-Publishing


Avec L’Aube nouvelle, Cédric Maisse ressemble à un opposant au maire.

C’est une pierre supplémentaire lancée dans le jardin du maire d’Amiens. L’élu communiste Cédric Maisse et deux colistières, pourtant dans la majorité, attaquent leur chef de file dans leur journal.

À quoi jouent-ils ? Le conseiller municipal communiste Cédric Maisse et ses colistières Fabienne Debeauvais et Maria-Helena Loew, signent un éditorial peu amène envers le maire d’Amiens dans la dernière mouture de L’Aube Nouvelle, trimestriel arrivé cette semaine dans les kiosques.

Au-delà des mots, ces membres de la majorité municipale jouent sur le registre du choc des photos. Leur prose se trouve en effet accompagnée d’une fausse affiche de cinéma intitulée « Le conciliateur ». On y voit Gilles Demailly dans une tenue et une posture pouvant rappeler le mythique film de Georges Lautner, « Les Tontons flingueurs ».

Au-delà de l’anecdote se pose plus que jamais la question du positionnement de ces élus au sein de la majorité municipale. Est-il réellement tenable de s’affirmer d’un côté dans la majorité, pour de l’autre dénoncer haut et fort la politique de son propre groupe ?
Bonne conscience

Aux yeux de Cédric Maisse, la réponse est oui. Il explique : « Évidemment, certains trouveraient plus simple de nous voir basculer dans l’opposition. Mais ce n’est pas notre objectif. Nous avons été élus avec cette majorité. Ce que nous demandons est clair : que cette majorité revienne à ses bases électorales. C’est-à-dire que les décisions prises correspondent au programme électoral que nous avons proposé aux Amiénois et sur la base duquel nous avons tous été élus. Y compris le maire. »

Une façon de revendiquer le rôle de conscience du groupe. C’est ainsi que dans les pages de L’Aube Nouvelle, le lecteur découvre un découpage censé présenter d’une part les engagements programmatiques de l’équipe Demailly. Et d’autre part, insiste Cédric Maisse, « ce qui est réellement mis en œuvre ».

L’élu communiste ajoute : « Je n’arrête pas de penser au sondage disant que les Français estiment qu’entre la gauche et la droite, rien ne change. C’est l’image que nous donnons aujourd’hui à Amiens. Et c’est pour cela que nous ne sommes pas en accord avec les décisions prises en ce moment, comme le stationnement résidentiel payant dès la première voiture à Sainte-Anne, ou les délégations de service public. »
« On ne parle que de trois personnes ! »

Pour Xavier Riffaudeau, le directeur de cabinet du maire d’Amiens, la posture est trop facile. « Se poser en bonne conscience est d’un confort extraordinaire. Cela veut dire que quand tout va bien, c’est grâce à vous. Et que quand tout va mal, c’est de la faute des autres. »

Xavier Riffaudeau souligne par ailleurs : « Je ne crois pas trahir la pensée de Gilles Demailly en affirmant qu’il s’étonne que l’on puisse se réclamer d’une majorité et tenir des propos d’opposition. Le président du groupe communiste, Laurent Beuvain, s’en étonne lui-même. » Rappelant les efforts de son patron pour « créer la discussion et privilégier le débat », Xavier Riffaudeau énumère les rendez-vous initiés depuis un an, afin de retrouver le chemin de la sérénité.

«  On peut comprendre qu’il y ait entre nous des divergences. Mais elles doivent se régler par le débat interne. » Jurant une fois encore la volonté d’unification « pour un travail en commun au sein d’une majorité digne de ce nom », le directeur de cabinet de Gilles Demailly termine sur un petit tacle. « Nous sommes 43 membres de la majorité. Et là, on ne parle que de trois personnes. »

FRÉDÉRIC PETRONIO

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