Accueil > L’ancien PDG de Moulinex Pierre Blayau mis en examen

L’ancien PDG de Moulinex Pierre Blayau mis en examen

Publie le vendredi 2 juillet 2004 par Open-Publishing

Depuis début mai, les enquêteurs ont entendu une grande partie de l’état-major de Moulinex du temps de M. Blayau puis de son successeur Patrick Puy (décembre 2000-septembre 2001), remontant progressivement la hiérarchie de l’entreprise.
L’ancien PDG de Moulinex Pierre Blayau a été mis en examen, jeudi 1er juillet, à Nanterre pour "banqueroute par emploi de moyens ruineux" et "banqueroute par détournement d’actifs". Il a été placé sous contrôle judiciaire avec caution, jeudi à Nanterre.

Le premier chef de mise en examen concerne "un problème de choix économique", a indiqué son avocat, Me Jean-Pierre Martel. "Le grand sujet (abordé au cours de l’interrogatoire) est technique : fallait-il déposer le bilan plus tôt ?", a-t-il expliqué.

Le second chef de mise en examen concerne une prime de 9 millions de francs qu’a touchée Pierre Blayau à son départ de Moulinex en décembre 2000. "Si la société était en cessation de paiement, elle n’était pas en mesure de payer une prime de cette importance, d’où la mise en examen", a-t-on expliqué de source proche du dossier.

Depuis début mai, les enquêteurs ont entendu dans ce cadre une grande partie de l’état-major de Moulinex du temps de M. Blayau puis de son successeur Patrick Puy (décembre 2000-septembre 2001), remontant progressivement la hiérarchie de l’entreprise.

CINQ AUTRES MISES EN EXAMEN
Cinq personnes ont déjà été mises en examen : l’ex-directeur général adjoint des finances François Carrière (alors bras droit de M. Blayau), le dernier PDG, Patrick Puy, l’ex-directeur des finances Xavier Cottereau, la dernière directrice du financement et de la communication financière, Véronique Piegts, et l’ancien directeur du marketing Alain Grimm-Hecker.

Les enquêteurs s’intéressent à la situation financière de Moulinex à la fin des années 1990, apparemment compromise bien avant le dépôt de bilan sans que les banques aient jamais trouvé à y redire. Ils s’interrogent aussi sur les conditions de la fusion Brandt-Moulinex en décembre 2000, notamment sur de suspectes "remontées de trésorerie" de Brandt vers Moulinex. Le fabricant normand de petit électroménager, criblé de dettes, aurait puisé dans les caisses du groupe de gros électroménager, aux finances saines, pour rétablir sa situation.

L’information judiciaire ouverte le 27 novembre 2003 et confiée au juge de Nanterre Richard Pallain vise notamment des faits de "banqueroute par détournements d’actifs" et "par emploi de moyens ruineux", d’"abus de confiance", de "présentation de faux bilans" et d’"abus de biens sociaux".

Après M. Blayau, à la tête depuis 2001 du groupe de transport et de logistique Geodis (filiale de la SNCF), les enquêteurs pourraient s’intéresser aux banques de Moulinex, dont ils se demandent si elles n’ont pas apporté un soutien abusif au fabricant, selon une source proche du dossier.

Les enquêteurs s’interrogent en outre sur le rôle joué par le groupe italien El.Fi des frères Nocivelli, qui possédait 74,3 % du capital de Moulinex-Brandt et ne lui a pas apporté de soutien financier dans ses derniers jours.

Après son dépôt de bilan, Moulinex a été rachetée en octobre 2001 par Seb, si bien que la marque de l’entreprise française née dans les années 1930, l’une des plus célèbres du pays, a disparu des magasins.

Cette faillite avait entraîné la fermeture de quatre usines en Basse-Normandie (à Alençon, Bayeux, Cormelles-le-Royal et Falaise), laissant quelque 5 000 salariés sur le carreau, dont 837 ex-Moulinex étaient toujours sans solution en septembre 2003, à l’issue du processus de reclassement.

http://33407.aceboard.net/p-33407-3044-5811-0.htm