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L’axe libéral européen s’active pour relancer le projet de TCE

Publie le lundi 14 mai 2007 par Open-Publishing
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BRUXELLES (Reuters 14 Mai 2007) - La semaine qui s’ouvre sera importante, voire décisive, pour l’avenir de la construction européenne, avec en point d’orgue une réunion du nouveau couple franco-allemand composé par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy.

La chancelière rencontrera mercredi à Berlin le vainqueur de l’élection présidentielle dès sa prise de fonction pour démontrer la solidité de l’axe fondateur de l’Union européenne, un geste symbolique qui rappelle le voyage de Merkel à Paris dès le soir de sa prestation de serment devant le Bundestag en 2005.

Elle disposera des dernières indications sur les positions des Vingt-Sept à propos du futur traité censé remplacer la Constitution européenne rejetée par les Français et les Néerlandais, puisqu’une réunion des "sherpas" des gouvernements de l’UE aura eu lieu la veille dans la capitale allemande.

Le président élu a quant à lui déjà rencontré vendredi à Paris le Premier ministre Tony Blair, qui a choisi de quitter ses fonctions après le sommet européen des 21 et 22 juin, où les Vingt-Sept adopteront une "feuille de route" sur ce dossier.

"Les choses se décanteront cette semaine", souligne un diplomate. "On dispose d’une bonne conjoncture pour surmonter les difficultés et Merkel a tous les atouts en main."

L’actuelle présidente de l’Union européenne sait déjà à quoi s’en tenir avec Nicolas Sarkozy sur le plan institutionnel et le résultat des élections a rasséréné ses partenaires européens.

"Le référendum sur la Constitution européenne a été renversé", estime un diplomate. "Les électeurs français ont plébiscité trois candidats qui étaient partisans du ’oui’ et infligé une défaite cinglante à ceux qui ont prôné le ’non’."

"BATTRE LE FER TANT QU’IL EST CHAUD"

Même si cette grille de lecture peut sembler audacieuse, tant l’Europe a été absente de la campagne électorale, les autres pays veulent croire que "la France est de retour en Europe", comme l’a dit Sarkozy au soir de son élection.

Une chose est sûre : l’axe Paris-Berlin veut aller vite.

"Sarkozy veut battre le fer tant qu’il est chaud sur le dossier institutionnel", a estimé un responsable français.

Le président élu a proposé en septembre dernier un traité simplifié qui reprendrait uniquement et sans changement les modifications institutionnelles prévues par la Constitution, comme le nouveau système de vote à la majorité qualifiée et la nomination d’un président stable du Conseil européen.

Au grand soulagement de ses partenaires européens, il veut faire passer ce texte par la voie parlementaire afin d’éviter le risque élevé induit par un nouveau référendum.

Même si les 18 pays qui ont déjà ratifié la Constitution et les deux pays qui sont prêts à le faire soulignent que c’est un peu maigre, leurs dirigeants conviennent en privé que l’on ne pourra guère aller plus loin dans les circonstances actuelles.

Pour "vendre" ce traité simplifié aux pays les moins enthousiastes, la plupart des pays sont prêts à abandonner les symboles de l’Europe fédérale figurant dans la Constitution. Le drapeau et l’hymne européens, le terme de Constitution, le titre de "ministre des Affaires étrangères" ou encore l’inclusion de la Charte des droits fondamentaux dans le traité ne sont plus réellement défendus par aucun Etat membre.

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