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L’invité de la semaine Raoul-Marc Jennar

Publie le vendredi 15 avril 2005 par Open-Publishing
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Beaumont, dans le Puy-de-Dôme. Je suis l’invité du PCF. Beaucoup de monde dans la grande salle municipale et, agréable surprise pour les organisateurs, de nombreux visages nouveaux. On commence avec du retard. Je décide de donner la parole au public après chacun des thèmes abordés. À propos de la direction du PS qui ne cesse de répéter que le traité constitutionnel n’est « ni de gauche ni de droite », je rappelle d’abord ce que me disait souvent mon grand-père : « Quand quelqu’un utilise la formule ni gauche-ni droite, méfie-toi, c’est presque toujours pour faire passer des projets conservateurs. »

Je montre ensuite, au moyen d’un vidéoprojecteur, une série d’articles : le 5 qui identifie comme fonctions essentielles de l’État « assurer l’intégrité territoriale, maintenir l’ordre public et sauvegarder la sécurité nationale ». La loi et l’ordre, quoi. Comme dit Loïc Wacquant, « le passage de l’État providence à l’État pénitence ».

Je décortique ensuite l’article 3, si souvent cité par les propagandistes du « oui ». Ils oublient systématiquement d’indiquer que les belles perspectives présentées dans cet article sont soumises à « une économie de marché où la concurrence est libre et non faussée ». C’est-à-dire une économie de marché non pas comme celle que nous connaissons depuis 1945, encadrée et limitée, mais une économie de marché comme l’Organisation mondiale du commerce (OMC) entend l’imposer sur toute la planète, avec le soutien de nos gouvernements et de la Commission européenne. Un des accords de l’OMC décrit les « obstacles à la concurrence ». Ce traité qu’on veut nous imposer, c’est l’application à l’Europe des accords de l’OMC qui prônent une économie de marché où la fiscalité, les droits sociaux, les protections environnementales, les choix des pouvoirs publics soucieux de l’intérêt général sont réduits au minimum et subordonnés aux règles de la concurrence. Une économie du laisser-faire, laisser-passer chère aux libéraux de droite... et de gauche. Je souligne que la mention « économie sociale de marché » est complétée de la qualification « hautement compétitive » (ce que les partisans du « oui » omettent toujours d’indiquer) et qu’elle n’est mentionnée qu’une seule fois dans les 448 articles, son caractère social étant subordonné aux lois de la concurrence et de la compétitivité et à la règle de l’unanimité.

Sur ce, quelqu’un interroge. « On fait l’Europe pour faire la paix », nous dit-il. Mais organiser la concurrence entre les peuples, n’est-ce pas prendre le risque d’exacerber des tensions ? Ne va-t-on pas dresser les travailleurs des pays les uns contre les autres à partir du moment où il n’y a pas d’harmonisation fiscale et sociale ? » Je ne peux que lui donner raison. L’Europe que propose ce traité n’est pas celle de la solidarité, c’est celle de la compétition, c’est-à-dire une Europe du chacun pour soi. Un vrai choix de société.

Ce soir, je parle près de Montluçon,

à Désertines, à l’initiative d’ATTAC,

salle Germinal, à 20 h 30 précises.

http://www.humanite.presse.fr/journ...

Messages

  • Depuis la fin de la guerre, les nations occidentales ont misé sur la société de consommation. Depuis la fin de la guerre il n’y a eu qu’un seul objectif, celui de l’enrichissement. Depuis la fin de la guerre il y a eu entente pour faire croire à des crises économiques, alors que ces crise sont parfaitement artificielles et contrôlées.( lire la perversion idéologique du libéralisme) Cela pour maintenir un système capitaliste et libéral.

    Aujourd’hui alors que ce système craque de partout, alors qu’il génère l’exclusion, la pauvreté, la précarité généralisée, alors qu’il génère la pollution, le pillage des ressources, alors qu’il génère toujours les mêmes objectifs de fuite en avant dans l’immédiateté et le court terme selon le principe fondateur du "après moi le déluge", aujourd’hui donc pour maintenir ses privilèges au profit d’un nombre toujours plus restreint de décideurs et de financiers, on nous impose un traité qui va régenter la moindre initiative individuelle, le moindre de nos espaces de liberté, qui va bafouer nos droits sociaux, qui va figer nos droits fondamentaux...oui je le redis il ne faut pas lire en surface, il ne faut pas vivre avec des oeillères et regarder la vie que nous menons, celle que nos enfants vont mener. La terre est notre seul refuge, nous pourrions en faire un paradis mais les hommes ont décidé d’en faire un enfer ( certains) pour les autres, la multitudes.

    Alors je le demande, quel projet, quelle alternative nous propose t’on : pour l’instant rien de concert et rien de précis. Je demande donc que l’on se mette au travail dans cet esprit et pour cela, je verrais bien l’instauration d’une assemblée citoyenne au parlement.