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LA FAUCILLE ET LE MARTEAU DU POUVOIR

par provola

Publie le lundi 19 décembre 2011 par provola - Open-Publishing

N’en doutons pas, sa volonté de reconquête du pouvoir reste intacte, ses atouts indéniables. Pour ce faire, De Funès, dans ce jeu d’échecs, garde dans sa manche deux pions au charmes essentiels et destinés à rameuter le coté corporatiste de l’électorat féminin comme le coté fleur bleue du corps électoral masculin.

D’un coté, la reine des bobos chasseurs de papillons, roulant en 4X4 sur les Champs-Elysées et persuadés qu’il suffit de replanter un chêne au Bois de Boulogne pour résoudre la crise écologique mondiale. Nathalie Kosciusko-Morizet, elle, est du type bon-chic bon-genre, fille de son père, produit des élites, longue tige distinguée facilement reconnaissable par ses pairs, raffinée jusqu’au bout des ongles et une rhétorique du bord de Seine. Gestuelle calquée sur la clé de sol, sonate impressionniste surannée à l’heure des cacophonies environnementales, Nathalie est un désastre vert à elle toute seule, son Grenelle ne trompe plus personne, Borloo son mentor n’ose plus se montrer. Mais Nathalie représente le joli pot de fleurs assurant la décoration dans le jardin de l’Elysée, une faucille à la main, taillant les brins d’herbe arrogants sortis indemnes de l’avis de tempête de la tondeuse à gazon. Nathalie est la cup of tee, nuage de lait, rondelle de citron qui sied aux breuvages d’exception, les gens du seizième s’y reconnaissent comme dans leur suite à Megève, les nanas sac Vuitton et montre Cartier au poignet la dévisage comme étant une des leurs.

Nadine Morano en revanche est la fausse note parfaite, le contrepoids, le marteau-pilon, le coté ouvrier, la fille du peuple, qui s’est faite elle-même, le contraire de la fille à papa. Son look rivalise avec celui de Marine Le Pen, blonde carnassière, elle est une tentation présentable, une occasion de ne pas choisir le pire nationaliste. Car la petite-fille d’immigrés italiens, est plus nationaliste que les nationalistes, son verbe haut perché et trivial se rapproche du phrasé sans complaisance de l’élue frontiste, dans cette bataille des nanas à couilles, De Funès tient sa fée clochette qui saura croiser le fer avec la dame noire et passer la serpillière dans les derniers recoins et bastions d’extrême droite.

Le duo de choc des talons à aiguille est ainsi constitué, qui associe les slogans à fleuret moucheté et le choc des idées, la valse hésitation et le rythme du rock, la vocalise qui assène la voix de son maître et la langue bien pendue qui martèle les vérités présidentielles, la partition et le manifeste, l’incisive et la molaire, le caniche et le boule dog.