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LA REUNION : DESINFORMATION EN MARCHE .

Publie le lundi 27 mars 2006 par Open-Publishing
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N’importe quoi
Publié dans l’édition du lundi 27 mars 2006
TEMOIGNAGE .

“Pendant la campagne électorale des régionales en 1998, Paul Vergès a promis que le problème de la route littorale sera réglé dans 6 mois” : faux.

“Les études pour réaliser une liaison routière sûre à 100% entre Saint-Denis et La Possession sont terminées, il n’y a plus qu’à réaliser les travaux” : faux.

“Afin d’aider les entreprises qui vont souffrir de la fermeture de la route, il faut une caisse de compensation financée par l’État et la Région” : donc ce serait encore aux Réunionnais de payer les conséquences d’erreurs commises par l’État...

“Pour nous, la gestion de cette route relève bien de la compétence de la Région”. Du n’importe quoi...
Ce genre d’inexactitudes et d’inepties grossières ont déferlé sur nos ondes audiovisuelles depuis la tragédie de vendredi matin sur la route littorale. La plupart d’entre elles sont dues au manque d’information et à l’émotion légitime créée par ce drame. Mais certaines émanent de responsables politiques bien informés, qui n’hésitent pas à utiliser les morts à des fins politiciennes. C’est le cas du vice-président de l’association appelant à manifester mardi contre la Région ; en fait, uniquement pour préparer les prochaines municipales à La Possession, où il est responsable de La Relève.

Les animateurs et journalistes savent également très bien identifier les mensonges et calomnies qui divisent les Réunionnais. Malgré cela, certains d’entre eux n’hésitent pas à cautionner leur diffusion. C’est grave. Et c’est encore plus grave lorsque cela se passe sur les ondes de RFO. Car c’est une remise en cause du service public d’information.

L. B.

Messages

  • ROUTE DU LITTORAL : LIAISON SAINT-DENIS / POSSESS

    Devant l’immense émotion causée par l’éboulis massif qui a fait 2 morts et 2 blessés vendredi, le président de Région a donné hier la position de la collectivité territoriale : en accord avec la proposition de constituer un comité de suivi, Paul Vergès a appelé les Réunionnais à s’unir pour obtenir du gouvernement qu’il accélère une solution de rechange, dans le respect des opinions déjà exprimées lors du débat public de 2004-2005.

    POLITIQUE DES DÉPLACEMENTS - TRANSPORTS

    DEVANT le déferlement de démagogie déployé par certains politiciens qui ont cherché à exploiter la douleur des familles de victimes et l’émotion "considérable et légitime" que provoque tout accident survenant sur la route littorale, le président de la Région a appelé à la raison et au rassemblement.
    Il faut se rassembler, a-t-il expliqué, parce que le tracé de la route est en cause.
    C’est un débat récurrent depuis les années 50 et "ce problème non résolu a traversé tous les gouvernements, de tous bords politiques", a ajouté Pierre Vergès pour couper court aux polémiques.
    À ceux qui demandent de bonne foi ce qu’a fait la Région, Paul Vergès répond d’abord qu’il n’est pas en son pouvoir de décider quoi que ce soit pour une route nationale - de la compétence de l’État.
    Mais dès mars 1998, la Région a accentué la pression sur le gouvernement, obtenant avant la fin de l’année le rapport Sutter, qui contenait les premières approches techniques pour une nouvelle infrastructure.
    D’autres études et rapports ont suivi, conduisant notamment aux 8 propositions de la DDE jusqu’au débat public, décidé dans le cadre de la décentralisation, en prévision du transfert de compétences, de l’État à la Région, pour les routes nationales.
    Le président de Région a rappelé la chronologie des actions entreprises depuis 10 ans, et financées à hauteur de 100 millions d’euros par l’État et la Région dans le contrat de plan (2000-2006) pour “sécuriser” la route littorale. Cette sécurisation consiste à protéger les personnes contre les chutes de pierre - ce que la pose de filets et de gabions peut réaliser à 90%. Mais le rapport Sutter finissait sur un danger imparable, en pointant le risque réel de chute de pans entiers de la falaise. Cela s’était déjà produit en 1980, 4 ans après l’inauguration de la 2ème route littorale (à 4 voix) et c’est ce qui vient de se produire à nouveau.
    En raison de ce danger, dont aucun expert ne peut dire quand il se produira, la route littorale n’est pas sécurisable. "Cela pose le problème de la prise de décision", a déclaré Paul Vergès en rappelant les questions soulevées par le ministre François Baroin et la perspective de la venue du ministre des Transports et de l’équipement, Dominique Perben, seul habilité à prendre la décision. Une décision lourde de conséquences. "Le gouvernement hésitera considérablement à utiliser l’initénaire actuel", a estimé le président de Région, ajoutant : "Nous arrivons à l’impasse que nous dénoncions dans le débat des années 50. Nous sommes revenus aujourd’hui 40 ans en arrière".

    Pas de transfert sans normes de sécurité

    Dans le prolongement du rapport Sutter et du débat public, le gouvernement a décidé le 11 avril 2005 de faire étudier des tracés alternatifs - dont celui par les hauts. Le résultat de ces études doit être communiqué en juin 2006. Ce sont ces propositions que le Comité de suivi, également souhaité par la collectivité territoriale, aura à discuter. Donc : rendez-vous en juin.
    D’ici là, la sécurisation minimale va se poursuivre avec la pose de 400.000 mètres carrés de filets, de même que le débat sur le transfert des routes nationales et les conditions de ce transfert.
    Camille Sudre l’a rappelé hier : "Le gouvernement reconnaît aujourd’hui sa responsabilité et ses engagements. Il n’y aura pas de transfert de routes si celles-ci ne sont pas aux normes de sécurité".
    Si le gouvernement, qui vient encore de donner des assurances en ce sens au président de Région, garde ce cap, il n’y aura pas de transfert de compétence avant longtemps puisqu’un délai de 8 à 10 ans semble nécessaire pour la livraison d’une liaison Nord/Ouest sécurisée. Et il faut aussi s’occuper de la RN5 (route de Cilaos) et du Cap La Houssaye. Question posée hier par Christine Soupramanien : "Faut-il cesser de s’occuper des routes de l’Ouest et du Sud pour tout concentrer sur 13 km de route littorale ?".
    Paul Vergès a explicité le sens qu’il donne au rassemblement des Réunionnais devant ce nouveau drame. "Si avec le Comité de suivi, nous pouvons accélérer les études et les travaux, c’est nous (la Région - NDLR) qui prendrons la décision et qui la mènerons à terme", a-t-il dit. "Il nous faut nous concerter et donner une réponse unique, en rassemblant le plus grand nombre dans l’intérêt de La Réunion", a-t-il ajouté en rejetant toutes les manœuvres de division de ceux qui se voient déjà en campagne électorale.
    À ce propos, Catherine Gaud est intervenue en rappelant qu’elle ne siégeait dans aucun parti, qu’elle représentait la “société civile” à la Région et qu’elle trouvait "innommable" cette façon de "manipuler les gens, sur des mensonges, en exploitant leur douleur".
    C’est sur ce “fonnkèr” que les élus de la Région ont mis un terme à cette mise au point, qui témoigne de l’invariabilité de sa position sur ce sujet : obtenir du gouvernement "qu’il accélère les études, qu’il assure les financements et garantisse une vie sociale et économique normale", a conclu Paul Vergès.
    Sur cet objectif, il est possible de rassembler le plus grand nombre et d’associer une majorité de gens sensés et solidaires à la suite du débat.

    P. David

  • ""Humeur : Rien de nouveau

    J.I.R.
    [26 mars 2006]

    Ceux qui espéraient qu’au soir de sa visite éclair, François Baroin sorte une solution miracle pour régler en deux coups de cuiller à pot le serpent de mer qu’est depuis quarante ans le dossier de la route du littoral auront été déçus. Leur colère et leur ras-le-bol n’auront pas été calmés par ce déplacement décidé précipitamment dès l’annonce du drame de vendredi, pour venir témoigner de la solidarité nationale aux familles endeuillées et aux milliers de Réunionnais contraints d’emprunter cette route-cimetière. François Baroin n’a pu que redire ce que nous savions déjà tous. Pas de solution avant une décennie, plusieurs hypothèses toujours à l’étude... Un disours qui n’aura pas beaucoup convaincu et certainement pas les automobilistes. La route en corniche est toujours dans l’impasse et continuera à tuer pendant encore plusieurs années. C’est ainsi. Inutile de se voiler la face. Même si la pose des filets de protection va continuer et si de nouveaux experts, des spécialistes vont sûrement pondre de nouveaux rapports alarmistes... Pour ce qui est de l’immédiat, François Baroin a eu le mérite de mettre sur la table la question que tout le monde se pose, la population comme les décideurs : Qui va oser donner l’ordre de rouvrir cette route de la mort ? D’où son initiative de créer un comité de suivi associant politiques, acteurs concernés, services de l’État... Sa première mission sera justement d’arrêter la date de réouverture. Collective, cette décision mettra donc tous ses signataires à un même niveau de responsabilité avec pour seul juge, la population.

    Christophe Tézier

  • Des responsables qu’il ne faudra jamais oublier

    Il est facile de dire que cette erreur et ce choix sont des autres. Il y a pas longtemps encore Paul Vergès disait que Raymond Vergès et Léon Lepervenche sont les pères de la départementalisation et du développement : qu’ont-ils fait alors ? Vous comprendrez ici ma colère, car la Réunion est dirigée de père en fils, en petit-fils, de Raymond à Paul puis à Pierre. Après qui ? Ou encore par des Hoareau et des Virapoullé (des dynasties de responsables. Souvenez-vous de la déclaration de Paul Vergès lors de la campagne électorale des régionales : “Nous allons régler le problème de la route du littoral dans les 6 mois à venir”. Alors M. Vergès pouvez-vous démentir ces propos ? Et je pense que si RFO veut jouer l’arbitre elle doit revoir ses archives et repasser son discours le plus rapidement possible car cela peut créer un débat pour faciliter sa démission car la démagogie est devenue l’arme sacrée des politiques qui ont aujourd’hui des morts sur leur conscience. Après la politique néfaste de la présidente du conseil général sur les moustiques voici le président de la Région avec aussi des morts, conséquences des promesses non tenues et d’une mauvaise politique routière. Et le pire pendant que l’État par l’intermédiaire du préfet, les pompiers, les ambulanciers et autres anonymes œuvrant pour un ultime secours, de soutien ou de présence, on peut noter qu’aucun élu régional n’a pas pu se déplacer, alors M. Baroin est venu de la métropole. Belle leçon de nos élus pour leur soutien. A coup sûr ils étaient hier en compagnie du ministre. Voici la devise de nos roitelets pays ; sauve qui peut devant un tel désastre. La Réunion ne mérite telle pas mieux ? Pendant que Paul, Pierre et Philippe se trouvent muets, mais pour combien temps encore avant leur démission ? Tout s’écrit en rouge et c’est du sang qui ne s’effacera jamais de la mémoire de la population réunionnaise car il y a des responsables qu’il ne faudra jamais oublier.

    Gramoune Joseph

    J.I.R du 27 mars

    http://www.clicanoo.com/article.php...