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LA REUNION : LA ROUTE , TOUJOURS LA ROUTE !!

Publie le mercredi 29 mars 2006 par Open-Publishing

""Christophe Tézier, Delphine Poudroux, Gilbert Aubry

LIBRES PROPOS

PETIT à petit, et bien plus vite encore que son instigateur l’avait envisagé, la baudruche de la Relève se dégonfle.
Après Laurent Cayrel qui a tenu, dès vendredi matin sur les lieux mêmes du drame de la route littorale, à s’exprimer sur les mesures qu’il fallait aussitôt prendre, c’est François Baroin en personne qui est venu de Paris pour se rendre compte de l’ampleur des dégâts. Ce ne sont pas moins de trois spécialistes que le Ministère des Transports a, dans le même temps, dépêchés pour une évaluation des risques et des décisions que Dominique Perben aura à prendre. Tout cela est on ne peut plus normal.

Voulait-on une preuve que la route littorale est de la responsabilité de l’État ? En voilà donc... Encore quelques jours et l’évidence sera dans toutes les intelligences et dans toutes les honnêtetés que compte notre île. Ne resteront plus autour de M. Virapoullé que ses pharisiens pour qui Paul Vergès est et sera jusqu’à son dernier souffle et en toute circonstance, l’ennemi à crucifier. Comme le fameux moustique, ceux-là existent. Il faut s’en prémunir. On finira bien par les isoler...

L’heure est venue maintenant de mettre en exergue la question cruciale. Empruntons-la à Christophe Tézier qui, dimanche, la posait dans le contexte où elle s’impose : "Pour ce qui est de l’immédiat, écrit le rédacteur en chef du “JIR” qui renvoie donc M. Virapoullé à son hystérie fielleuse, François Baroin a eu le mérite de mettre sur la table la question que tout le monde se pose, la population comme les décideurs : qui va oser donner l’ordre de rouvrir cette route ?"

Reprenant à son compte ce que, sous le coup de l’évidence, les experts gouvernementaux ont déclaré dès ce week-end, Delphine Poudroux confirme, dans le “Quotidien” d’hier, que "la sécurisation complète et définitive de la route du littoral est impossible" et que "même si les filets peuvent ralentir la chute de pierres, ils ne peuvent en aucun cas protéger la route d’éboulements identiques à celui de vendredi".

La voilà donc la réponse à la seule question qui vaille.
Alors ? ? ? Je veux bien qu’il ne faille plus rappeler que d’autres, il y a 50 ans, avaient demandé que cette route passe en hauteur. De quels mauvais calculs ne les a-t-on pas alors accusés ? Je veux bien qu’il ne faille plus "épiloguer sur les choix faits à l’époque", sachant cependant que je conteste qu’un rappel historique soit mis au même niveau que "les bagarres politiciennes (lancées) en vue des prochaines échéances électorales". Soit, n’en parlons plus... Et revenons au problème crucial : comment rouvrir une route sans dire à ceux qui vont donc l’emprunter que toutes les mesures de protection que l’on va prendre ne résisteront pas à des glissements de la falaise, en n’importe quel point des 13 kilomètres sur lesquels elle s’étire ?

Le débat qui s’ouvre, par le sérieux qu’il requiert, exclut donc ceux qui se sont "lancés dans les bagarres politiciennes" alors que "les décisions à prendre pour cette route sont graves et ne peuvent se prendre à la légère". Et là, tout à fait d’accord avec vous, Monseigneur Gilbert Aubry.

R. Lauret

Christophe Tézier, Delphine Poudroux, Gilbert Aubry
Article paru dans Témoignages le mardi 28 mars 2006