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LA REUNION N’INTERESSE PAS LE PS ?

Publie le samedi 18 mars 2006 par Open-Publishing

LE PS SE RETIRE DE LA MISSION D’INFORMATION PARLEMENTAIRE

Notre souffrance manipulée dans les guéguerres parisiennes
Publié dans l’édition du samedi 18 mars 2006 de Temoignage .

Jeudi, la 1ère audition de la mission d’information parlementaire initiée par Huguette Bello avait lieu sans les socialistes, qui se retirent de la mission. Le même jour, le président de la République a reçu et écouté les représentants de La Réunion et de Mayotte à propos du chikungunya, sans apporter de réponses aux demandes qui lui ont été faites.

CHIKUNGUNYA - SANTÉ PUBLIQUE

CE jeudi 16 mars a eu lieu à l’Assemblée nationale la 1ère audition de la mission d’information parlementaire. C’est le 16 janvier dernier qu’Huguette Bello, députée de La Réunion, avait déposé une proposition de résolution pour une commission d’enquête "afin de faire la lumière sur les causes d’une propagation aussi massive sur les problèmes sanitaires liés à l’épidémie et sur les moyens à mettre en œuvre pour l’enrayer". Soutenue par les députés Christophe Payet et René-Paul Victoria, cette proposition défendue dans l’unité garde en vue pour principale préoccupation la gravité de la situation à La Réunion.
Le 1er mars, l’Assemblée nationale décide le lancement une mission d’information parlementaire composée de 11 membres : 6 UMP, 3 PS, 1 UDF, 1 PCF auxquels la Commission des Affaires culturelles familiales et sociales a décidé d’ajouter un 12ème siège pour Huguette Bello en reconnaissant son rôle initiateur. Les moyens de cette mission sont limités par rapport à ceux d’une commission d’enquête. La majorité appartenant à l’UMP, pour Huguette Bello, "il est évident que les membres doivent mobiliser toute leur énergie et rester vigilants pour mettre à jour les multiples dysfonctionnements qui ont conduit à cette catastrophe sanitaire sans précédent". D’autant plus que le président de la mission, Bertho Audifax, a décidé d’assumer également le rôle de rapporteur.

Bataille "politico-politicienne et métropolo-métropolitaine"

Or, ce jeudi 16 mars à l’Assemblée nationale, le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale informait que les députés socialistes interrompent leur participation à cette mission ; de fait, il ne reste plus que Christophe Payet à titre d’observateur. Ce retrait est motivé par le souhait de voir plutôt se mettre en place une commission d’enquête, même si aucune demande formelle n’a été déposée par le PS, la seule proposition en ce sens restant celle d’Huguette Bello. La question que pose la députée face à ce retrait est la suivante : "Les attentes des Réunionnais ont-elles été prises en compte dans ce choix ? Il ne faudrait pas que la gravité de la situation soit ainsi utilisée, il ne faut pas qu’elle soit l’occasion de régler des comptes politico-politiciens métropolo-métropolitains".

La commission d’enquête reste un impératif

Quoiqu’il en soit, la mission se poursuit et sera en avril prochain à La Réunion. Huguette Bello entend "continuer à travailler pour connaître la vérité". Elle a "toujours estimé que la mission était une première étape" et "défend toujours la création d’une commission d’enquête" comme cela s’est passé pour la canicule en 2003 où la mission d’information du 26 août a été suivie d’une commission d’enquête. Les 30 membres de cette commission comprenaient d’ailleurs les 11 membres de la mission d’information.
Pour Huguette Bello, la création d’une commission d’enquête pour le chikungunya est un impératif, elle dispose de "pouvoirs d’investigation plus étendus et couvrent les aspects sanitaires, économiques, sociaux, environnementaux...". L’objectif général est bien de déterminer le retour à une véritable sécurité sanitaire à La Réunion et dans l’océan Indien.

Jacques Chirac ne répond pas aux inquiétudes

Cette question était par ailleurs au centre de l’entrevue que le président de la République a accordée hier à tous les députés de La Réunion et aux représentants des collectivités de La Réunion et de Mayotte. Huguette Bello apprécie que le président se tienne informé, mais regrette qu’aucune réponse n’ait été apportée sinon l’affirmation présidentielle de la nécessité d’un pole d’excellence sanitaire pour la région océan Indien. Elle a quant à elle posé le problème de la garantie salariale, soulignant que "les Réunionnais ne bénéficient pas des applications des dispositions nationales, réglementaires et complémentaires, qui assurent la garantie des salaires". Elle estime qu’il faut "mettre un terme à une telle disparité qui existe encore à la veille du 19 mars, 60ème anniversaire de la départementalisation". Elle attirait encore l’attention de la présidence française sur la protection des femmes enceintes, demandant la création d’un véritable service d’aides. Elle a également demandé que La Réunion puisse bénéficier du fonds européen en cas de catastrophe régionale hors du commun. Un fonds dont aucun DOM n’a jamais bénéficié. Mais le président n’a pas répondu aux inquiétudes.

Eiffel