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LE CHANGEMENT C’EST PAS MAINTENANT

par provola

Publie le vendredi 27 janvier 2012 par provola - Open-Publishing
4 commentaires

Où est la gauche ? C’est la première question qui s’impose après la prestation de notre nouveau roi de la tarte à la crème Hollande qui est au socialisme ce que la Hollande est au fromage. C’est à dire un ersatz de pâte cuite, à peine valable pour assaisonner un jambon beurre.

L’ennemi, ce dirigeant invisible, c’est le monde de la finance, avait-il prévenu, au Bourget ; résultat quatre jours plus tard : rien. Les paradis fiscaux peuvent dormir tranquilles, les évadés en costard cravatte continuer à transiter par la case départ, les banques à ouvrir des agences dans les îles, la spéculation à prospérer. Hollande n’est pas là pour faire peur à la finance qui pourrait bien se passer de la France.

Continuez chers Anglais à vous foutre de nous avec votre City qui est une flêche plantée là au coeur de notre continent, tirez les premiers…

Non, tout juste va-t-on s’attacher à égratigner le vernis des riches, symboliquement, au niveau de 1 500 000 €. Car en deçà on s’attaque aux classes moyennes, qui sont les bataillons en talons aiguilles et montres Cartier. Classes moyennes pour Hollande, c’est en deçà de 1 500 000 € de patrimoine, soit 98 % de la population, au dessus évidemment, on peut taxer car on n’a plus aucune chance de s’octroyer le vote de ceux qui constituent les classes les plus fortunées. Ceux-là ne sauraient voter PS, même un PS de droite.

Ce que va changer Hollande sur l’impôt sur la fortune ce sera donc le taux de prélèvement, mais pas le niveau à partir duquel se déclenchera le prélèvement. Ce qu’on appelle pudiquement droite et gauche s’entendent en fait sur le niveau du début de la richesse, ce qui les différencie c’est uniquement l’estimation de la participation des nantis à la collectivité, c’est à dire le taux. Ce que tout cela sous entend, c’est que la différence entre ces deux larrons n’est pas tant dans la façon de concevoir la société mais bien dans les moyens de perpétuer ses disparités.

La grande idée neuve, qui fait tout un programme, c’est dons de remettre 60 000 profs dans l’éducation nationale, ou plutôt ne pas perdre ceux que De Funès ne voulait pas remplacer, mais ce que l’on va faire dans l’éducation, la justice et la police, on va le déduire partout ailleurs. Puis-je M.Hollande évoquer les prisons, les hôpitaux, la dépendance, n’y a-t-il besoin de personne de plus pour s’occuper d’une population qui vieillit à grandes enjambées ?

Tout juste, redonner la possibilité de partir à la retraite à 60 ans pour ceux qui ont commencé à bosser à 18 ans constitue bien un juste retour des choses, mais combien seront concernés, dans ce monde où l’on entre dans le marché du travail à 25 ans en moyenne.

Est-ce cela le grand élan ? Le pacte entre générations ? Est-ce cela le grand effort national ? le souffle nouveau ? La rupture avec les dix dernières années ? N’est-ce pas là qu’une recherche de la fracture sociale chiraquienne, qu’un aménagement du travailler plus pour gagner plus de funesque ?

L’autre annonce qui ne mange pas de pain, c’est que le candidat du PS, appellera à voter Front de gauche si Mélanchon est devant au premier tour. De qui se poque-t-on ? Comme cet événénement n’ a strictement aucune chance de se produire, autant faire plaisir aux futurs vassaux qui ralieront la maison à peine auront-ils épuisé l’encre des affiches et l’autonomie des cordes vocales. Ce qu’on eut été en droit d’attendre c’est la position d’Hollande en cas de duels De Funès-Bayrou ou Le Pen-De Funès. Mais cela est sans doute trop vouloir demander aux méninges de nos petits journalistes.

Dans ce florilège de faux-semblants, la transition écologique comme on appelle la révolution verte au PS, est aussi un véritable chef-d’œuvre. Comme on a rien prévu, que replanter les arbres du coté de l’avenue Foch, on pense refiler le bébé de l’écologie aux partenaires verts sans avoir budgétisé quoi que ce soit. Résultat, le calvaire des apprentis amis de la nature est cousu de fil blanc. Le nucléaire constitue déjà la pierre d’achoppement des relations PS -VERTS , on sait déjà que les centrales seront gardées jusqu’à leur limite de fonctionnement et que dans cinq ans, il fera plus jour. L’objectif de la transition énergétique ne sera pas une priorité, comme l’Allemand Siemens a déjà annoncé que le démantèlement des 17 réacteurs d’outre-Rhin coutera au bas mot 1400 milliards d’euros, ce n’est pas le moment de sortir les rats morts du chapeau. Connaissant en plus la sensibilité du futur chefaillon Hollande au lobby d’Areva, on peut être surs que le nucléaire coulera des jours heureux durant la prochaine mandature.

Les aménagements dans le domaine du développement durable seront simplement financés par des augmentations tarifaires de la facture EDF en amortissant l’impact chez les plus démunis par des dégrèvements d’impôts. Le mot d’ordre est de permettrre aux plus pauvres de continuer à brûler sans se brûler et aux autres de continuer de goûter aux délices de la consommation énergivore. En d’autres termes, la relance de la poursuite infernale, dans la continuité comportementale des dernières décennies.

Hollande ne l’a surtout pas caché, il veut retrouver la croissance perdue, ce graale insensé qui ne peut que nous mener tous à notre propre perte. Le changement c’est maintenant nous avait-il dit au Bourget ; il est vrai que c’était il y a déjà presque une semaine et que depuis, l’eau a coulé sous les ponts de la Seine.

Messages

  • No problem, Hollande envoie Sapin rassurer les capitalistes à Davos, et la gauche de la gauche votera hollande, ça baigne !

  • Merci pour cette analyse.

    Hollande sera au 2eme tour, ainsi en ont décidé les puissants qui ont senti le vent tourner pendant les primaires PS, et ont lâché Sarko qui s’écroule. Tous les titres de la presse de "gauche" attestent cette hypothèse.

    En revanche, le concurrent du second tour reste l’inconnue de ces élections :
     Sarko ? Il s’écroule, je l’ai déjà écrit !
     M. Le Pen ? les intentions de vote en sa faveur sont de mon point de vue artificiellement surévaluées afin de "mobiliser à droite" (abstention massive des déçus du sarkozisme) et provoquer le vote "utile" (PS) à gauche.
     F. Bayrou ? on le ressort à chaque élection présidentielle ; incapable de se faire élire dans sa propre ville, soutenu par aucun parti, conservateur acharné, il ne peut jouer que d’une image d’indépendance et de culture, suffisante pour affaiblir le PS, et obliger ce dernier à rester sur une ligne libérale type Valls.
     JL MélEnchon ? Si l’on s’en tient à la pertinence de son programme, la fréquentation de ses meetings et à sa capacité d’entrainement , il a toutes les chances ; si l’on ne regarde que les sondages (mais qui donc les fabrique ?...), si l’on se laisse berner par les médias dominants qui nous obligeraient à voter PS contre le FN, alors il sera loin du but.

    A nous de faire la différence !
    http://resignes.blogspot.com/

  • Un détail
    Sur la finance anglo-saxonne

    Hollande n’est pas là pour faire peur à la finance qui pourrait bien se passer de la France.

    La finance dort en France. Ce pays concentre le plus de millionnaires au monde par rapport à sa population, pour les grands pays.

    Cela prouve que ceux qui considèrent la finance comme une verrue étrangère à la France, de préférence anglo-saxonne, se trompent . Ou du moins expriment des aprioris nationalistes infondés sans s’en rendre compte.


    Un détail sur le discours de Hollande

    Les accents mitterandiens sur l’ennemi qu’est la finance ont fait hurler la droite et certains bourgeois, ou grands serviteurs du capitalisme, abonnés invités permanents es chaînes de télé-sarko, célèbres pour leurs incapacités notoires à comprendre quoique ce soit à la crise capitaliste et de toujours se tromper sur les scénarios à attendre.

    Les bourgeois Fillons et cie ont braillé qu’on attaque de façon indirecte, et seulement en parole, leur classe , eux qui se répandent en haines permanentes contre les couches les plus malheureuses de la population. Pourrir des Roms pour eux c’est in, sous-entendre vaguement et très indirectement que l’ennemi c’est les outils de la bourgeoisie pour tondre le pays c’est scandaleux.

    Belle leçon de chose.

    Mais au fond de l’épuisette, dans le discours de Hollande il reste quoi

    Il y avait du mélenchon dans le discours de Hollande, donc du Mitterand (et ce discours a été un coup dur pour l’opportunisme mélenchonien, avec Heyssel pour enfoncer les clous dans la langue de JLM.

    Mais il est très utile de comprendre que ce discours creux pour faire gauche, qui ne prévoit à aucun moment de limer les dents de la bourgeoisie et son caractère prédateur.

    Par contre, quand on regarde au fond de l’épuisette de ce discours on voit surgir bien d’autres choses, pas forcement folichonnes et même franchement inquiétantes quand on a un peu de mémoire.

    Sur la laïcité dans la constitution dont on connait maintenant des interprétations d’extrême droite et de droite autoritaire, de la laïcité toutes dirigées contre les communautés les plus déshéritées.

    Sur la "sécurité", par des" zones de sécurité prioritaires là où il y a les taux de délinquance les plus élevés". Point de vue qui fait frémir tant on en connait actuellement les dérives policières morbides et sans fin, qui créent des états de siège sans droits dans des quartiers entiers.

    Ces choses, la reprise de discours inquiétants, impliquent de comprendre que nous avons bien un continum autoritaire au profit de la bourgeoisie de Sarko à Le pen, en passant par Hollande et Bayrou.

    Au fond des discours il n’y a rien pour reprendre ce qui a été concédé à la bourgeoisie.

    Que des postures.

    Diminuer le salaire du président ?

    Hollande dans un élan irrésistible a indiqué qu’il réduirait "de 30 % les indemnités du président et des membres du gouvernement" afin de "donner l’exemple".

    C’est comme certains soldeurs qui doublent les prix des marchandises des mois avant , puis soldent à -50%....

    Faut-il rappeler que Sarko s’est augmenté de 140 à 170% suivant les instruments de mesure à porter ?

    C’est à dire que son revenu est passé de 101 500€ à 240 000 € annuels ? + petits avantages en nature....

    Il n’y a pas lieu d’offrir un salaire présidentiel supérieur au revenu moyen en France. Absolument rien ne le justifie.

    Chacun est prévenu.