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LE PREFET AUX CHOMEURS , CIRCULEZ !!!!

Publie le vendredi 21 avril 2006 par Open-Publishing

CAE : LA MOBILISATION CONTINUE

Le préfet fait la sourde oreille
Publié dans l’édition du vendredi 21 avril 2006
Temoignage.

Hier, 150 manifestants ont bloqué le rond-point des Plaines, à Saint-Benoît. Ignorés par le Préfet, ils souhaitent simplement la tenue d’une table ronde entre élus réunionnais et représentant de l’État pour le maintien du quota de CAE, dont un certain ministre nous vantait les mérites.

ON ne peut pas dire que le Préfet Laurent Cayrel sache tenir la table, surtout quand il ne souhaite pas avoir dans ses convives les petites gens. Les élus du Département, de la Région Réunion et de l’association des maires sont tous prêts à se réunir pour trouver une solution pour les titulaires “abusés” du CAE. "On regrette l’attitude du Préfet de La Réunion, qui ne veut pas nous écouter. On ne va pas rentrer dans son jeu, mais nous allons rester mobilisés. D’ailleurs, notre action a trouvé écho à Saint-Pierre, à Saint-Paul et dans d’autres communes de l’île", déclare Jean-Hugues Ratenon, président du Collectif Agir Pou Nout Tout. Il souhaite "que la raison l’emporte". Dans les prochaines semaines, plusieurs associations risquent aussi de se rallier à ce mouvement de digne protestation, puisque les contrats CES et CEC s’achèvent. Ces Réunionnais veulent travailler et sortir de la spirale infernale du chômage. Peut-on leur donner tort ?

Blocage à la préfecture

Hier, après une rencontre infructueuse avec le sous-préfet de Saint-Benoît, les manifestants sont allés sur la rue, bloquer l’axe routier permettant de rejoindre la Plaine des palmistes. Ils seront brutalement délogés par les gardes mobiles de la police nationale, qui n’y sont pas allés de mains mortes, avec la presse non plus.
Même dispersés, les manifestants continuaient à recevoir sur la tête des grenades lacrymogènes. C’est dit, la Préfecture ne sait pas communiquer. Cela n’a servi qu’à échauffer les esprits. Les forces de l’ordre devront s’attendre à des mobilisations plus dures, plus paralysantes aussi. D’autant que les manifestants sont privés de salaire, condamnés à vivre du chômage. Jusqu’à quand la Préfecture, digne représentante gouvernementale, fera-t-elle la sourde oreille, alors qu’il s’agit d’un grave problème social ? Peut-être Laurent Cayrel souhaite-t-il laisser pourrir la situation, en ignorant même la pertinence de la tenue d’une table ronde entre tous les protagonistes ? Pourquoi ne souhaite-t-il donc pas organiser cette rencontre ? A-t-il peur d’engager les responsabilités indéniables de l’État, alors que l’on reprochait aux manifestants de ne pas être responsables en congestionnant un axe routier ? Ah, oui ! Bloquer une route nationale est un crime, affamer des familles réunionnaises ne l’est pas.

À quand la table ronde et les solutions ?

Il importe que les conseillers généraux et régionaux, ainsi que les maires puissent s’entretenir avec le préfet, rappelons-le, qui est représentant de l’État, celui qui fait appliquer les lois de la république sur notre île. Giovanny Govindin, qui représentait l’association développement de la Renaissance (ADR), et le Comité de chômeurs et demandeurs de logements de Sainte-Suzanne (CCDLSS), indiquait que ses associations compte 57 salariés, dont 33 qui verront leurs contrats s’achevaient le 30 avril prochain. Ce n’est qu’un exemple : 33 travailleurs, qui portaient tout leur espoir en un dispositif-traquenard. Combien d’autres ? C’est un gob, monsieur le Préfet.
"Actuellement, la population est à la rue. Et comme personne ne bouge, nous allons faire bouger les choses, et défendre cette cause qui est juste. Je rappelle que le Conseil général, le Conseil régional et aussi l’association des maires sont d’accord pour la tenue d’une table ronde, mais il n’y a que le Préfet qui refuse", explique Giovanny Govindin. En deuxième partie de matinée, une délégation - non sans attendre - sera reçue par le député-maire de Saint-Benoît Bertho Audifax. Bien évidemment, aucun aboutissement au terme de la réunion ne sera notable. "Il joue le jeu du gouvernement, et nous a clairement indiqué que sa préoccupation c’est la formation des jeunes de plus de 18 ans" indiquait un membre de la délégation. En clair, ils n’ont plus de travail, il n’y a plus de CAE, envoyez-les en formation. Bon courage travailleuses, travailleurs. Restez mobilisés, c’est bien la rue qui gouverne.

Bbj