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LE TERRORISME ET LA MANIPULATION DE LA PEUR

Publie le samedi 26 août 2006 par Open-Publishing

LE TERRORISME ET LA MANIPULATION DE LA PEUR
L’autre arme des Etats-Unis et de
ses alliés

PAR JUAN C. ALFARO*

LA nouvelle menace d’un « attentat terroriste » effraie le monde. Mais : A qui réellement profite le « terrorisme international ?

Alors que le monde commençait, petit à petit, à remettre en question l’offensive israélienne au Liban, devant tant de destruction et de mort de civils, ont surgi ces évènements qui ne sont certainement pas le fruit du hasard car ils surviennent à un moment précis, pour justifier la dénommée « guerre contre le terrorisme » entreprise par les Etats-Unis et ses alliés.

Le 10 août, les forces de sécurité du gouvernement britannique ont annoncé avoir fait échouer les plans d’un groupe qui voulait faire exploser plusieurs avions de passagers à destination des Etats-Unis.

La police britannique a d’abord arrêté 24 suspects qui proviennent, selon ses déclarations, de « cercles islamiques radicaux ». Le « terrorisme international » a alors mis en alerte maximum tout le monde « occidental et civilisé », en semant la peur dans tous ses gouvernements et habitants.

Au Royaume-Uni le niveau d’alerte avait une situation « critique » Sur le niveau d’alerte, le service secret MI5 avait annoncé sur sa page d’Internet le maintien du point maximum sur l’échelle. Cet organisme a demandé à la population « de rester très vigilante » devant d’éventuels faits suspects, et de rapporter immédiatement toute anomalie à la police.

Comme un virus qui s’étend rapidement, a surgi une paranoïa dans le monde occidental qui a élevé les niveaux de sécurité à leur niveau maximum. Selon les médias du monde entier, dans plusieurs aéroports internationaux des vols ont été annulés et des fouilles approfondies ont été effectuées par « crainte que certains des terroristes impliqués soient toujours en liberté ».

Jusqu’à présent les 24 personnes arrêtées seraient des musulmans de nationalité britannique. Selon les services de renseignements étasuniens, au moins 50 personnes seraient impliquées. Contrairement aux attaques du 7 juillet 2005 à Londres, des sources de renseignements assurent qu’il existe un lien direct entre les détenus et les hauts dirigeants du réseau Al Qaeda d’Ousama Ben Laden.

Dans ce cadre, des scènes de psychose se sont déroulées dans le monde entier qui ont obligé de nombreuses nations du monde à élever leurs niveaux d’alerte. On a appris des cas d’atterrissage d’urgence, ou des messages écrits. Tout éveille la suspicion. Comme d’habitude et selon sa stratégie, quelques minutes après la connaissance due « l’échec du plan terroriste », le président des Etats-Unis, Georges W. Bush, a affirmé que son pays était « en guerre contre les fascistes islamiques ».

Bush en a profité aussi pour annoncer que la collaboration entre Washington et Londres avait été « excellente » et que les Etats-Unis « ne sont pas encore complètement sûrs ».

« C’est une erreur de croire qu’il n’existe plus de menace pour les Etats-Unis », a déclaré le dirigeant, « ce pays est plus sûr qu’avant le 11 septembre, mais nous ne sommes pas encore complètement sûrs ».

Un nouveau chapitre s’est ainsi ouvert dans ce roman tragique écrit par Bush et ses faucons, lequel a débuté un 11 septembre 2001.

Il ne faut pas pécher par naïveté et savoir qu’il est indispensable d’approfondir cette question, pour trouver ceux à qui profite cette situation.

Depuis le 11S, la politique étrangère des Etats-Unis a entraîné une série de changements et mis en place d’une manière unilatérale sa « guerre contre le terrorisme ». Après l’attentat du 11 mars 2005 (11M) en Espagne et celui du 7J en Angleterre, l’Europe et une grande partie du monde occidental ont suivi cette voie les yeux fermés jusqu’aux évènements de cette semaine.

C’est pourquoi une grande partie de la communauté mondiale ne cesse pas de réfléchir sur les résultats et les faits qui se déroulent dans ce scénario.

Depuis cinq ans le monde observe et entend perler de « complots », de « plans terroristes » et de « menaces ». Au moment où les regards se dirigeaient vers d’autres sujets importants, Ben Laden et Al Qaeda refont leur apparition à travers des vidéos de provenance douteuse.

La situation est en outre favorable à Bush. Après avoir imposer la « guerre générale contre le terrorisme » qui concerne toutes les nations du monde, Washington réaffirme sa propre doctrine de « sécurité nationale », un agenda de « guerres préventives » et entend se comporter comme le paladin du XXIe siècle pour en finir avec cette menace.

Et pas seulement au niveau mondial, mais aussi au niveau intérieur.

Rappelons qu’en novembre prochain, des élections parlementaires auront lieu dans le pays nord-américain. Selon les enquêtes, les républicains pourraient perdre la majorité dans les deux chambres du Congrès.

Cela affaiblirait encore davantage l’administration Bush, ce qui pourrait déboucher sur un nouveau Watergate.

Alors, comme lors des élections présidentielles de 2004, une nouvelle petite aide d’Al Qaeda servirait d’instrument pour renverser la situation.

Rappelons-nous qu’alors, une vidéo de Ben Laden menaçant « New York d’attaques terroristes », avait permis à Bush d’obtenir un second mandat, après une bataille électoral serrée.

Une recette aussi propre à l’Etasunien, dans le cas de son allié espagnol José Maria Aznar, a provoqué la victoire à la présidence de son rival José Luis Rodriguez Zapatero - après le 11M -, alors que les sondages donnaient comme favori Rajoy ,successeur d’Aznar.

En Italie, avec Silvio Berlusconi (un autre allié de Bush), la même stratégie a été employée, avec de maigres résultats. En mars dernier, le ministre de la Défense d’alors, Antonio Martino, avait indiqué « qu’il ne fallait pas exclure » la possibilité que se produise un attentat terroriste à la veille des élections des 9 et 10 avril pour influencer les résultats. Un tel attentat était une pure invention et le parti de Berlusconi a été le grand perdant des élections.

Cela montre que seuls les Etasuniens ont toujours été les grands bénéficiaires du « syndrome de la terreur » et ainsi remplir leurs missions.

Une étude réalisée par IAR-Noticias reflète cette situation : Bush et son administration ont été les seuls bénéficiaires des 11S, 11M et 7J.

L’étude fait apparaître que le 11S a permis à Washington d’obtenir un consensus pour envahir l’Irak et l’Afghanistan. Grâce au 11M et son impact recréé aux Etats-Unis, Bush a remporté la réélection présidentielle en 2004. Et avec le 7J ils ont réussi à renouveler et étendre la loi Patriot, instrument essentiel de la « guerre contre le terrorisme ».

En outre, il suffit de souligner que chaque invasion militaire de Washington pour « en finir avec le terrorisme » a permis aux entreprises d’armement, pétrolières, technologiques et de services du Complexe militaro-industriel étasunien d’obtenir des profits financiers immenses.

Concernant cet aspect, Ben Laden et Al Qaeda ne sont rien d’autres que des instruments utiles aux besoins de Washington qui est à la recherche d’un nouveau grand ennemi qui se substitue à la défunte Union Soviétique et à la menace du communisme.

Et les résultats sautent aux yeux. La puissance du nord est en train d’obtenir un consensus local et international pour pouvoir justifier leurs politiques d’invasion militaire sur la base des desseins de l’empire.

Le « terrorisme international » justifie alors la nouvelle « doctrine de sécurité nationale » des Etats-Unis, les « guerres préventives », l’espionnage intérieur et extérieur sans compter l’élaboration d’une nouvelle « hypothèse de conflit militaire ».

Sur la scène internationale où les guerres militaires conventionnelles entre états sont rares, le fantôme de Ben Laden sert de prétexte pour l’expansion militaire étasunienne et celle de ses alliés.

Serions-nous presque les seuls à nous rendre compte de cette situation ? Non, par chance pour l’humanité des voix s’élèvent de plus en plus un peu partout dans le monde pour protester contre cette situation.

Aux Etats-Unis, selon un sondage réalisé en mai dernier par le prestigieux institut Zogby International, 42% des Etasuniens doutent de la version officielle sur le11S. En outre, ils estiment que la commission d’enquête a réalisé une opération de dissimulation. Mais aussi 44% pensent que Bush a utilisé les attentats pour déclencher la guerre contre l’Irak.

Le général russe Leonid Ivashov, qui était le chef d’Etat-major des forces armées russes au moment des attentats du 11S, dans une note publiée par le Réseau Voltaire soutient que le terrorisme internationale « n’existe pas » et que les attentas du 11 septembre « ont été un montage ».

« Ce que nous voyons n’est rien d’autre qu’un terrorisme manipulé par les grandes puissances et il n’existerait pas sans elles », a écrit Ivashov.

Au-delà des théories du « complot » ou de « vrai attentat » concernant le 11S, ce qui est sûr c’est qu’Al Qaeda incarnerait la lutte islamique contre l’Occident. Cette appréciation est fallacieuse, non seulement pour ce qui se dit de ce côté du monde.

Au début d’août, au milieu de l’agression israélienne contre le Liban, une supposée vidéo télévisée d’Ayman al-Zawahiri, présenté comme le « numéro 2 d’Al Qaeda », a appelé les communautés sunnites et chiites à s’unir contre Israël.

Interrogé par l’agence russe Ria-Novosti, un porte-parole du Hezbollah a déclaré que la vidéo était un faux préparé par les services de renseignements étasuniens et israéliens. A son tour, il a souligné que le mouvement chiite n’a jamais eu, n’aura jamais de relations avec Al Qaeda à cause des divergences existantes entre les deux groupes, surtout concernant la religion et la politique.

« Le Hezbollah défend les intérêts du Liban et de tout le monde arabe tandis qu’Al Qaeda fait le jeu de l’administration étasunienne et que leurs actions ne font que nuire à l’Islam et à tous les musulmans », a-t-il conclu.

Terrorisme et peur, l’autre arme des Etats-Unis et de ses alliés. Ou sinon, il suffit de méditer cela. Washington est en train de perdre la guerre contre le « terrorisme islamique » en Irak et en Afghanistan. Israël est en train de perdre la guerre contre le « terrorisme islamique » au Liban et au Moyen Orient.

Devant cette situation adverse, comme tombé du ciel apparaît un nouveau « potentiel attentat terroriste ».

En conséquence, personne jusqu’à présent, pas même les Etats-Unis avec la CIA n’a fourni de données précises de l’existence ou de la mort de Ben Laden, et personne n’a encore révélé comment il a pu échapper à l’encerclement militaire et aux missiles en Afghanistan.

Ousama, tel un feu follet, a disparu sans laisser de traces, malgré qu’il soit recherché officiellement par tous les services de renseignements du monde entier ; pendant ce temps, la « guerre contre le terrorisme » poursuit sa marche sinistre. (Agence journalistique du Mercosur)