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LES MARCHANDS D’ILLUSION RECUPERENT LE "COMMERCE EQUITABLE" !

Publie le samedi 24 juin 2006 par Open-Publishing
14 commentaires

Voici deux citations pour se réveiller, à l’opposé d’un slogan soporifique tel que « achetez notre café pour dormir tranquille » de Max Havelaar...

Le « commerce équitable » à la manière de l’association Max Havelaar correspond à une croyance illusoire ! La croyance que c’est du « commerce équitable » puisque ça profiterait aux « petits producteurs du Sud »..

Mais peut-on le vérifier ? Où est la transparence avec Max Havelaar et la grande distribution ? Leurs bénéfices à eux ?...
La Grande distribution = des multinationales qui ne rémunèrent pas correctement les travailleurs du monde entier, n’est-elle pas opposée à un « commerce équitable » qui rechercherait justement l’équité à tous les niveaux d’une filière économique donnée (producteurs, transformateurs, distributeurs, consommateurs, etc.) ???!..
Dans la grande distribution, ceux qui font du commerce « néolibéral » classique ou selon « l’équitable Max Havelaar » se moquent du monde et trompent tout le monde ! Et ce sont les fournisseurs qui s’épuisent, les agriculteurs qui disparaissent...Non ? Les responsables ? Les pratiques des multinationales européennes et américaines !

Voir notamment « Les coulisses du commerce équitable - Mensonges et vérités sur un petit business qui monte » (éditions mille et une nuits ; voir une citation ci-dessous) et « Les Coulisses de la grande distribution », du même auteur, Christian Jacquiau (économiste, commissaire aux comptes, diplômé d’expertise comptable, spécialisé dans le conseil aux entreprises, etc.). Un vrai enquêteur ce Monsieur Jacquiau ! On en a besoin dans notre économie actuelle, mondialisée et opaque, où tout le monde a du mal à s’y retrouver...25 000 agriculteurs disparaissent chaque année en France, des milliers de fermes disparaissent chaque année en Europe !
Les politiques occidentales néolibérales de l’OMC, du FMI et de la Banque mondiale (etc.) appauvrissent très grandement les « pays du Sud » !...

Donc, deux citations qui cherchent à faire réfléchir :

1) Pétrole contre nourriture :

« On est arrivé à nous faire croire que se nourrir n’était pas un problème, qu’il ne fallait pas que ça coûte, alors que c’est la seule chose qui est vitale !(j’ajoute que d’autres choses sont vitales aussi...) Le système actuel est à la fois absurde et destructeur à plusieurs niveaux, économique, social, sanitaire et écologique. Et sous des dehors d’abondance, il est très fragile : l’approvisionnement dépend des transports et des modes de production du pétrole.

L’agriculture produisait de la nourriture en s’appuyant sur des procédés naturels et gratuits, qui ont été remplacés par des méthodes artificielles payantes et à base de pétrole : serres chauffées, engrais, plastiques, machines, etc. Aujourd’hui, elle consomme plus de calories pétrole qu’elle ne produit de calories alimentaires ! Or le pétrole ne durera pas toujours, le soleil nettement plus...

On va au-devant d’une crise majeure : les sols sont en cours de désertification à cause de mauvaises pratiques (intensification, usage d’intrants = produits chimiques, monoculture), les ceintures maraîchères autour des villes ont disparu, c’est-à-dire que les meilleures terres ont été bétonnées et il y a aussi une perte cruelle de savoir-faire. »

Annie Weidknnet, présidente de l’Alliance paysans écologistes consommateurs Midi-Pyrénées (avec les AMAP = associations pour le maintien d’une agriculture paysanne où les consommateurs participent à la vie économique avec les agriculteurs...), interrogée par Véronique Danis, Politis, hors-série n°41, mai-juin 2005.

2) Présentation du livre très intéressant « Les coulisses du commerce équitable - Mensonges et vérités sur un petit business qui monte » (« quatrième de couverture » du livre) :

« Les ravages de la mondialisation conduisent les citoyens à rechercher des moyens de peser sur l’évolution de la société. Leur consommation en est un. A la fin des années 1990, le concept de commerce équitable conquiert le grand public avec un produit-phare, le café. Très vite, tout produit se prête à sa version « équitable », l’équitable devient tendance.
C’est un petit business qui monte.

Son concept repose sur un triple engagement, celui des producteurs et des consommateurs arbitré par de nouveaux intermédiaires, les « acteurs » de l’équitable : les consommateurs paient « un peu plus cher » un produit acheté à un prix supérieur aux cours mondiaux pour assurer un revenu décent aux petits producteurs du Sud. Les acteurs veillent au respect des normes sociales et environnementales.

Qu’en est-il de la promesse que les uns et les autres se font ? Les organisations relais et entreprises qui font de l’équitable tiennent-elles leurs engagements ? Qui est vraiment gagnant ? Répondre à ces questions, c’est éclairer d’un jour cru un aspect que certains « commerçants de la bonne conscience » aimeraient tenir secret.

Initié par le militantisme citoyen, largement instrumentalisé par les bureaux de marketing, LE COMMERCE EQUITABLE A ETE RECUPERE PAR LES MARCHANDS D’ILLUSION. En se donnant à la grande distribution et à quelques transnationales en quête d’honorabilité, les adeptes de la marchandisation de l’équitable ont ouvert la boîte de Pandore.

Christian Jacquiau a mené l’enquête pendant deux ans. Il nous invite dans l’arrière boutique d’un secteur méconnu et nous dévoile les dérives et abus commis au nom de l’équitable ».

Je dirais pour conclure que les observations et les pensées que l’on peut élaborer sur nos actes d’achats sont un premier pas pour fonder la consommation sur quelque chose...Puisque la grande distribution ou l’association Max Havelaar ne nous demandent pas de penser, mais bien plutôt de dormir et de consommer toujours plus sans comprendre clairement les tenants et les aboutissants du soit-disant « commerce équitable » classique (avec Max Havelaar, PFCE, Artisans du Monde).
Une majorité de produits vendus en grande surface avec Max Havelaar et un « public bien ciblé » dans des boutiques spécialisées tel que le réseau Artisans du Monde vendant toujours ces mêmes produits Max Havelaar ??? Mais où va-t-on ainsi ???

D’autre part, près de 47 % des fruits et des légumes en Europe sont pollués par des produits chimiques...la crise prend de l’ampleur à tous les niveaux...Je ne panique pas, je constate...

Donc, il faudra bien commencer par déconstruire pacifiquement le « néolibéralisme » de l’OMC (qui impose par ailleurs les OGM, le productivisme, le dumping, les délocalisations, la surpuissance des multinationales américaines et européennes, etc.) et chercher à développer les circuits courts de distribution, l’agriculture biologique « sociale et écologique », la vente directe à la ferme, les commerces « solidaires » de proximité etc., etc.
En France, un peu moins de 2 % de la « surface agricole utile » pour l’agriculture bio, cela reste faible...Et les menaces de la Commission européenne avec son règlement laxiste sur le bio et sa volonté, liée à l’OMC, d’imposer les OGM aux Européen(ne)s !
Retrouver le dialogue et la concertation entre les acteurs.
Non ?

La charité est un acte nécessaire, généreux, mais ponctuel...Et comment mélanger la « charité » avec le commerce ??? Alors que des relations commerciales « éthiques » ou « équitables » ne peuvent se construire que dans le temps, avec une concertation entre les acteurs, et avec une prise en compte effective de tous les acteurs de l’économie, en recherchant des pratiques écologiques et « équitables », sur tous les territoires !...Mais qu’est-ce qu’un « prix équitable » ?...Où est la transparence dans la formation des prix pour les « acteurs classiques du commerce équitable » ? etc.

Nous vivons dans un monde inéquitable au niveau du commerce, (et inégalitaire et souvent totalitaire pour la politique et les droits...) mais il y a bel et bien des gens qui veulent cela ! Les élites veulent instaurer une compétition mondiale entre les individus, notamment via leur économie « néolibérale » ! Et maintenant, on peut voir clairement que même le « commerce équitable » est récupéré par les marchands d’illusions !

Mais c’est qu’il ne faudrait surtout pas remettre en cause l’économie conventionnelle « néolibérale » basée sur « la libre concurrence des marchés » ! Que peut faire à l’avenir cette économie mondialisée basée sur l’exploitation excessive des ressources naturelles et des hommes alors que ces dernières sont limitées sur notre planète et que les hommes ne sont ni des robots ni des marchandises ??? Il s’agit clairement ici d’une impasse dangereuse pour tout le monde. Il faudra bien s’en libérer !!

Pourtant, la sphère de l’économie, c’est le domaine où pourrait s’exercer la fraternité, la coopération et la solidarité ! Avec une vraie prise en compte de l’environnement et de l’humain. Le droit pourrait nous protéger, nous citoyen(ne)s, plutôt que de protéger les intérêts égoïstes des multinationales !!
Mais des alternatives seront toujours possibles, les idées et les pratiques alternatives existent déjà...Voir par exemple les AMAP, l’association Minga, etc.
Et les pièges de la récupération, de l’instrumentalisation et du mensonge aussi...
A nous d’être vigilants et de chercher à comprendre ! Sans désespéré...

Le « commerce équitable » pourrait permettre de rechercher la solidarité, la coopération à tous les niveaux et entre tous les acteurs, et non pas de développer une « charité » mercantile et illusoire qui trompe les consommateurs du Nord, et plus généralement tous les habitants de notre belle planète !

Non ?...

Messages

  • Avec un baril de pétrole à 2 ou 300 $, la production agricole, entre autre, sera re-localisée. Les terres cultivables vaudront de l’or et devinez qui les vendra ?

  • dire que le commerce équitable est de la charité prouve que vous n’avez malheureusement pas compris. Le commerce équitable est un ré-équilibre des echanges commerciaux entre producteur et acheteur ou dans l’ideal aucun ne se fait pas entuber...n’oubliez pas qu’il y a deux mots dans commerce équitable ...
    A bon entendeur...

    • ré-équilibrage décidé et fait par qui ? le petit producteur ou le gros acheteur ? la charité aussi est un ré-équilibrage....un commerce sans charité serait un commerce ou le producteur et l’acheteur seraient sur pied d’égalité pour négocier.

    • un prix decidé de facon juste entre acheteur et producteur
      la charité n’est vraiment pas un re-equilibrage car il y a la position du donneur et du receveur ou fatalement celui qui recoit est dependant du bon vouloir du donneur

    • « (...)En restant sur le seul plan moral, la charité est un acte de générosité.
      Qu’un groupe de personnes réunies au sein d’une entreprise ou d’une association décide d’une action généreuse, bravo. Qu’elle en fasse étalage, c’est déjà suspect, même si – ce serait sa seule excuse – elle compte ainsi faire du prosélytisme et de la propagande pour son action.
      Mais qu’elle en fasse une marque publicitaire rabaisse son action au pire mercantilisme.

      La charité est par essence gratuite. C’est un don du coeur. S’il est louable de partager ses richesses, il est abject de demander les comptes du don effectué.

      Mélanger charité et business n’est pas seulement condamnable moralement, c’est invivable à plus ou moins court terme. Dès que des sommes d’argent importantes sont en jeu, les bons sentiments disparaissent. De nombreux ordres religieux en ont fait l’expérience au XVIII ème siècle et plus près de nous de remarquables associations à but non lucratif. »

      Citation issue du livre « Vers un commerce équitable », de l’association Minga.

      « (...) Comment les petits producteurs du monde entier, candidats à intégrer cet « autre » système, sont-ils retenus ? Quels sont les organismes qui « labellisent » leur production ?
      Quel est la place du marketing dans tout cela ? Quels sont les stratégies des différents acteurs ? Enfin, qui sont les réels bénéficiaires de ce système que l’on prétend « alternatif » ? Combien gagnent vraiment les petits producteurs pauvres qu’il est censé défendre ?

      Répondre à cette dernière question, taboue, c’est éclairer d’un jour cru un aspect que certains, « commerçants de la bonne conscience », aimeraient tenir secret. Car il se pourrait bien que leur petit « business » ne crée guère d’équité, contrairement à ce qu’ils revendiquent. Une plongée dans les coulisses du commerce équitable montre que les entorses aux principes, les arrangements et accommodements avec les entreprises transnationales ne sont pas rares. Qui s’attend à retrouver McDonald’s, Leclerc, Accor, Nestlé, Dagris ou encore Starbucks entonnant l’antienne de l’équitable ? Qu’ont-ils donc en commun ?

      Dans le petit milieu du commerce équitable – mais pas seulement – Max Havelaar est aujourd’hui sur la sellette. Son succès est pourtant indéniable. Est-ce parce que l’association qui a « labellisé » équitable du café et a fait connaître ses actions à grand renfort de publicité a choisi très tôt les réseaux des grandes et moyennes surfaces (GMS) pour la distribution des produits portant ses couleurs ? Cette stratégie, certes des plus ambiguës, a finalement payé. ((c’est le cas de le dire !!!...sans oublier les riches subventions que l’association reçoit de notre cher gouvernement « ultralibéral » !!))
      Mais elle est aujourd’hui largement dénoncée, et bien au-delà du cercle fermé des spécialistes du commerce équitable. D’autres motifs de dissension se sont très vite fait jour. Au point que les pratiques du roi de l’équitable sont de plus en plus contestées.

      Fondamentalement, les points de désaccord portent sur les objectifs à assigner au commerce dit équitable. Les uns ne veulent y voir qu’un instrument de régulation, un outil destiné à atténuer les effets des catastrophes engendrées par l’inéquité des échanges économiques mondialisées ; pour les autres, il pourrait être demain l’instrument de la refondation des relations économiques et humaines, première marche qui mènera à cet « autre monde, qu’ils appellent de leurs voeux. Ainsi deux conceptions du commerce équitable s’affrontent-elles durement : la vision « produits », soutenue par Max Havelaar et ses partenaires, et l’approche « filières », défendue depuis sa création par l’association Minga, vision à laquelle le mouvement Artisans du Monde s’est récemment rallié ((mais pas sur l’opposition à la loi du 2 août 2005 visant à restreindre le « commerce équitable » à la seule dimension « Nord-Sud », comme si c’était une simple niche de marché de plus au sein du « tout libéral marchandisé » de l’OMC...))

      Max Havelaar reprend à son compte la définition du commerce équitable donnée par le réseau FINE – structure informelle située à Bruxelles, mise en place en 2004 sous l’impulsion de la Commission européenne ((alors que cette dernière tente aujourd’hui d’imposer les OGM en Europe sous la logique de l’OMC !!! ; sans parler du TCE...)) – regroupant quatre structures internationales de commerce équitable (Flo, Ifat, News ! et Efta) :
      « Le commerce équitable est un partenariat commercial, basé sur le dialogue, la transparence et le respect, qui vise plus d’équité dans le commerce international. Le commerce équitable contribue au développement durable en proposant de meilleurs conditions commerciales aux producteurs marginalisés, spécialement dans le Sud, et en sécurisant leurs droits. Les acteurs du commerce équitable, soutenus par les consommateurs, s’engagent à appuyer activement les producteurs, à sensibiliser le public et à se mobiliser pour des changements dans les règles et les pratiques du commerce international conventionnel. »

      Dans un premier temps, Artisans du monde souscrit mot pour mot à cette définition, ajoutant aux droits des producteurs ceux des « travailleurs marginalisés », et insistant, tout comme Max Havelaar, sur la dissymétrie Nord/Sud : « tout particulièrement au Sud de la planète ». L’équité ne serait ainsi réservée qu’aux seuls « producteurs défavorisés des pays les plus pauvres ».

      A cette approche Nord/Sud s’oppose une vision beaucoup plus universelle.
      Pour l’association Minga (du mot hindi qui signifie « faire ensemble »), « un commerce équitable, c’est-à-dire l’équité dans les échanges économiques, concerne tous les travailleurs impliqués dans une filière (producteur, emballeur, transporteur, transformateur, prestataire de service, commerçant et client). Ceux-ci doivent pouvoir décider de leur vie économique et vivre correctement de leur travail, en respectant l’équilibre écologique, que la filière aille du Nord vers le Sud, de l’Ouest vers l’Est, en sens inverse, ou d’un voisin à l’autre... ».

      Cette association, qui regroupe 90 structures, plaide pour « une démarche alternative au commerce ultralibéral », devant s’appliquer à tous les territoires.

      Bien que se réclamant du même vocable, un fossé sépare les promoteurs d’un commerce équitable des adeptes du commerce équitable.
      « Aujourd’hui, dans une société profondément inéquitable, l’équité, contrairement à ce que certains tentent de faire croire, ne peut pas exister au sens absolu. Cette démarche est tout au plus un engagement vers un maximum de respect des êtres humains et de leur environnement. Présenter des producteurs, des commerçants ou des produits équitables n’est qu’un leurre... », assène l’association Minga. Cette analyse est aujourd’hui partagée par un nombre croissant d’autres acteurs, conscients du chemin qu’il reste à parcourir.

      Alors commerce de l’équitable, commerce équitable ou équitable commerce ? Et quelle place dans une économie foncièrement inéquitable ? Le débat, qui n’a rien de sémantique, ne fait que commencer. »

      Extrait de l’introduction du livre de Christian Jacquiau, « les coulisses du commerce équitable »...

      olivier

    • il n’y a pas d’égalité financière entre le bobo parisien que je suis à 1600 euors par mois et le producteur de café des Andes...
      produisons du café dans les Cévennes ?

  • Une simple question : pour un visiteur en magasin specialisé (biocoop, artisans du monde, adherent minga...) combien de consommateurs qui ne se posent meme pas la question du poids de leurs actes..... et c’est plus particulierment le cas de ceux qu’on cotoit en grande ou moyenne surface. chez ceux là pas la moindre bribe d’engagement, pas le moindre commencement de prise de conscience. Ces "gens là" ( merci brel) on ne les voit pas sur bellaciao .... on ne les voit pas en meeting, on le voit meme plus voter. Alors si une demarche de communication et de militance est capable d’aller leur faire poser des questions dans des supermarchés ou plus personnes de sensé ne va... je trouve ca tres positif et je souhaite que ce soit le debut d’une vraie prise de conscience qui les menera vers une action plus aboutie ( type loobying, petition, engagement ou denonciation de l’omc ...)

    mais je comprend mal la necessité de "cracher" sur des initiatives qui agissent sur un aspects pegagogique. cassé l’outil parce qu’il n’est pas parfait n’a jamais fait avancer personne. faire ensemble pour avancer me parait plus constructif que de faire des croches pattes à mes plus proches voisins.

    quand j’ai voulu des infos sur les comptes de max havelaar je les ai obtenu et ils me satisfont . c’est une association non lucrative qui ne distribue pas ce qu"elle gagne à ces dirigeants mais qui réinvestit ce qu’elle touche sur le logo dans on action pour faire avancer le nombre de producteurs concernés par le commerce equitable. elle a des salariés qui touchent un salaire qui ne depend pas de leur resultats. rien de choquants

    quand j’ai voulu des infos sur Ethiquable qui vend des produits max havelaar en grande surface , j’en ai obtenu et elles me satisfont.. c’est une scop avec des salariés qui controlent l’utilisation de l’argent qui transite par leur entreprise et qui elisent leur patron. C’est un exemple d’un fonctionnement efficace et plus respecteux du droit des salariés et de ce que devrait etre le fonctionnement de l’economie a developper.

    quand j’ai voulu des infos sur lescomptes des Leclerc : j’ai peiné a en avoir de veritables et celles que j’ai eu m’ont fait gerber

    mais je suis un grand garcon et je sais faire la chasse au vrai salaud et aux vrais profiteurs. et je prefere surtout les attaquer de l’intérieur plutot que de leur laisser le champ libre. et je vais au contacts de ses clients pour leur dire de changer leur habitudes.... plutot que de cracher dans la soupe sans dicernement au seul motif que ce que je propose ne reglera pas tout les problemes en 2 ans.

    ha et pour finir sur une note d’humour j’ai aussi essayé, apres avoir lu le bouquin de jacquiau,d’avoir les comptes du magasin adhérent minga le plus proche de chez moi ..... c’est un magasin plutot chouette tenu par quelqu’un de certainement trés respectable mais qui a refusé de me donner ses comptes et surtout de me dire combien il gagnait ..... et j’ai trouvé ca normal ...!

    Olivier, un autre ...

  • Pourquoi une entreprise engagée dans le commerce équitable serait-elle taxée de mercantilisme et de vouloir faire des profits sur le dos des producteurs ? En quoi est-ce condamnable pour un chef d’entreprise de type PME ( car aprés tout les sociétés qui nous proposent des produits du commerce équitable sont pour la plupart des PME ) de gagner sa vie ainsi ? Ne peut-on pas se dire aprés tout que ce chef d’entreprise souhaite donner un sens à son engagement économique par une action et un mode de fonctionnement qui lui correspond ?
    J’ai lu dernièrement un article sur LOBODIS dont j’ai goûté le café , remarquable sur un plan qualité , pionnier du commerce équitable en france et dont la vision de son fondateur était celle-ci . Quoi de condamnable ? Gagner sa vie honnêtement en sachant que parallèlement on contribue à permettre à des producteurs de sortir de l’anonymat , de la misère qui les menaçait et de leur donner une occasion inespérée de développer leur savoir-faire et leur capacité à entrer en concurrence avec des multinationales . Projet plutôt intéressant , non ?
    Le commerce équitable met sur le marché des produits ( café / thé / sucre / chocolat / riz ) qui sont des produits alimentaires dont la plupart ne peuvent être récoltés dans l’hémisphère nord . Je demande donc pourquoi alimente t-on ce débat stérile qui consiste à intégrer les agriculteurs et producteurs du nord qui ne cultivent pas ces produits ?
    Une solution nord-nord existe mais ce sera difficile à mettre en place car s’organiser en coopératives avec des méthodes similaires à celles pratiquées au sud comme "un homme , une voie " paraît bien trop difficile à envisager ou encore une cagnote commune pour gérer les investissements collectifs , n’en parlons pas , car l’esprit collectif est loin d’habiter nos agriculteurs qui dans tous débat sur le sujet utilise du "je" à tout va . Pas gagné !! ...

    Vivons nous d’un un monde parfait ? Et pourquoi systématiquement lorsqu’un groupe , qu’une association tente de proposer une alternative , certains se mettent en opposition ? Parce que l’idée ne vient pas d’eux et que tout ce qu’ils n’ont pas imaginé les agace ?
    J’ai lu bon nombre d’articles et de livres sur le sujet , respectueux ou non de la démarche . Bien sûr que le commerce équitable doit être amélioré , doit fonctionner avec plus de transparence . Bien sûr que ce concept économique n’est pas parfait et heureusement car la perfection est l’ennemi du bien . Il faut simplement qu’il trouve sa place comme une alternative et qu’il ne soit pas considéré uniquement comme la solution idéale mais une solution parmi d’autres .
    Aujourd’hui ça marche un peu et ça se développe . Alors pourquoi chercher à saboter cette perspective encourageante qui forcément en fera naître d’autres . Participons !!

    Jacques

    • Bonjour autre Olivier :)

      Ok, chacun pense comme il veut et on peut ne pas être d’accord ! Quelqu’un dit a, l’autre dit b...

      Je réponds à votre message et je vous transmets un entretien avec Christian Jacquiau qui explique un peu pourquoi il a enquêté sur Max Havelaar...

      Si les gens ne se posent plus de questions, je pense que c’est justement parce qu’ils sont conditionnés par la « société de consommation », par le marketing (parfois trompeur...), par la publicité (voir le « collectif des déboulonneurs » qui pose bien les problèmes de la publicité...), etc. A l’école, on ne nous apprend pas non plus les alternatives, au contraire...La télévision, la désinformation, les moeurs, etc. Je ne prétends pas tout savoir, je donne des éléments d’explication, ce n’est pas exhaustif.

      Si les gens ne votent plus, on peut le comprendre, il suffit d’analyser les politiques néolibérales que les élites économiques et politiques mettent en place !
      Tout le monde est dégoûté par cela, sauf peut-être, ceux qui en profitent...

      La démarche de communication et de militance de Max Havelaar, il faudrait voir si ce n’est pas de la tromperie ?! Cela part d’un « bon sentiment »...Mais quand ensuite cette association nous dit qu’il n’y a que la grande distribution pour développer les « produits du commerce équitable », pour « aider les petits producteurs du Sud », et que l’on peut voir que cette association jongle sans scrupules entre la « charité » et le business, moi ça me pose un problème de fond !
      SVP, dîtes moi en quoi on peut développer des alternatives en se servant d’instruments ultralibéraux tel que la Grande Distribution ???
      C’est pourtant ce que Max Havelaar tente de faire croire !
      Mais ne voyez-vous pas qu’il y a un paradoxe profond ?
      Le Volume serait le critère essentielle du « commerce équitable » ???
      Je pense que le « commerce équitable » concerne tous les acteurs (producteur, consommateur, distributeur, transporteur, transformateur, etc.) au Sud, au Nord, à l’Est et à l’Ouest...C’est l’approche « filières ».
      Avec l’approche « produits » de Max Havelaar, on ne devrait s’intéresser qu’aux « petits producteurs du Sud »... Pourquoi une telle division ?
      Pour éradiquer la pauvreté, je ne pense pas qu’il faille utiliser les instruments ultralibéraux (OMC, FMI, Banque Mondiale, multinationales et Grande Distribution, etc.), au contraire ! Il faut d’autres instruments émancipés de l’ultralibéralisme et développés avec la société civile...Pas que des grosses entreprises rapacivores !
      Il y aurait beaucoup de choses à dire et je n’ai pas toutes les réponses.
      Je ne pense pas que Max Havelaar permette de développer des alternatives ; au contraire, elle ne remet pas en cause le système actuel (OMC, etc.), elle aide plutôt les Grosses entreprises à se parer d’une belle image trompeuse pour mieux endormir les consommateurs naïfs, si je puis me permettre...
      Dagris a été actif pour promouvoir les OGM en Afrique. Max Havelaar nous dit : pas de problème, le coton sera sans OGM. Mais comme Dagris a des compétences techniques, on va travailler avec eux. Réfléchissez un peu : comme je suis contre les OGM, je ne m’associerais jamais avec Monsanto sous prétexte qu’elle a des compétences techniques et organisationnelles, etc...Non ?
      Mais il y a autre chose : la souveraineté alimentaire et les cultures vivrières !
      C’est du bon sens ! Avant d’exporter quoi que ce soit, il faut bien nourrir sa propre population ! Or, l’occident a obligé les pays du Sud de faire de la monoculture d’exportation, ce qui a remplacé assez rapidement les cultures vivrières garantissant la « souveraineté alimentaire » des pays du Sud...On y ajoute le dumping des produits agricoles, et ce sont des millions de paysans qui sont plongés dans la misère par des politiques ultralibérales !!! + la dette manipulatrice, les « plans d’ajustement structurels », etc.
      Le « modernisme » des élites est mortifère et malade.

      Donc, ce qui serait sensé pour moi, ce serait de démonter la logique ultralibérale qui crée la pauvreté dans le monde, se séparer de l’OMC, mais aussi de développer un commerce équitable sur toute la planète, redonner la « souveraineté alimentaire » à tous les peuples et arrêter de penser à la place des autres....etc.
      Il y a bien d’autres modes de distribution que la grande distribution inéquitable...
      Non ?

      C’est une démarche pédagogique : faire comprendre que l’OMC nous met tous dans la merde (voir l’article « Ordre Mondial du Commerce, OMC, OGM et spectre de Domination Totale » que j’ai posté sur Bellacio il y a peu). Il faut se réveiller et comprendre qu’il faut complètement refonder l’économie mondiale sur d’autres bases, ce qui ne pourrait se faire que progressivement... ???
      Pourquoi pas une « organisation mondiale du commerce solidaire », avec « une organisation mondiale de la politique citoyenne », associées à tous les niveaux (continent, pays, région, etc.). Aujourd’hui, l’OMC (voir notamment l’AGCS) voudrait remplacer la loi des Etats !!!

      Donc, je ne crache pas sur des initiatives, j’essaye de relier les choses entre elles. La démarche de Max Havelaar me paraît cynique, illusoire et inefficace, etc.
      Ce n’est pas seulement la quantité qui compte, il y a aussi la « qualité ». Nous avons assez de ressources pour nourrir tout le monde ! Donc, le problème de fond, au niveau de l’économie mondiale, c’est bien la répartition des richesses et l’organisation des échanges économiques, ainsi que la qualité et la diversité de la production, de la distribution, etc. En France, seulement cinq grosses centrales d’achat pour la grande distribution ! La concentration des pouvoirs mènent aux inégalités et aux monopoles...
      C’est cela que je remets en cause avec Max Havelaar : son partenariat avec la Grande Distribution !!! Et aussi avec des gouvernements ultralibéraux !!
      Et avec la loi du 2 août 2005 qui privilégie exclusivement la vision du « commerce équitable » à la sauce Max Havelaar, on se retrouve encore en situation de monopole ! Max Havelaar est partout, on ne voit que cette association !!
      On ne changera pas le système sur ces bases là !!! Non ?
      Si les « petits producteurs du Sud » étaient vraiment mieux rémunérés que ceux exploités par « l’économie de marché de la libre concurrence faussée », alors ce serait une bonne chose bien évidemment !! Mais ce n’est même pas sûr et je vais lire la suite du livre de C. Jacquiau pour voir ce qu’il en est vraiment...Il faut arrêter de croire ce que la publicité ou le marketing disent sans le vérifier soi-même !
      Mais si une minorité est mieux rémunérée, dans un contexte où cette minorité de producteurs sert à redonner une « bonne image » aux multinationales, alors que ces dernières continuent à se moquer de la majorité, cela ne va déjà plus du tout !!! Il faut ouvrir les yeux !
      Nous en sommes là aujourd’hui...

      Sur l’histoire de la transparence des comptes, voir l’entretien ci-dessous !...
      Max Havelaar est une organisation opaque ! Alors que si vous allez sur le site de Minga, vous pourrez étudier leur cahier des charges, leurs comptes, etc. Non ?
      Comment Max Havelaar détermine ses « prix équitables » ??...
      Combien gagnent les salariés de Max Havelaar ? Comment sont-ils rémunérés ?
      L’économie de l’avenir sera pour moi transparente, c’est à dire qu’on sortira de cette guerre actuelle, qu’on partagera les informations et qu’on publiera les comptes...etc. Comment croire que l’égoïsme, la compétition et l’opacité sont des moteurs durables de l’économie ???
      Pour Ethiquable, je ne connais pas assez.
      Pour Leclerc, je suis d’accord avec vous !...

      Cela ne m’amuse pas de critiquer, c’est bien plutôt pour mettre en avant les dérives, la récupération, les mensonges, etc. C’est ce que je perçois, grâce à d’autres bien sûr, et je peux me tromper...
      Nous sommes dans un temps où les élites au pouvoir cherchent à nous manipuler, pour qu’on aille dans leur direction, même au sujet des « alternatives »...Vous voyez le problème ???
      Si Max Havelaar avait d’autres pratiques, nous n’aurions même pas besoin d’en parler...

      « Entretien : « Une foule de dérives » :

      Christian Jacquiau explique les raisons qui l’ont mené à enquêter, non sans mal, sur les pratiques de Max Havelaar.

      « Après un livre sur la grande distribution (« Les Coulisses de la grande distribution », Albin Michel, 2000), pourquoi vous être intéressé aux « coulisses du commerce équitable » ?

      Christian Jacquiau : C’est un prolongement. Souvent, lors de mes très nombreuses conférences sur les ravages de la grande distribution, organisées par des comités locaux d’Attac, la Confédération paysanne, des chambres de métiers et du commerce( ?), on me disait : « Vous savez, il y a une solution à ce que vous dénoncez, c’est le commerce équitable ; il y a un label, Max Havelaar, avec des garanties, etc. » Surtout, le fait que les grands distributeurs deviennent les principaux acteurs de cette démarche m’a interpellé. J’ai voulu savoir ce qu’« équitable » signifiait pour eux...

      Vous êtes aussi féroce avec Max Havelaar que vous l’étiez avec Leclerc, Auchan ou Intermarché. On va vous accuser de vouloir décrédibiliser le commerce équitable et de démobiliser les militants...

      Max Havelaar n’est pas le commerce équitable. Je n’ai d’ailleurs rien contre cette marque en tant que telle, comme je n’ai rien contre la grande distribution.
      Seules les pratiques m’intéressent. Quant au risque d’être démobilisateur, je l’ai pesé longuement.
      Nous n’en sommes qu’au début de la popularisation du commerce équitable, et à un virage où l’attente du public, qui veut de plus en plus consommer responsable, est très forte. Il est donc temps de montrer que le commerce équitable est très divers, qu’il existe un grand nombre d’acteurs avec des pratiques forts différentes, certaines plus poussées que d’autres, mais aussi une foule de dérives et de récupérations.
      Je crois que cette démarche est au contraire tout à fait salutaire.
      Il ne faut pas confondre les rôles. Les pires ennemis du commerce équitable sont ceux qui le vendent à la grande distribution, aux Nestlé, McDonald’s, Accor, Dagris, Starbuck’s, etc.
      C’est en s’abandonnant dans les bras de ces transnationales qu’on jette le discrédit sur le commerce équitable.

      N’êtes-vous pas un peu indulgent, dans ce livre, avec les autres acteurs du commerce équitable, comme Minga ou Artisans du Monde, dont les pratiques sont moins décortiquées ?

      Je me suis intéressé en particulier à Max Havelaar parce que c’est l’acteur le plus HEGEMONIQUE, celui qui se prétend label, celui qu’on voit partout, et dont on a l’impression, à lire sa communication, que ce qu’il fait est l’aboutissement du commerce équitable. Les autres sont moins exposés parce que moins visibles, et ils ne connaissent pas les mêmes dérives. Surtout ils sont plus humbles.
      Michel Besson, cofondateur d’Andines et directeur de Minga, dit qu’il n’y a pas de commerce équitable, qu’il essaie de faire mieux que la pratique courante, explique ses forces et ses faiblesses, etc.
      Cependant, il est vrai qu’on n’a pas beaucoup plus de garanties avec les autres acteurs du commerce équitable qu’avec Max Havelaar. Tout repose sur la confiance. La clé est donc la transparence.
      On ne peut se contenter d’un logo sur un produit. Il faut que le consommateur ose poser des questions précises, et il verra qui lui répond ou pas. N’importe quel commerçant connaît la structure de ses prix...
      Il serait bon aussi que les associations de consommateurs fassent des études, avec des grilles de lecture, pour faciliter la compréhension et la comparaison des démarches.

      Est-ce que Max Havelaar a té transparent pour vous ?

      J’ai eu beaucoup de mal à avoir des informations. J’en ai obtenu certaines de façon indirecte, et, pour le reste, j’ai dû batailler. Pour obtenir les comptes de 2004, il a fallu insister longuement. Et je n’ai toujours pas les comptes de 2005, alors que nous sommes en mai 2006.
      Le problème est surtout que j’ai eu beaucoup de réponses évasives : quand j’ai demandé, par exemple, quelle était la rémunération du président de FLO, on m’a répondu : « un salaire normal de cadre dans une Ong ».
      On ne m’a pas non plus donné la rémunération des inspecteurs de FLO.
      Les dirigeants de Max Havelaar n’avaient pas envie d’entrer dans les détails, et il y a beaucoup d’informations sur lesquelles ils ne veulent pas communiquer.
      LE MANQUE DE TRANSPARENCE EST CERTAIN.
      Mon plus grand étonnement, cependant, est l’attitude de certaines personnes qui sont censées partager la même exigence que moi pour améliorer le commerce équitable et le développer. Victor Ferreira, directeur de Max Havelaar, a été extrêmement agressif lors de débats sur LCI puis sur Europe 1n et je me suis carrément fait insulter par Jean-Pierre Blanc, de Malongo, sur Radio classique...(Qui est arrogant là ?...)

      Pensez-vous que l’on puisse encore parler de commerce équitable pour les filières Max Havelaar ?

      CELA DEPEND DE CE QUE L’ON MET DERRIERE LES MOTS. FILIERES EQUITABLES SUREMENT PAS, PUISQUE LES LIEUX DE VENTE DE LA GRANDE MAJORITE DE CES PRODUITS NE SONT PAS EQUITABLES. SEUL LE PRODUCTEUR EST CONCERNE, ET, A L’ETUDE, ON VOIT QUE L’IMPACT EST SOUVENT TRES LIMITE, SANS COMPTER QUE LES SALARIES ET LES SAISONNIERS DE CES PRODUCTEURS NE SONT PAS CONCERNES PAR CET EQUITABLE-LA.
      LE PLUS GRAND MERITE DE MAX HAVELAAR EST FINALEMENT D’AVOIR, PAR TOUTES SES DERIVES, ALIMENTE LES DEBATS SUR LA GRANDE DISTRIBUTION ET LES MULTINATIONALES. MEME SI CE N’ETAIT SANS DOUTE PAS SON BUT INITIAL... »

      Propos recueillis par Dante Sanjurjo. (Politis n°903)

      Je vous renvoie également au texte « Pour un commerce équitable partout ! Changeons la loi ! » (la loi du 2 août 2005, plutôt favorable à la grande distribution et à l’association Max Havelaar !...).

      Pourquoi les autres acteurs du « commerce équitable » devraient-ils être contraints de se soumettre à cette vision du « commerce équitable », proche d’une vision « néolibérale » du monde (plus de Volume dans la Grande Distribution ! Et les « petits commerçants » n’existent pas !...), et inscrite dans la loi du 2 août 2005 ? (par exemple, le fait que le « commerce équitable » se limite à la dimension « Nord-Sud », etc.).

      olivier

    • Monsieur Olivier

      j’aurai simplement quelques questions à vous poser :

      1/ avec quel vêtements êtes vous habillés et quelles en sont leur provenance et où les avez-vous acheté ?

      2/ De quoi vous nourissez-vous ? et où faîtes vous vos courses ?

      3/ Comment vous déplacez-vous ? A vélo ? En voiture ? A cheval ?

      Enfin concernant la grande distribution :

      Bien sûr que le commerce équitable peut y faire de bons et gros volumes et qu’elle a aussi le droit de gagner sa vie . Car en finalité plus les volumes augmenteront, plus les producteurs du sud qui bénéficient des surprimes et des cours à une valeur décente s’en sortiront . Et surtout plus cela incitera les multinationales à plus de justice dans leurs achats .
      Lors de la Quinzaine du Commerce Equitable , vous auriez dû vous déplacer pour rencontrer des producteurs venus en France pour témoigner de leur quotidien .

      Pourquoi vous posez en donneur de leçon comme ce Monsieur Jacquiau qui ne sait pas comment faire pour sortir lui de son anonymat et qui écrit des choses qu’il n’a même pas vérifié parce que tout simplement il n’a jamais rencontré un producteur , ni même une entreprise qui commercialise des produits issus de ce commerce .
      C’est si facile ...
      Vous avez le droit de penser ce que vous écrivez , mais surtout celui de vous informer .
      Oui comme je le répète l’Association Max Havelaar a de trés gros progrés à faire dans son fonctionnement , dans sa communication , dans son action . De grâce cela fait à peine 4 ans que nous sommes entrés dans une phase de consommation "alternative" . Laissez le temps au temps et si vous aussi vous pouvez trouver votre compte en adhérant au principe , soyez force de proposition . Quand vous êtes dans une voiture , vous ne vous posez pas la question de savoir comment elle roule . Ce qui vous importe c’est qu’elle vous conduise là où vous voulez aller , non ? Le commerce équitable a besoin de gens qui croient qu l’on peut faire évoluer le monde même modestement . D’accord la vigilence et la transparence sont nécessaires .
      J’étais comme vous au départ , m’opposant à la grande distribution et c’est au cours de rencontres que j’ai pu parlé avec des responsables acheteurs parmi lesquels se trouvent aussi des gens qui croient et souhaitent vraiment développer ce commerce . La solidarité comme me disait l’un d’eux n’est pas le monopole d’une association ou d’un groupe , mais un état d’esprit .
      Si vous ouvrez un jour un commerce , équitable ou non , vous aurez des frais , des factures à payer , peut-être du personnel et vous souhaiterez aussi dégager des marges donc un bénéfice .Pourquoi ? Parce que tout simplement vous aurez besoin de vivre .
      Alors oui on peut dire que la grande distribution a des pratiques peu recommandables mais ce commerce peut aussi contribuer à lui faire prendre conscience qu’un autre type d’économie est possible sans laisser quelqu’un sur le bord de la route .
      Comme je le suggère , participons et ne cherchons pas à démonter le véhicule pour voir si une pièce n’est pas conforme . C’est en roulant qu’on s’aperçoit qu’il y a des bruits , donce que quelque chose ne va pas . Alors on s’arrête un peu , on observe , on réfléchit , on modifie et on repart . C’est aussi comme cela qu’on avance .

      Merci d’avoir pris le temps de me lire espérant vous avoir un peu convaincu .

      Jacques

    • une remarque qui décrédibilise quelque peu le travail de Mr Jacquiau, dont le bouquin est par ailleurs intéressant : pas une seule enquête sur le terrain (auprès des petits producteurs). C’est quand même un comble pour quiconque se targue de nous faire découvrir les "coulisses" du commerce équitable...

    • Ci-dessous, toutes les citations sont issues du livre de Christian Jacquiau : « Les coulisses du commerce équitable » (on y redécouvre ou on y apprend vraiment beaucoup de choses très intéressantes !).

      Pas une seule enquête sur le terrain de Christian Jacquiau ? Comment savez-vous quelles ont été les démarches de Christian Jacquiau lors de son enquête ? Merci de me prévenir et de m’informer de vos sources...
      Il serait étonnant que Mr Jacquiau est fait son enquête devant son ordinateur...Non ?

      ORIGINE DU COMMERCE EQUITABLE :

      Le commerce équitable n’est pas né avec la marque Max Havelaar ! Ni avec le prêtre Frans van der Hoff.
      En fait, le commerce équitable remonte aux années 1960 avec les « Magasins du Monde », parfois appelés « boutiques Tiers-monde » ou encore « Artisans du Monde ». Ces magasins, qui suivaient l’idée du « Trade not Aid ! » (« des échanges pas de l’aide » !) lancée en 1964 par des participants venus des pays du Sud à la première Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), se sont progressivement développés en Europe (Grande-Bretagne, Pays-Bas, Allemagne, Belgique, Suisse).
      En France, c’est Henri Grouès, l’abbé Pierre !!, qui est l’inventeur du commerce équitable français (voir son « appel aux communes de France » de 1971 pour venir en aide au Bangladesh dévasté...). L’abbé Pierre, étonnant non ?!
      La marque Max Havelaar n’est apparue en France qu’en 1992...
      Et c’est Andines, une SCOP créée en 1987 (société coopérative ouvrière de production), qui a employé pour la première fois les termes de « commerce équitable ». « commerce équitable » est la propriété de Andines qui l’a fait enregistrer à l’INPI en 2001, « pour se protéger de l’hégémonie d’acteurs aux dents longues... ». Depuis, les termes sont repris par la « presse » et les « acteurs du commerce équitable »...

      VOICI UN EXPOSE SUR L’EXEMPLE CRIANT DU COMMERCE MONDIAL DU CAFE, SUR LES MULTINATIONALES ET LES PRATIQUES NEOLIBERALES QUI SEMENT LA MISERE DANS LE MONDE, POUR TENTER DE COMPRENDRE, D’UN CERTAIN POINT DE VUE, LE DEVELOPPEMENT ACCELERE DE LA MONDIALISATION NEOLIBERALE ELITAIRE ET INEGALITAIRE, CES 10 DERNIERES ANNEES ! :

      En résumé.
      Il y a aujourd’hui 125 millions de producteurs dans le monde, dont 25 millions de « petits » paysans du Sud vivant dans une très grande misère.
      Après le pétrole, le café est la deuxième matière première échangée dans le monde.
      400 milliards de tasses de café consommées chaque année dans les pays du Nord.
      Le café permet des volumes de transaction considérables et les courtiers, les négociants et les torréfacteurs en retirent de grands profits !
      Mais l’important est aussi de bien comprendre que le café est « l’une des matières premières les plus emblématiques de l’économie dérégulée : soumis aux pires pressions de la spéculation, son cours s’est installé dans une baisse durable depuis plus de 15 ans. Au point de ne plus assurer une rémunération suffisante pour ceux qui le produisent. Deux aspects qui n’ont pas échappé aux acteurs du commerce équitable. »

      Le café, qui est pourtant le produit-phare du « commerce équitable », ne représente que 0,00875 % du chiffre d’affaires du commerce mondial ! (350 millions d’euros contre 4000 milliards d’euros)
      « Une goutte d’eau dans l’océan du commerce inéquitable, mais qui suscite bien des remous, et fait beaucoup de bruit ».

      De 1962 à 1989, c’est l’Accord international sur le café (AIC) qui réglemente le marché du café.
      Quotas permettant de maîtriser l’approvisionnement entre les pays producteurs et les pays consommateurs et prix du café maintenu à un niveau suffisant ont permis une rémunération suffisante des paysans producteurs et de leurs salariés, pendant presque 30 ans !

      Mais en 1989, les Etats-Unis se retirent de l’AIC et l’équilibre du marché du café est rompu...
      Les cours du café sont alors déterminés par les deux principaux marchés à terme, celui de Londres (pour le café « robusta ») et celui de New-York (pour le café « arabica »).
      La spéculation et le désordre entraînent la chute des cours.
      « Les conséquences sont fracassantes : le prix payé au producteur chute de 7000 % et devient inférieur à ce qui lui en coûte pour produire sa récolte. Plus les petits producteurs vendent, plus ils s’appauvrissent »...
      C’est vraiment dingue !

      Puis « la déstabilisation est encore accrue par l’irruption sur le marché de deux géants, le Brésil et le Vietnam. Les deux pays se sont mis récemment à produire massivement du café ». Et pourtant, le Brésil est aujourd’hui le premier pays producteur et exportateur (35 % de la production mondiale) ! Par les moyens du productivisme, de l’agriculture intensive très polluante, etc.
      Les petits producteurs ne peuvent pas se mesurer, sur le marché mondial, à la rentabilité et au productivisme de cette agriculture intensive !

      Face à cette situation économique mondiale, plutôt que de réguler, de contrôler ou de diminuer la production, les élites économiques et politiques ont suivi leurs instincts de « laisser faire, laisser passer » : la production mondiale n’a cessé d’augmenter...

      Le FMI (Fonds monétaire international rapace) a alors envoyé des millions de dollars « d’aide » au Vietnam, après une guerre désastreuse...Une partie de l’argent a été utilisée pour la plantation de caféiers. Le Vietnam, en 10 ans, est devenu le deuxième producteur mondiale ! (14 000 tonnes en 1984, 212 000 tonnes en 1994, 831 000 tonnes en 2004)

      « Résultat : Les pays riches ont déséquilibrer le marché, et l’on a jeté dans la misère plus de cent millions de personnes sur toute la planète, en assurant à notre industrie un approvisionnement à très bon compte », Philippe Juglar (ancien directeur de la Société de promotion du café de Colombie, SACA).
      L’agriculture productiviste et intensive a conduit aux pires excès, avec des conséquences écologiques, sociales et économiques, etc...
      Maintenant, ce sont les OGM des multinationales (Monsanto, etc.) qui menacent tout le vivant ainsi que la liberté de chacun ! La liberté de choisir, etc...
      Et l’OMC est l’instrument des élites pour imposer leurs OGM en Europe ou ailleurs, alors que 70% des européens n’en veulent pas (et sûrement une majorité de la population mondiale) !

      D’autre part, les prix des principaux produits agricoles de base, au cours des 20 dernières années, ont chuté de 50 à 86 % !...

      C’est le café qui est le plus touché...
      Les causes ? La spéculation et la surproduction.
      L’OMC a permis un développement accéléré de l’économie néolibérale mondialisée et élitaire-inégalitaire (élitaire car ce sont des élites économiques et politiques qui prennent toutes les décisions importantes nous concernant tous, profondément inégalitaire par les résultats de ces décisions, etc.), ces 10 dernières années !
      Les prix du café ont baissé fortement, les profits pour les entreprises ont augmenté beaucoup beaucoup beaucoup...et 25 millions de producteurs dans la pauvreté et la misère, en Afrique, en Amérique Latine et en Asie...
      « Dans une position d’extrême faiblesse, devant faire face à ces catastrophes conjuguées, les paysans producteurs de café ne peuvent guère s’opposer aux comportements prédateurs des transnationales de la torréfaction, qui finissent de les écraser et de les ruiner ».

      « Les familles vivant de l’argent généré par le café retirent leurs enfants de l’école, en particulier les filles. Elles n’ont plus les moyens de payer les médicaments de base, et se privent de nourriture. Outre les familles de fermiers, les économies nationales souffrent également. Les négociants de café cessent leurs activités », dans « Une tasse de café au goût d’injustice », Oxfam International, 2002.

      C’est donc l’économie « néolibérale » mondialisée qui crée et amplifie la pauvreté et la misère sur notre planète, et les dirigeants des multinationales (et d’autres...) qui en profitent sans scrupules et sans honte ! Rien de nouveau, mais toujours aussi inquiétant et exaspérant...Comment cautionner cela sans rien faire ?...Comment ne pas rejeter ce type d’économie ?...Que faire ? etc...

      « Le modèle de mondialisation néolibérale est vanté par ses promoteurs pour ses effets secondaires supposés de prospérité, de redistribution équitable de la richesse et de rééquilibrage entre les pays du Nord et les pays du Sud. Dans les manuels d’économie, sans aucun doute, mais sur le terrain ? (et encore, la théorie économique libérale, la science économique « classique », ne partant pas de l’humain et ne tenant pas compte du caractère limité des ressources naturelles, est fortement critiquable...)

      Jamais les écarts entre pays riches et pays pauvres n’ont été aussi importants. Et jamais les écarts entre individus, riches et pauvres, à l’intérieur de chaque pays, n’ont été aussi préoccupants.
      Alors, à qui profite cette chute du prix du café ? Serait-ce encore une exigence des consommateurs, obnubilés par le culte des prix bas inculqués par les campagnes publicitaires dévastatrices des distributeurs ? Pas vraiment.
      A l’autre bout de la chaîne, le consommateur voit les prix du café flamber.

      Entre les producteurs et les consommateurs, une poignée de géants de la torréfaction se partage le butin. Avec les distributeurs...Cinq entreprises détiennent plus des deux tiers du marché du café torréfié, en tête desquels Nestlé, le numéro un du café soluble ou instantané (Nescafé), Kraft Foods International (notamment Carte Noire, Gevalia, Jacobs, Jacques Vabre, Maxwell House) et Sara Lee (Douwe Egberts Systems, présent en France avec la marque Maison du Café) »...
      Des bénéfices records...
      Pour Nestlé, bénéfice net global en hausse de 20,7 % pour l’année 2005...

      Encore d’autres chiffres révélateurs :

       généralement, seulement 2 à 3 % du prix de vente d’un paquet de café vendu dans la grande distribution du Nord revient au petit producteur.

       « sur le 1,20 euro réclamé pour un café dégusté debout au comptoir d’un bistrot parisien , à peine 0,0038 euro (0,32 % du prix payé par le consommateur) va au producteur pour un café classique (non équitable) !
      Si on utilise du café Max Havelaar pour préparer la même tasse de café, la part réputé être pour l’équitable sera de 0,0116 euro. En réalité beaucoup moins pour le petit paysan producteur, puisqu’il faudra déduire de cette « somme » la rémunération du transitaire, celle de la coopérative, de la trilladora (machine électronique qui trie les grains de café...), du transporteur amont, de l’exportateur...
      Au final, en équitable aussi, la rémunération brut du petit producteur est inférieure à un centime d’euro. Sur le 1,20 euro facturé pour une tasse de café équitable consommée sur le zinc : A PEINE 0,0078 EUROS REVIENT AU PAYSAN, SELON LES PROPRES CHIFFRES DE MAX HAVELAAR ! »

       Oxfam confirme également que « la part que reçoit le producteur ne dépasse pas 1 % du prix payé au comptoir ! ».

       « après transformation, sous la forme soluble, son prix (de un kilo de café vert payé au paysan ougandais 0,14 dollar) atteint les 26,40 dollars le kilo en supermarché, ce qui représente alors, en tenant compte des pertes de poids au cours des différents traitements, 7000 % de plus-value, entre le prix à la production et le prix à la consommation ! Ce sont les mêmes transnationales qui, aujourd’hui, se drapent dans leur toute nouvelle dignité équitable... »

       dans les années 80, 30 000 milliards de dollars par an pour les ventes de café au détail (torréfié et emballé) dans les pays consommateurs, sur lesquels 10 à 12 milliards de dollars (33 à 40 % selon les années) revenaient dans les pays producteurs...
       dans la société de surconsommation actuelle : 80 milliards de dollars par an pour le café vendu au détail, avec seulement 5,5 milliards de dollars qui reviennent aux pays producteurs (pas directement aux producteurs eux-mêmes qui doivent se contenter de beaucoup moins..).

      « Et 5,5 milliards de dollars, c’est moins de 7 % du chiffre d’affaires mondial du café, soit très exactement la moitié de ce qui revenait aux pays producteurs dans les années 1980 ! Avec une part représentant plus de 93 %, on ne peut dire que les torréfacteurs et les distributeurs du Nord brillent par leur sens de l’équité.
      Entre ces deux chiffres, il y a plus que du déséquilibre, même si les bonnes intentions pour y remédier ne manquent pas d’être affichées.
      Nouveaux humanistes, les grands torréfacteurs ne demanderaient qu’à remédier à cette situation, nous dit-on, mais ils seraient victimes, eux aussi, de la concurrence et de la dure loi du marché.
      Reste alors l’équitable : proposer une gamme de produits ainsi « labellisée » - qui ne représente certes qu’une fraction de leur chiffre d’affaires -, mais qui leur permettra de communiquer sans compter – pour estomper leur image désastreuse d’impitoyables prédateurs... »

      olivier

      La suite juste après, si possible...

    • Il faudrait augmenter les prix à l’achat, entre autres choses, pour améliorer la situation des producteurs du monde entier...

      « Or, c’est tout le contraire que l’on observe. Fort de leur puissant oligopole, c’est à la baisse que rivalisent les acheteurs opérant sur ledit marché. Le libéralisme, rebaptisé néo pour le qualifier dans ce qu’il a de plus outrancier, ne joue qu’en faveur des plus puissants au détriment des plus modestes et des moins bien organisés. Les libéraux nouveaux, adeptes comme leurs aînées de la « libre circulation du libre renard dans le libre poulailler », éprouvent de plus en plus de difficultés à dissimuler le lien de cause à effet entre la libéralisation des prix du café et ses conséquences, catastrophiques pour des millions de petits producteurs.
      Pour Nestor Osorio (de l’Organisation internationale du café), il n’y a pas de mystère. « En ce qui concerne le café, les chiffres sont clairs. Si le café n’avait pas été abandonné à la loi du marché, en fait à la loi d’une poignée de transnationales, c’est de 27 à 32 milliards de dollars (au lieu de ces chiches 5,5 milliards !) qui reviendraient aux pays producteurs de café chaque année ». Et dans ce cas le commerce équitable ne serait d’aucune utilité. »...

      La loi du marché existe-elle encore ? Puisque le « marché » est dominé par des oligopoles qui font et défont le pseudo-marché...Et le colonialisme a-t-il vraiment disparu ?

      « Libérés du colonialisme depuis au moins quatre décennies, les pays producteurs sont aujourd’hui la proie d’une nouvelle forme d’impérialisme que d’aucuns n’hésitent pas à qualifier de « colonialisme économique », ou encore de « néocolonialisme ». Ce ne sont plus les Etats qui conduisent cette nouvelle offensive, mais des entreprises transnationales, nomades et apatrides, qui pillent les richesses (ressources énergétiques ou minières, matières premières, agriculture, main d’oeuvre) de ces nouvelles colonies ; certaines vont même jusqu’à s’approprier les services publics desdits pays grâce à de savants programmes de confiscation, tels les « plans d’ajustement structurel » préconisés par le Fonds monétaire international, ou encore par le truchement de ce redoutable Accord général sur le commerce des services (AGCS), concocté en secret dans les arrières salles de l’Organisation mondiale du commerce (omc), véritable outil de déstructuration de toute vie collective au profit de puissants consortiums privés.

      La pensée (peut-on parler de pensée pour désigner une politique économique dont le projet est de « laisser faire » et « d’attendre pour voir ? ») néolibérale mondialisée, telle une arme de destruction massive guidée par un archaïque thatchero-reaganisme, dont l’unique projet se résume au fameux « laisser faire, laisser aller », a eu raison de tout autre considération.

      On bafoue les dimensions humaines, sociales, sociétales et environnementales pour satisfaire les exigences économiques et financières de quelques-uns.
      Comme au Nord, des millions et des millions de petits paysans ont été ruinés au Sud, et ce, en notre nom. Plongés dans l’abîme de la pauvreté et de la misère par la seule volonté de nos entreprises, ils continuent d’être pillés et spoliés, chaque jour davantage, pour étancher la soif inextinguible de profits des actionnaires d’une poignée de trusts transnationaux, chez nous, au Nord.
      Avec la complicité de grands propriétaires terriens, de spéculateurs et aussi de politiciens locaux, la corruption ne fait qu’aggraver la situation des plus démunis dans de très nombreux pays du Sud.

      La démission et l’incurie de nos politiciens est la meilleure garantie que rien ne sera entrepris, que rien ne changera.
      « C’est la mondialisation ! On n’y peut rien.. » nous est-il répété à l’unisson d’un Premier ministre « labélisé » socialiste (il s’agit de Lionel Jospin, qui par exemple en 2005, souvenez-vous, appelait à voter Oui au référendum sur la « constitution européenne » ultralibérale...), revendiquant son impuissance à empêcher un plan massif de délocalisation industrielle (par Renault qui décida de fermer son usine à Vilvoorde en Belgique en 1997).
      Pour tout horizon du changement et pour seul espoir, des millions de petits paysans de par le monde n’auraient plus que ce concept qui fait fureur au Nord : le commerce équitable... »

      Cet exemple du café est révélateur, non ?
      Et après tout cela, la publicité des « grands » marchands de la grande distribution continue à nous pomper l’air en nous disant : « venez chez nous, c’est moins cher » !...

      Pour conclure cet exposé un peu long mais fort intéressant... :
      « Dans la tradition humaniste, le libéralisme ne saurait être pensé sans régulation du système. Une économie libérale encadrée, en quelque sorte.
      Le modèle décrit par ses pères, Hume, Adam Smith, est bien éloigné de celui cautionné par la frange la plus importante (en termes de chiffre d’affaires et de volume de transactions) et la plus visible du petit monde du commerce équitable actuel, qui semble s’accommoder fort bien de l’ultralibéralisme sauvage.
      Ne le cautionne-t-il pas indirectement, en essayant, tel un humble serviteur, d’en gommer les outrances les plus extravagantes, et surtout les plus visibles ?
      Mais n’est-ce pas finalement sa raison d’être et, bien que ses promoteurs s’en défendent, un peu son fonds de commerce ?

      Que serait ce commerce équitable-là ((je pense que là l’auteur évoque l’association Max Havelaar en partenariat en France avec la Grande distribution et le gouvernement Néolibéral...par exemple avec Raffarin, Chirac, etc. Je ne sais pas si Sarkosy y a mis son nez ?...ok, c’est pas très drôle...Non à la loi sur l’immigration jetable et à l’expulsion massive des sans papiers qui se prépare actuellement ! Ainsi que plein d’autre lois ou « projets de loi » actuels, a-démocratiques et inhumains (ogm, nucléaire, « prévention de la délinquance »...)) sans le libéralisme débridé et déshumanisé ?
      Et quelle image projetterait le libéralisme triomphant sans la complicité et l’appui médiatique de cet analgésique des consciences ? »
      Des questions pertinentes !
      Promouvoir et développer un « commerce équitable » avec des acteurs économiques surpuissants et très inéquitables (multinationales et grande distribution) et avec des acteurs politiques ultralibéraux (le gouvernement français contemporain par exemple), c’est cela la vision de l’association Max Havelaar ??!
      Les PME (« Ethiquable » par exemple) introduites dans ce système ne changent pas les fondements de ce système là !...

      Sans oublier la complicité et la collaboration des cabinets d’audit à la domination des entreprises multinationales !

      Anita Roddick, fondatrice de The Body Shop en 1976 (réseau « alternatif » de magasins de produits de beauté naturels, appartenant aujourd’hui à l’Oréal, leader mondial des produits cosmétiques ; à noter que l’Oréal serait responsable du retard de l’application de la législation européenne qui prévoit l’arrêt des tests cruels sur les animaux pour les produits cosmétiques !) a dit :

      « Les entreprises sont les organisations les plus puissantes du monde, les seules qui auraient le pouvoir de le changer. Mais elles ne respectent même pas les lois ».
      Ou encore : « Elles publient des rapports sociaux et environnementaux, mais où sont les sanctions ? Dans les années 1990, j’ai beaucoup cru à ce mouvement de la corporate social responsability (responsabilité sociale des entreprises). Malheureusement, il a été confisqué par les cabinets d’audit. Les mêmes qui examinent les comptes des entreprises »...
      Ces cabinets exploitent les faiblesses, les oublis et les omissions des législateurs.
      Ces organisations de l’audit (ils ne sont plus que quatre pour contrôler le marché mondial, tous américains : Deloitte, Pricewaterhouse, Ernst $ Young et KPMG) ont des bureaux et des représentations aux quatre coins de la planète.

      Leur mission ?

      « Auditer, contrôler et certifier les comptes des transnationales et de grandes entreprises. Les accompagner et les conseiller, en toutes circonstances, tout au long de leur vie dite sociale. Ils les guident, au besoin, dans l’élaboration de montages financiers sophistiqués. Leur ingénierie financière rodée, rien n’est laissé au hasard lorsqu’il s’agit d’implanter une holding ou une filiale, notamment dans l’un de ces véritables petits paradis judiciaires et fiscaux qui jalonnent la planète. Il n’est pas question d’organiser une quelconque fraude, le jeu est bien plus subtil, qui consiste à repérer les failles qui parsèment les textes législatifs. Par inadvertance, omission et inattention, sans aucun doute. L’optimisation est leur spécialité. L’argent de l’évasion fiscale emprunte alors les mêmes circuits que celui de la drogue, de la prostitution, du racket, du trafic d’êtres humains, d’influence et d’armes, de la corruption politique, du trafic d’organes...
      Un business prospère qui pourrait nous éloigner quelque peu du commerce équitable...
      Pas tout à fait, puisque ce sont ces mêmes cabinets internationaux qui, via leurs réseaux d’experts spécialisés, vendent à leur clientèle du conseil en « éthique », en « développement durable », ou encore en « environnement ». Puis ils distribuent aux transnationales des bons points pour leur aptitude à respecter quelques engagements, largement médiatisés, réunis sous le vocable pompeux de « responsabilité sociale des entreprises ». Il ne reste plus alors aux communicants qu’à entrer en action pour que le consommateur morde docilement à l’hameçon de la citoyenneté marketée » !!!

      Il serait intéressant de creuser plus en profondeur ce type de « responsabilité sociale des entreprises » !

      Donc, tout le « système » est à revoir, humblement, pour trouver des alternatives à l’ultralibéralisme élitaire du « laisser faire » et à un certain type de commerce équitable « analgésique des consciences » et/ou « gommeur des outrances les plus visibles » !
      Au niveaux économique, politique (et juridique), culturel, social, environnemental et humain...
      Car il ne suffira pas de continuer à mettre un pansement sur une plaie qui est de plus en plus profonde...
      Il faudrait bien discerner ce qui est du ressort de la « récupération » et de « l’instrumentalisation », et ce qui ne l’est pas, afin de rechercher un commerce « véritablement équitable et alternatif au néolibéralisme », sur tous les territoires...(voir notamment l’association Minga).

      Jacques, je crois que j’ai un peu transmis une analyse de la voiture « néolibérale »...
      Le constructeur, le vendeur et ceux qui font les lois, savent-ils bien où ils vont et où ils nous embarquent tous sans nous demander notre avis ???

      Pourtant, il y a le « moteur à eau » et sûrement pas mal d’autres alternatives que les conducteurs aimeraient connaître...Faut pas compter sur les médias classiques !

      Mais pour le commerce équitable à la sauce Max Havelaar et les autres types de commerce équitable (Artisans du Monde, Andines, Minga...) il faudrait approfondir progressivement tout cela, pour voir les différences, etc. Non ?

      Cordialement

      olivier

    • Bonsoir,

      EST-CE MAX HAVELAAR QUI LEUR A PAYE LE VOYAGE ILS ONT LES MOYENS ALORS ???