La FSGT interpelle les médias !

« Le foot amateur est miné par la violence »

Monsieur, Madame

Vous avez récemment dressé dans vos colonnes le constat inquiétant de la montée des incivilités dans le foot amateur.
Par ailleurs, au même moment, cette thématique se retrouvait dans les quotidiens de gauche et de droite avec le débat ouvert par l’Humanité du 16 sur« Le football est-il source de violence ? » et le Figaro du 18, « le football gangrené par la violence ordinaire ».

Nous apprécions et partageons le diagnostic enfin posé clairement par M. Gilles Vieillemarchiset « le sport est devenu un outil de diffusion de l’idéologie compétitive du système libéral, qui prône la réussite à tout prix, quels que soit les moyens ». Effectivement nous avons tous entendus Michel Hidalgo au lendemain de la finale du dernier mondial de foot déclarer sans hésitation que « seule la victoire est belle ».

Le public peut en retenir un sentiment d’impuissance, en concluant : Le sport est foutu, on ne peut rien faire puisque « La violence est un phénomène de société qui dépasse le sport ». De notre point de vue, il existe un espace possible pour le changement, mais il faut pousser l’analyse et l’observation plus loin et arrêter de considérer le sport comme un bloc homogène.

Poursuivons donc le diagnostic : Oui, quand la logique de production des résultats pour engranger des profits symboliques, politiques et économiques l’emporte sur les besoins du développement humain de la grande majorité des pratiquants, le foot en particulier, et le sport en général, génère inexorablement des violences directes tournées vers les autres ou contre soi, comme en atteste le dopage ou le hooliganisme.

Pourtant il persiste aussi un foot qui n’est pas miné par la violence, bien au contraire. Un foot qui représente une école du vivre ensemble et d’éducation à la non violence.

C’est pourquoi nous vous suggérons de poursuivre l’enquête en faisant découvrir à vos lecteurs ce qui préfigure peut être une autre façon de penser le sport : le football à 7. C’est-à-dire un foot innovant, hors champ médiatique, qui apporte des réponses concrètes et différentes aux questions fondamentales de l’expression et du contrôle de la violence dans le jeu, d’une fraternité durable et pas seulement de circonstance, de la contribution de la culture foot aux transformations sociales. Cette déclinaison du football, avec un jeu auto-arbitré par les joueurs, concerne plus de 1500 équipes FSGT (de Marseille à la Seine St Denis, en passant par l’Ardèche). Il participe également d’une autre mondialisation du sport comme en atteste sa diffusion en Algérie, au Japon ou encore en Palestine.

Nous pourrions aussi évoquer les rénovations de la FSGT à l’oeuvre dans le foot à 11, avec le double arbitrage, les sorties temporaires (carton blanc), la règle du recul à 10 m comme au rugby, la suppression des prolongations, etc.

Voilà des phénomènes qui devraient intéresser des lecteurs aspirant à ne pas être de simples spectateurs des affaires d’une société « en crise ».

Cordialement.

Claire GIL – Revue Sport et Plein Air FSGT – claire.gil@fsgt.org
Emmanuelle Oulaldj - Relations Internationales FSGT – emmanuelle.oulaldj@fsgt.org
Antoine Petitet – Football FSGT – antoine.petitet@fsgt.org