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La communauté juive du Vénézuela dénonce la campagne sur "l’antisémitisme" de Chavez

Publie le dimanche 15 janvier 2006 par Open-Publishing
1 commentaire

par MARC PERELMAN

13 janvier 2006 Source : http://www.forward.com/articles/7189

Les dirigeants de la communauté juive du Venezuela et plusieurs groupes juifs importants aux Etats-Unis accusent le Centre Simon Wiesenthal d’avoir jugé de façon précipitée que le président de gauche du Venezuela, Hugo Chavez, avait tenu des propos antisémites. Des officiels de la principale organisation Juive du Venezuela étaient en train de préparer un courrier cette semaine pour le Centre, afin de protester contre la mauvaise interprétation faite des propos de Chavez et pour
dire qu’ils auraient du être consultés avant d’attaquer le président du Venezuela. "Vous avez interféré avec le statut politique, la sécurité et le bien-être de notre communauté. Vous avez agi de votre propre initiative, sans nous consulter, sur des questions que vous ne connaissez pas ou ne comprenez pas," peut-on lire dans une copie de la lettre obtenue par Forward.

D’autres copies de la lettre seront envoyés aussi aux dirigeants du Congrès Mondial Juif et du Comité Juif Américain, entre autres groupes juifs. "Nous croyons que le président ne parlait pas des Juifs et que la communauté juive mondiale doit apprendre à travailler ensemble, "dit Fred Pressner, président de la Confédération des Associations Juives du Venezuela. La confédération est connue par son acronyme espagnol, CAIV.
Il ajouta que c’était la troisième fois ces dernières années que le centre Wiesenthal avait publiquement critiqué Chavez sans consulter au préalable la communauté locale. La semaine dernière, le Centre Wiesenthal a écrit à Chavez, pour lui exiger des excuses au sujet de propos négatifs sur les Juifs qu’il aurait tenu au cours d’un discours prononcé la veille de Noël. Le centre a aussi demandé aux gouvernements d’Argentine, du Brésil, du Paraguay et de l’Uruguay de "geler le
processus" d’adhésion du Venezuela au Mercosur, un accord commercial régional, si le Président du Venezuela ne présentait pas des excuses publiques. Dans son discours, Chavez [ l’auteur répète ici les propos précis de Chavez - NDT]

Le Comité Juif Américain ainsi que le Congrès Juif Américain ont tous deux confirmé les dires de la communauté Vénézuélienne selon lesquels les commentaires de Chavez ne visaient pas les Juifs. Les trois groupes ont dit que ses propos visaient l’oligarchie blanche qui a dominé la région depuis l’époque coloniale, et soulignent sa référence à Bolivar comme la preuve la plus évidente de ses intentions. Un officiel a souligné que la Théologie de la Libération de l’Amérique latine décrit
Jésus comme un socialiste et par conséquence qualifie les élites des milieux d’affaires "d’assassins du Christ."

Sergio Widder, le représentant du Centre Wiesenthal pour l’Amérique latine, a répondu que l’allusion de Chavez aux assassins du Christ et aux richesses était pour le moins ambigu et devait être clarifiée. Il a dit que la décision de critiquer Chavez avait été prise après mure réflexion.

Le gouvernement Vénézuélien n’a pas réagi publiquement, et son ambassade à Washington a décliné tout commentaire. Cependant, de hauts officiels du gouvernement ont rencontré des diplomates israéliens à Caracas cette semaine et ont déclaré que les remarques du président ne présentaient aucun intention ou caractère antisémite, selon Livia Link, chef adjoint de l’Ambassade d’Israél. Elle a refusé d’entrer dans des détails ou de donner le point de vue de l’ambassade et a déclaré qu’il s’agissait d’une affaire interne vénézuélienne.

Des plaintes contre les méthodes un peu rudes des Juifs Américains ont déjà été formulées par des organisations juives d’autres pays, particulièrement en France. En 2003, les juifs de France se sont plaints auprès des groupes américains qui reprochaient au gouvernement français de ne pas réagir assez vigoureusement à des actes d’antisémitisme. De telles frictions illustrent la difficulté à trouver un équilibre entre l’agressivité militante des Américains et la prudence naturelle des
communautés juives locales.

Pressner a déclaré que la confédération juive vénézuélienne ne cédait pas aux pressions du gouvernement. Il a donné plusieurs exemples de protestations émises par la confédération pour des remarques antisémites tenues à la radio ou à la télévision ces derniers mois. "Nous n’avons pas peur, mais nous devons être justes," a-t-il dit. Dans le cas du Venezuela, les groupes de juifs américains seraient peut-être en train de répercuter le mécontentement de l’administration Bush devant les
propos anti-américains de Chavez. Mais si la politique de Chavez pourrait ne pas convenir aux principaux groupes juifs américains, plusieurs porte-parole ont mis en garde contre une accusation d’antisémitisme sans réel fondement qui risquait de se retourner contre les Juifs. "Pour nous, Chavez ne parlait pas des Juifs," a dit David Twersky, directeur de Conseil sur les Questions Juives (Council on World Jewry) du Congrès de Juifs Américains. "Je ne crois pas que nous devrions brandir le drapeau de la lutte contre l’antisémitisme lorsqu’il n’y a pas de raison pour le faire."

Le centre Wiesenthal a déjà publiquement critiqué Chavez et a demandé son exclusion du Mercosur après qu’il ait comparé le premier ministre espagnol de l’époque, Jose Maria Aznar, à Hitler et une autre fois lorsqu’il a lancé que ses opposants politiques ressemblaient au Juif Errant. Le Centre Wiesenthal n’est pas le seul groupe Juif impliqué au Venezuela. Il y a deux mois, le Rabbin Henri Sobel du Brésil, qui a longtemps été un dirigeant du Congrès Juif Mondial, a accusé, devant les médias, Chavez d’antisémitisme.

Pressner a dit que la CAIV avait envoyé des courriers à Sobel et au centre Wiesenthal en demandant d’être consultés mais n’a pas obtenu de réponse.

M. Widder du centre Wiesenthal a confirmé que le centre prenait ses propres décisions et n’avait pas consulté le CAIV. "Nous ne parlons pas au nom de la communauté Juive sur place," a-t-il dit.

Par contraste, d’autres groupes de juifs américains qui se sont récemment exprimés sur ces derniers événements ont d’abord demandé conseil du CAIV. "Ayant servi dans une communauté juive en Amérique latine qui a toujours encouragé la coopération avec les organisations juives américaines et internationales, je comprend ce besoin qu’ils ont de venir en aide à une communauté," a dit Dina Siegel Vann, directeur de l’Institut des Affaires Latino Américaines de Comité des Juifs Américains et ancien conseiller politique auprès de la direction de la communauté juive mexicaine. "Mais il faut modérer cet élan par le fait que souvent ces organisations n’ont pas une vision complète de ce qui se passe réellement sur le terrain. Et la moindre des politesses serait qu’ils se renseignent auprès de la communauté locale pour demander comment ils pourraient aider."

Messages

  • Bonjour à tous,

    Comme vous scandalisé par la campagne de difflamation contre Hugo Chavez,
    je me suis empressé d’envoyer un mail à "libé" en y joignant le texte du site
    forward.com (en anglais) et en leur disant que s’ils ne comprenaient pas l’espagnol,
    peut être comprendaient-ils l’anglais ...

    Cela n’a peut être rien à voir, mais, n’ayant (évidemment) pas le site de "libé"
    dans mes favoris, je l’ai cherché sur le moteur MOZBOT (http://www.mozbot.fr).
    En tapant "libération", je tombe bien sûr, dès le premier résultat sur le site du
    "journal de gauche", mais avant cela, apparaissent 2 sites "commerciaux", le
    premier étant ... "www.u-m-p.org", je vous encourage d’ailleurs à essayer ...
    Quoi, l’UMP aurait aussi acheté "libération" (le mot clé ... ou le journal) ?

    Une chose est sûre en tout cas :
    les résultats de ce moteur de recherche sur le mot "libération", ne donnent pas
    de sites favorables à Chavez (comme "théologie de la libération", ou sur la vie
    de Simon Bolivar, voire sur la libération de l’Humanité de ses péchés ...)

    Gégé