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La communille : un mode de vie adapté à une société en mutation ?

Publie le mardi 5 octobre 2004 par Open-Publishing


de Mado

Le profond malaise que la société actuelle est en train de subir ne peut être comblé par les structures de famille traditionnelle. Bien souvent, ces dernières sont à l’origine même d’une vie blessée.

Les relations humaines ont beaucoup évolué, et il est temps de discuter de nouvelles opportunités. Communille, cela apparaît aisément, est basé sur communauté et famille. Il s’agit d’un regroupement volontaire de personnes de différents âges et sexes en une petite communauté ou une grande famille dans l’idée de la grande famille africaine, mais d’empreinte européenne au niveau de la taille. Ce regroupement est basé sur un choix libre et tendant à trouver pour chacun de ses membres un bien-être intérieur, une protection du moi qui ne se retrouve ni dans les communautés traditionnelles, ni dans les familles.

La transformation de la société fait perdre à bon nombre de personnes leurs repères. Un individualisme croissant, le manque accru de respect face à son prochain, la perte de valeurs morales et éthiques brisent une population grandissante de personnes qui se renferment sur elles-mêmes, tombent dans la dépression et se suicident ou deviennent agressives.

Quand la société va-t-elle réagir ? Quel type de témoignages clairs lui faut-il encore ? Va-t-elle continuer à observer, passive, l’effondrement social de ses bases ?

La communille est une réponse possible au vent glacial de la solitude. La communille est un regroupement de personnes, non pas parce que le hasard a fait qu’elles naissent dans tel ou tel environnement, dans telle ou telle famille, mais parce qu’elles ont pris la ferme décision, après mûre réflexion, de s’engager dans un petit groupe plus ou moins limité en nombre et d’y promouvoir le bien-être de chacun de ses membres.

Partager un lieu commun n’est pas signe de régression, même si cela peut être vu ainsi par certains, insensibles à la décadence morale et sociale de nos sociétés occidentales. Une société comme la nôtre peut-elle encore survivre longtemps sans accepter un petit retour en arrière, une réflexion sur le passé ? Et cette régression est-elle si négative, si elle nous sauve la vie ? Productivité, croissance, bénéfices sont les maîtres mots que les politiciens et entrepreneurs utilisent à longueur de journée. La productivité augmente sans cesse, les chômeurs également. Les caisses de l’Etat sont de plus en plus vides et les administrés sont lancés dans une spirale de concurrence et d’écrasement de l’autre comme un ouragan qui ne s’arrête plus de tourbillonner. Et au bout, qu’avons-nous ? L’explosion. La violence des exclus, de plus en plus forte et de plus en plus fréquente ?

Vivre à une vitesse fulgurante, courir toujours après quelque chose est signe d’immaturité. S’arrêter un peu, revenir un peu en arrière, ne peut être que positif. Cela redonne la force d’entreprendre de nouvelles activités, de repenser son passé pour mieux cerner et modeler le futur. Sans halte, sans repos, il n’y a pas d’évolution possible. Nous continuerons de courir tête baissée, de plus en plus agressifs, de moins en moins scrupuleux et quand nous serons tombés dans le précipice, nous verrons qu’il est impossible d’en sortir, que la terre cède sous nos pieds pour nous emporter. C’est à nous de choisir ce que nous voulons et d’agir en conséquence, car il ne s’agit pas de vouloir, mais de faire.

Economie d’espace et meilleure gestion de la vie

Un nombre incalculable d’appartements ou de maisons de nos jours sont habités par des personnes seules. Ils n’ont pas été conçus pour des individuels et représentent ainsi un gaspillage poignant d’espace vital et de ressources. D’autre part, des études montrent que l’espace bâti par personne augmente.

De par mon passé dans l’économie capitaliste, j’ai été formée à l’efficacité. Je propose donc un nouveau mode de vie pour personnes seules, ma proposition étant basée sur différentes expériences vécues personnellement.

Pensées communautaires

Mes pensées quant à une communauté se retrouvent dans le concept de communille, un mélange entre communauté et famille. Font partie de la communille des personnes ayant les mêmes aspirations et les mêmes valeurs à commencer par le respect de son prochain. La communille est constituée de dix à douze adultes, voire moins s’il y a des enfants. Les membres de la communille passent beaucoup de temps ensemble (travail, loisirs) et décident en commun de l’évolution de leur communille. Elle reste ouverte aux échanges avec d’autres et est résolument tournée vers la société. Dans la famille traditionnelle, l’un décide en général de la route à suivre et les autres doivent s’y conformer. Qui ne s’adapte pas et ne se soumet pas, a perdu, il est rejeté. C’est dans ce milieu que l’on retrouve tous les pommés de la société moderne. Dans une communille, les personnes s’y retrouvent, non pas parce que la force des choses les y a contraintes, mais parce qu’elles se sont choisies pour un projet commun. Quiconque ne s’y plaît plus est libre de quitter et de se choisir un autre lieu de vie et de travail. Pas de pression pour raison de relations familiales.