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La gauche antilibérale piaffe en vue de 2007

Publie le samedi 9 septembre 2006 par Open-Publishing
6 commentaires

Les collectifs issus du non au référendum européen se retrouvent dimanche, en espérant faire pression sur la LCR, le PCF et Bové pour une campagne unitaire.

Pour eux, c’est maintenant ou jamais. Et ils se disent « hypermotivés ». Dimanche, les délégués des 460 collectifs locaux pour un rassemblement de la gauche antilibérale sont attendus à la bourse du travail de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Avec en poche un texte quasi bouclé intitulé « Ambition-stratégie-candidature », qui appelle à « construire une démarche majoritaire sur un programme de rupture avec le libéralisme ». Militants du PCF, de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), alters écolos ou citoyens engagés, la plupart s’étaient battus pour le non au referendum sur le traité européen. D’autres ont rejoint ces structures présentes dans plus de 95 départements depuis leur (re)création en juin. Cette semaine, ils se sont réunis à Marseille, Nice, Paris, Pau ou Auxerre pour désigner leurs représentants. Ils savent que dimanche sera décisif. Car dans la salle, il y aura aussi Olivier Besancenot (LCR), Marie-George Buffet (PCF) et le leader paysan José Bové : ces figures viendront « prendre la température de la dynamique unitaire », explique Clémentine Autain, élue parisienne apparentée communiste. A moins qu’ils ne viennent infléchir leurs penchants boutiquiers...

Visibilité.

« Avec trois délégués maximum par collectif, on sera entre 500 et 600, la salle va déborder », espère France Goumian, une jeune Parisienne « antilibérale » déléguée du XIXe arrondissement. « L’enjeu est de faire pression sur les appareils du Parti communiste, de la LCR pour qu’ils s’entendent. Et qu’on lance la campagne dès la semaine prochaine. Dans les collectifs, on ne peut plus continuer à dépenser de l’énergie sans être visibles et lisibles dans l’opinion. Pour l’heure, les gens ont l’impression que Bové sera candidat à côté de Besancenot et Buffet, alors qu’il s’agit d’être ensemble », poursuit cette documentaliste. « Ce qui se monte, c’est un objet politique non-identifié, avec une campagne d’un genre totalement nouveau », veut croire un militant communiste de Pau.

Dans les collectifs plus ruraux de l’Yonne, on a aussi beaucoup discuté du schéma de « porte-parole collectifs », antidote à une « conduite présidentialiste ». « Buffet et Besancenot seront porte-parole. Et s’il faut un nom sur un bulletin ce sera Bové. A Auxerre, la direction du PCF commence à se rallier à l’idée qu’il faut une candidature indépendante d’un parti », assure Christophe Gentaz, militant LCR du cru. « On attend un signal national, si on repart avec des candidatures chacun de notre côté, on sera dégoûtés. »

Privatisation.

Pour dépasser ces questions d’ego, les collectifs veulent lier la dynamique unitaire aux législatives et aux municipales qui suivront la présidentielle en déclinant le texte national localement, par exemple sur les délocalisations ou la privatisation du service public. En présentant aussi « un candidat par circonscription aux législatives », raconte Daniel Vey, militant LCR à Sens. « Après la supergrosse campagne du non au referendum, les gens repartent. On va faire des débats dans les petits villages pour que les gens s’approprient le texte. »

Attentisme.

Cet élan militant suppose que les dirigeants du PCF et de la LCR « scellent dimanche un accord politique », rappelle Olivier Dartigolles, porte-parole des communistes. Ce n’est pas gagné. Cette semaine, lors d’un bureau politique de la LCR, la majorité a adopté une position « attentiste », regrette Christian Picquet, partisan de la démarche unitaire. Aux militants de les convaincre dimanche : « On ne va pas se croiser les bras en attendant le grand soir », lance une jeune militante.

Messages

  • J’ai le plus grand respect pour les quelques centaines de militants de la LCR, et le talent médiatique d’Olivier Besancenot.

    Mais force est de reconnaître que la majorité du bureau politique de la LCr a choisi une position sectaire en exigeant que les comités s’engagent à ne jamais gouverner avec le PS, quoi qu’il arrive.

    Rappelons que le désaccord est là, et seulement là.

    Tandis que l’orientation ultra majoritaire des comités consiste à dire : "nous ne participerons pas à un gouvernement dominé par le social libéralisme", ce qui est une garantie suffisante, la LCR exige : "Nous ne gouvernerons pas avec le PS", ce qui consiste à faire l’impasse sur le principal combat politique : enfoncer un COIN entre le PS et ses électeurs, qui ont voté à 75% NON.

    Dans ces conditions, je considérerai que nos espoirs sont morts si MGB présente sa candidature au nom du PCF.

    Par contre, je verrai presque avec soulagement la LCR s’éloigner de nous.

    Plutot les millions d’électeurs à gagner que des centaines de militants gauchistes à ménager.

    Boudine, Marseille

    • "plutôt quelques millions d’électeurs à gagner que quelques centaines de militants à ménager."

      Je souscris.

      Pour mémoire :

       Environ 400 000 militants tous partis confondus

       Suffrages exprimés en 2002 : TRENTE ET UN MILLIONS !

      A méditer... mais pas trop longtemps.

      Flash

    • C’est pas "quoi qu’il arrive" pour la LCR, puisque le chèque en blanc était rempli. Les socialos -les dirigeants- ont donné allégeance à une Europe de l’argent. C’est pas grâce à eux qu’on a évité de justesse la catastrophe.

    • je préfère pour ma part qu’on se sépare de monsieur boudine que de la lcr et de ses quelques "centaine (!)de militants" qu’il "respecte" d’ une drôle de manière.
      Eux, on les cotoie sur nos lieux de travail, dans les mobilisations, on sait leur contribution dans les débats des collectifs. on les connait même si on est parfois en désaccord avec eux...
      Le sectarisme anti lcr de boudine est aveugle et contreproductif car sans la lcr et ses "centaines de militants" s’en est fini d’une candidature antilibérale unitaire.
      gwaien

    • Par pitié, évitez de confondre un individu, en l’occurrence Boudine, avec ce qu’il est censé représenter.... Et ne prenez pas chaque provocation individuelle pour une parole collective...
      Ce qui m’étonne c’est la manière dont chacun paraît sûr de lui... Alors que ce que vous tentez est si compliqué...
      DB

    • Cher Gwaien,

      "Monsieur" Boudine, n’est pas non plus un ectoplasme, je suis prof de maths à Marseille, membre du comité marseille 8ème arrondissement.

      Dire que je suis sectaire contre Lo et la LCR, ça me parait une expression étrange...un oxymoron...

      Mais c’est vrai que j’ai la rage contre Krivine et d’autre dirigeants. Je t’explique pourquoi : tout le monde est d’accord que nous devons essayer de séparer les électeurs PS (qui à 75% ont voté NON) de la direction Hollandienne, franchement libérale.

      Mais on peut diverger sur le comment.

      Pour moi, en s’adressant aux dirigeants du PS et en leur disant (en gros) : "rompez pavec le libéralisme ! rompez avec les banques ! Prenez les mesures qui correspondent aux besoins des gens, qui permettront de juguler le chomage, la misère, la précarité. Nous voulons former un gouvernement majoritaire, avec vous, mais sur ce programme anti libéral".

      Pour les dirigeants de la LCR, en déclarant dès maintenant : "on ne gouvernera pas avec le PS".

      cette divergence est discutable, je dirais, entre toi et moi. Seulement la stratégie que je viens de décrire est extrêmement classique chez nous, et là, je fais allusion au fait que j’ai eu la même formation politique que Krivine. C’est le "Rompez avec la bourgeoisie" que Trotski a expliqué en long et en large dans des pages d’une totale clarté.
      Et cela, Krivine et ses amis le savent fort bien, ils savent parfaitement que déclarer maintenant "nous ne gouvernerons pas avec le PS", comme ça, sans poser de condition, sans faire allusion au rapport des forces, sans tenir compte des circonstances, c’est pure bullshit.

      J’ai la rage parce que je sais qu’ils sont de mauvaise foi.
      Ils veulent présenter Besancenot parce que celui ci a des sondages flatteurs, et donc, c’est pour les intérêts (mal compris) de leur boutique.

      Donc je pense que, quoi qu’il arrive, la LCR ne soutiendra pas l’alternative unitaire, cela fait longtemps que pour eux, comme ils disent "c’est plié".

      Mais pour nous, pas du tout !
      je ne crois pas du tout que la candidature Besancenot empêche une candidature unitaire, et telle qu’elle puisse aller au second tour.

      D’abord, y aura-t-il une candidature Besancenot ? Certes, il aura déjà le soutien d’Arlette, c’est normal, mais même à eux deux, maintenant que le PS a fermé les robinets, auront-ils les 500 signatures ? C’est pas certain.

      Et puis s’ils se présentent, ce sera quand même marrant de voir qu’ils n’ont aucun désaccord réel avec nous, sinon cette obstination stupide à répéter : on ne gouvernera pas avec la PS !
      Ce qui, pour les gens, ne peut signifier que : on témoigne pour les siècles futurs"...

      Cordialement,

      Boudine, Marseille