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La peste brune…

Publie le mercredi 25 mars 2009 par Open-Publishing
2 commentaires

de Michel MENGNEAU

Certains vont penser que je fais une obsession en dénonçant à tout bout de champs les dérives vers l’extrême droite de la politique Sarkozienne. J’ai même subodoré, écris, que chaque jour qui passe nous rapproche du régime de Vichy. Pourtant il ne s’agit pas d’une impression, les faits sont là…

La délation est en marche. Le flicage des individus en pleine recrudescence, lié à une répression policière qui n’ose pas dire son nom mais néanmoins est de plus en plus active. Les arrestations et gardes à vue se multipliant de jours en jours. Que dire de la vidéo surveillance, de la mise en fiche des références ADN pour un oui pour un nom. C’est tout juste d’ailleurs si par ce biais on n’irait pas chercher le gène du terroriste anarcho-autonome, ce qui confirmerait les théories et la tendance à l’eugénisme du guignol de l’Elysée. Ca donne froid dans le dos quand on pense où ce genre de classification des individus a été pratiquée, ayant pour résultat l’issue fatale. Oui j’ai peur, et je pense qu’il est urgent que les citoyens prennent conscience que la peste brune commence à devenir un fléau.

Alors le peuple manifeste. Le pouvoir en profite à l’occasion pour coffrer quelques individus pris au hasard, histoire de montrer qui gouverne. C’est certainement pas la rue, qu’il a en effet réussi a contenir pour l’instant, ayant endormi les velléitaires avec quelques mesures comme le service minimum dans les transports, dans les écoles, et le bâton toujours en suspend. Ce qui est paradoxale en l’occurrence, c’est que les tribunaux sont engorgés, mais dès qu’il s’agit de juger un manifestant il y a comparution immédiate. D’autant que pour foutre la trouille aux inquiets, cette frange de la population adepte du tout sécuritaire, il a inventé une menace terroriste, qu’il a baptisé pour effrayer les naïfs, d’abord de mouvance, ennemi à priori insaisissable puisqu’il est mouvant, puis là c’est le summum, on a délibérément utilisé le terme « anarchie » accolé à d’autres mots afin que la longueur, qui se veut significative, marque ainsi les esprits. Il faut avouer que le terme de mouvance anarcho-autonome prêtre plutôt à se foutre de la binette des sbires à Sartko dont la bêtise crasse croit impressionner le bon peuple avec un truc monté de toute pièce.

Seulement voilà, l’apathie que ces divers éléments ont créée a du mal à quitter les esprits et la force revendicative s’en trouve atténuée. Néanmoins on voit des mouvements de grèves dus à des conditions particulières se former. Mais étant encore trop dispersés cela pourrait même devenir un handicap si les actions ne se généralisent pas. Des cas particuliers il faut en faire une généralité qui servira alors l’ensemble du monde du travail, sinon… C’est simple, il y aura des oubliés et des inégalités. L’exemple viendra peut-être des étudiants qui, même si cela n’est pas encore parfait, tentent d’associer leurs mouvements au sein de coordinations. De toute façon, le pouvoir va vouloir diviser pour régner, c’est le prochain danger. Et une régionalisation des mouvements, des négociations par secteurs, par branches, voire surtout usine par usine, seront la fin des mouvements sociaux ! Ne tombons pas dans se piège, s’en est fini alors de tout espoir de faire une force de coercition face pouvoir.

En attendant, comme j’ai commencé par une référence à Vichy, l’histoire étant souvent un éternel recommencement, je reproduis ici un passage du N°1 de L’Université Libre paru en novembre 1940. Certes les temps sont différents, mais l’état d’esprit des étudiants est dans le fond le même, et c’est tant mieux ! Pourvu que cela puisse servir d’exemple et que beaucoup s’inspirent du combat mené pour la liberté…

« L’Université reprend conscience d’elle-même, de sa force, de son rôle historique dans la Nation. Dans les temps tragiques que nous vivons, l’Université a retrouvé son unité, la claire compréhension de sa mission de progrès dans la liberté. C’est un sursaut d’indignation qui a secoué maîtres et étudiants quand ils ont appris l’arrestation de Paul Langevin par les autorités d’occupation. Ils ont tout de suite saisi que c’était le premier signal de l’offensive brutale qui allait être déchainée par le gouvernement de Vichy, contre tous les traitres suspects d’être de bons serviteurs de la science et de leur pays. ….

Là, une jeunesse fière de ses traditions a osé dire tout haut ce que nous pensions tout bas : que la France ne sera jamais un pays d’esclaves ; ils ont crié leur espoir de voir bientôt la France reprendre son vrai visage. Aussi, les troupes d’occupations sont-elles entrées en action et plusieurs morts héroïques, tombés pour la France, devant l’Arc de Triomphe, ont montré à l’occupant et aux traitres de Vichy que la jeunesse de France, que l’Université n’acceptent pas.

Au pays de Descartes la raison restera victorieuse Vive l’Université française Libre. »

Dans la continuité du combat des anciens, aux côtés des étudiants battons-nous pour une Université laïque et non privatisée ! Et les étudiants aux côtés des travailleurs doivent préparer l’avenir pour construire la société de demain, une société de partage.

http://le-ragondin-furieux.blog4ever.com

Messages

  • C’est vrai,nous sommes dans un état faciste.

    non ,je ne viens pas de me réveiller en sursaut.
    ça fait un moment que j ai compris .
    tous les ingrédients sont là.

    un chef d’état autoritaire qui centralise toutes les décisions ,qui favorise éhontemment ses amis ,le grand patronnat et le fric en général.

    avec une garde rapprochée de facistes reconnus ( et connus pour leur haine du communisme en particulier et de tout ce qui est différent en général )

    un controle de plus en plus serré des médias ,une répression qui s accroit de jour en jour.

    un fichage organisé

    un asservissement de la population programmé pour le bénéfice de quelques uns.

    multiplication des gardes à vue et emprisonnements arbitraires qui traduisent un volonté d’écrasement des populations.

    jusqu’au retour en force d’une religion sectaire ,à la vision archaique et dangereuse .

    une traque aux émigrés organisée comme aux temps les plus sombres de notre histoire avec encouragement à la délation.

    tout ça nous le savons tous ,nous le vivons au quotidien.
    on sait tres bien qu’il ne fait pas bon être travailleur immigé par chez nous .
    on sait tous cette traque et la peur qu’ elle suscite chez les sans papiers.
    mais hier je me suis quand même pris en pleine tronche quelque chose qui m avait échappé.

    une amie s est mise en ménage avec un Algérien tout ce qu il y a de plus en règle .

    la 50aine ,médecin depuis 1994 en France.
    pour des besoins professionnels,il m’a confié sa carte de séjour et son passeport .

    il me les a tendu en me disant :

    " s’il te plait ,fait attention ,tu as toute ma vie entre tes mains ...

    je lui ai répondu :

    oui, pas de problème ,je les mets dans mon tiroir et après j’appelle Besson pour te balancer comme sans papiers !"

    Mais derrière nos rires ,il y a eu une tristesse infinie en moi .
    comment un homme installé dans la vie ,en règle ,aujourd’hui en France peut il avoir si peur ?

    et j ’ai eu honte.

    Honte de n’avoir pas pensé que la peur ne se limitait pas aux sans papiers.

    Honte que des hommes et des femmes puissent avoir peur à ce point aujourd’ hui dans mon pays ,simplement parce qu’ils ont une couleur ou une nationalité différente.

    Honte d’ en être arrivé encore plus bas que je ne le pensais.

    il va falloir se ressaisir très très vite camarades car au-delà du fait que nous serons les prochains à vivre dans la peur si nous ne réagissons pas ,il en va de notre dignité de femmes et d’hommes ,de notre capacité à vivre debout.

    Makhno