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La rue doit prendre le pouvoir !

Publie le dimanche 18 mai 2003 par Open-Publishing

La rue doit prendre le pouvoir !

« Ce n’est pas la rue qui gouverne » (Le premier ministre Raffarin le 7 mai)

Avril 2002, nous avions eu raison de ne pas paniquer : il n’y avait pas de danger Lepéniste. Raison de ne pas appeler à voter Chirac. Il ne fallait pas « se salir les mains » à défendre une « république », une « démocratie » qui a mis en place Chirac, Raffarin, Sarkozy.

Le gouvernement C.R.S.

Chirac n’a-t-il pas mis en place, dès le lendemain de son élection, un super « ministère de la Sécurité intérieur », regroupant police et gendarmerie. On n’avait pas vu ça depuis Pétain… C’est avec ce gouvernement que la dictature bourgeoise se renforce. Chirac/Raffarin, c’est tous les pouvoirs au patronat pour licencier, précariser, appauvrir « ceux d’en bas » et engraisser « ceux d’en haut » (l’affaire ELF, actuellement jugée, nous apprend qu’alors qu’on nous appelait à faire des efforts, à l’austérité ceux d’en haut vivaient très bien…).

Et la bourgeoisie ne se prive pas d’avoir tous les pouvoirs, elle ferme ses usines, restructure, dégraisse, décentralise, délocalise, investit son capital dans les secteurs les plus rentables… C’est logique, pourquoi ne profiterait-elle pas au maximum ? Elle a tous les pouvoirs industriels et financiers. Elle impose sa volonté à l’État, elle renforce sa justice, sa police, son armée. Il faut dire qu’elle a raison, le désordre s’accroît…

Une Police pour traquer la rébellion des chômeurs, des précaires, des jeunes sans avenir, des rebelles à l’injustice, des « sans-le-sou » bien qu’ils triment à longueur de journée, des mal-logés, des sans-papiers, des réfugiés,… Une Justice pour sanctionner « durement » les contrevenants, les fautifs, ceux qui ont osé transgresser l’ordre,… Une Armée, pour mater, réduire, défendre la « grandeur de la France » et protéger ses intérêts pétroliers, par exemple.

Un monde en crise… qui en appelle un nouveau

Justice, Armée, Police au service d’une économie qui nous exclut, qui nous impose sa logique : travailler toujours plus, plus longtemps en étant moins payés, sans garantie d’un avenir, d’une retraite. Tel est l’ordre capitaliste, tel est le fondement de sa dictature, d’autant plus visible que la crise l’oblige à rejeter le masque démocratique. Le Pen n’est pas encore nécessaire, les honorables « républicains » de gauche comme de droite peuvent encore faire l’affaire.

Il faut dire que tout le monde est touché et ceux qui nous gouvernent veulent nous faire payer la note. Elle sera d’autant plus douloureuse qu’on est au plus bas. Les RMIstes se voient supprimer leur maigre allocation, les jeunes sont exclus des petits boulots, les vieux sont poussés vers la tombe, les prolos sont licenciés ou précarisés… que voulez-vous, il faut des sacrifices pour sauver l’économie, sauver les privilèges bourgeois !

Mais les réactions ne se font plus attendre, la colère gronde, ça bouge de partout. On rêve d’un Mai 68, d’un Décembre 95… Il est vrai que depuis quelques années les réactions populaires se sont accrues ; les grèves, les mouvements de résistance se développent. La conscience se forme qu’on ne peut plus vivre comme cela. Résister oui, mais pour aller où ?

Tous ensemble, et après ?

Faire un « tous ensemble », tout bloquer c’est bien. Cela calmera les appétits bourgeois, changera peut être le gouvernement. Pour remettre qui à la place ? La « gauche » ? Son « réformisme » a fait long feu ; sa voie des changements graduels vers le socialisme a fait faillite. Elle a même réformé à l’envers, la droite prolonge et accélère. Quel bilan performant !

Ne faut-il pas remettre le monde à l’endroit ? Qui doit contrôler l’économie, qui doit décider de produire telle ou telle chose ? La classe ouvrière, les travailleurs, le peuple. N’est-ce pas cela la vraie démocratie ? Pourquoi laisserait-on à une minorité profiteuse le droit de le faire ? Pourquoi le peuple ne pourrait-il pas décider de produire, d’échanger, de répartir en fonction de ses besoins, des ses intérêts ? Et pourquoi ne mettrait-il pas en place un nouvel État fondé sur de nouvelles structures démocratiques (Comités, Communes ou Conseils) exerçant leur pouvoir sur l’économie ; une Justice au service des intérêts du peuple, et non d’une minorité profiteuse ? Pourquoi, une société communautaire, un véritable socialisme, ne pourrait-il redevenir la seule perspective pour l’humanité ?

Alors se battre aujourd’hui est une évidence pour éviter le pire, mais on ne pourra s’en débarrasser qu’en ayant en tête cette utopie. Celle-ci ne pourra devenir réalité que si les exploités de ce monde se dressent, reconstruisent leur Parti Révolutionnaire pour saisir le pouvoir, tout le pouvoir. Alors camarades, au travail !

Gérard Lecoeur

Partisan n°177, mai 2003 Au sommaire :

Edito : la rue doit prendre le pouvoir !

Retraite : grève générale ; aux patrons de payer

Fonds de pension et Congrès CGT

Une victoire contre la précarité

Zéro licenciement

Grève à la Poste ; dans l’Éducation Nationale ;…

Les Roms expulsés à Montreuil et ailleurs

Service Public, le débat continu…

Irak : l’ONU aussi criminelle que les USA

Alors, les Américains nous auraient libérés en 44 ?

Retour de Palestine

Argentine : les ouvrières de Brukman expulsées

Présidentielles : chiffres et commentaires

Cuba : une répression de fin de Règne

Pour une convergence des luttes !

Stage d’été de VP-Partisan, du 27 juillet au 2 août (détail dans le journal)

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