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Le Développement durable, une arnaque du capitalisme !

Publie le jeudi 16 avril 2009 par Open-Publishing
4 commentaires

de Michel MENGNEAU

Le développement, le grand mot est lâché, c’est-à-dire le moteur qui va engendrer le productivisme. Jusqu’à présent avant la prise de conscience du réel danger du réchauffement climatique, de l’épuisement des richesses naturelles, la croissance des pays développés s’était faite au détriment de ces notions fondamentales à la survie de la planète. S’en apercevant un peu tard, les adeptes de la pensée unique capitaliste ne voulant pas mettre de frein au productivisme industriel ont inventé un concept allégorique : le développement durable. Si on résume les choses de façon sarcastique, « le développement durable », c’est privilégier le marché en passant un coup de peinture verte à l’aide d’une bombe aérosol…

C’est-à-dire que la racine du mal, la croissance alliée à une surconsommation n’est pas remise en cause, on prend simplement des options de consommation soi-disant écologiques pour continuer à engranger des profits. Déjà l’exemple des agro-carburants en est la parfaite illustrations puisque les éthanols tels qu’ils sont produits n’ont rien à voir avec l’écologie, au contraire, irrigations intempestives, pesticides, insecticides, engrais, OGM, déforestation, au service d’un nouveau productivisme au service de l’agro-business. Et les politiques, les technocrates, ont le culot de baptiser cela du nom de biocarburant pour justifier le logo vert attribué à cette nouvelle forme de pollution et d’ désordre planétaire en augmentant les risques de famine.

Il est évident que la solution passe par une diminution du parc automobile donc moins de production de bagnole, et contrairement à ce que l’on peut croire cela est réalisable en déplaçant l’emploi, qui est la question récurrente vers d’autres, activités en généralisant et augmentant le nombre, la diversité de celles de proximités, par exemple.

Alors les adeptes du développement durable inventent d’autres solutions, comme "l’écocitoyenneté". Certes, monsieur tout le monde doit prendre en compte que sa petite participation au sauvetage de la planète n’est pas négligeable. Tout de suite on pense à la consommation de fruits et légumes n’étant pas de saison qui demande pour cela un transport, couteux et polluant, à partir de contrées éloignées. Effectivement, si l’on mange à l’instant où il est mûr naturellement le melon du maraîcher du coin, plutôt que celui importé d’Afrique du sud au mois de décembre on aura participé par ce réflexe citoyen à réduire les déplacements et par conséquences les émanations de CO2. Mais, il ne faut pas ce leurrer ce genre de consommation souvent plus cher n’est le fait que d’une minorité et surtout, surtout, ne pourra être efficace que si celui qui est dans le lieu de production se contente de produire qu’à l’échelon local allant à contrario d’une production industrielle et exponentielle. Donc, relocalisation, et arrêt du productivisme, ce qui implique une autre forme de raisonnement que celui basé sur le profit et le marché.

Il est évident qu’il ne faut pas se tromper de cible, si l’écocitoyenneté met l’individu devant ces responsabilités, ce qui n’est pas négligeable, cela reste néanmoins un pis-aller tant que l’on ne se sera pas attaqué avant aux racines du mal.

D’autres mettent en avant que les sciences, la technologie pourront apporter des solutions et ainsi nous permettre à continuer de croitre à volonté favorisant la course aux profits, ainsi que le pensent les adeptes de la bagnole électrique, pour ne citer qu’eux. On en revient toujours au même, il faudra produire de l’électricité pour ces « foutus véhicules », mais comment ? Les raisonneurs à courts termes préconisent le nucléaire sans souci de tout les inconvénients du système, et ils ont le culot d’appeler cela du développement durable, ce n’est pourtant ni plus ni moins qu’une fumisterie !

Je n’épiloguerai pas sur les « jusqu’auboutistes » qui iraient jusqu’à coloniser la Lune ou d’autres planètes tant leur phobie du développement et de la croissance est forte. Non, la véritable solution c’est de lutter contre le productivisme.

Par conséquence, ne plus faire allégeance à la loi des marchés est une évidence, ce qui implique une autre conception de la société. La décroissance soutenable est l’une des solutions, mais cela n’est possible qu’en se débarrassant du capitalisme !

http://le-ragondin-furieux.blog4ever.com

Messages

  • sans décroissance, on va droit dans le mur. l’après capitalisme sera décroissant ou ne sera pas...

    • Tant qu’il y aura des propriétaires des moyens de production qui récupérent les bénéfs créés par les prolétaires qui travaillent dedans, ça sera du capitalisme, décroissant ou pas.

      Et le communisme décroissant je veux bien, faut voir ce qu’on met au juste derrière ce mot, mais cette décroissance doit être acceptée, contrôlée, gérée, démocratiquement et pas par une nouvelle classe de technocrates spécialistes es écologie, des genres de "stals verts", et quand j’écoute certains "écolos" je les imagine très bien dans ce rôle.

  • Sans oublier que les voitures electriques fonctionnent avec des batteries.

    Ces batteries sont fabriquées avec du litium dont le prix ne cesse d’augmenter car la ressource est tres limitée.

    Et elles ont une durée de vie tres limitée. Vous devez connaitre le probleme avec vos téléphones mobiles....

  • Des habitants de Rennes se mobilisent actuellement pour justement approfondir et éclaicir ce qui deviens plus que trouble actuellement (voiture durable, béton respecteux de la Nature, Habitat durable, etc,...)

    Le terme même de développement durable est galvaudé, c’est de développement soutenable qu’il faut parler !

    Après mûre réflexion, un collectif d’habitants décide donc de créer une action dans le cadre de la semaine du DD : Naturez-vous !!!

    Cette action en 4 temps (3 conférences débats et un village associatif) est actuellement au milieu du gué :
    le 02 avril 09 conférence débat sur la nature en ville, avec un professeur du MNHN,
    le 16 avril 09 conférence sur l’habitat groupé, avec PARASOL et deux collectifs,
    le 25 avril 09 village associatif avec 18 associations,
    le 14 mai 09 conférence débat sur les circuits courts (AMAP, Paniers, Coop, Groupement,..)
    + d’info sur http://prairie-poterie.over-blog.com

    Le but est de proposer un entre deux avec les habitants, associations et élus, afin de préciser la dynamique du DD avec les enjeux direct et les bénéfices secondaires...

    Notre collectif dit que le patrimoine naturel a autant de valeur que le patrimoine culturel ou historique

    Aujourd’hui la volonté politique d’infléchir le modèle économico-sociétal n’existe pas, juste quelques phrases en amont d’échéances électorales...

    Notre collectif constate et dénonce à Rennes la régression de la prise en compte de l’urgence écologique (les verts ne sont plus au Conseil Municipal, on bétonne à tout va, le métro progresse en place d’un tramway moins cher et plus pertinent,..)

    A l’heure ou l’industrie automobile rennaise fait appel aux fonds publics alors que ses choix stratégiques ont été calamiteux pour les emplois, les élus locaux font ponctuellement appel à l’Etat Providence. Alors que ces derniers passe le reste de l’année à critiquer son action..cherchez l’erreur !

    Notre collectif dit à ce sujet qu’il faut maintenir de l’emploi industriel mais que cela passe par une reconversion écologique qui prenne en compte les besoins du territoire. Par exemple développer des produits qui participent à la réduction de l’effet de serre et limite la dépendance énergétique de la Bretagne :éoliennes individuelles, panneaux solaires, récupérateur d’eau, vélos, etc..

    L’initiative citoyenne arrivera t’elle à inverser la donne ?

    Pascal BRANCHU
    P/O le Collectif d’Habitants de la Poterie
    35200 RENNES