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Le NPA sectaire ?...Trop facile !

Publie le mardi 10 mars 2009 par Open-Publishing
21 commentaires

Réponse à un camarade de gauche écrivant ne pas comprendre le "sectarisme" du NPA qui refuse d’entrer dans le Front de gauche.

Cher camarade,

Je trouve dommage que vous partiez sur des slogans et non sur des arguments et, pour commencer, sur la base d’ une hypothèse : la décision du NPA de ne pas entrer dans un Front de gauche, qui n’a engagé aucune discussion sérieuse sur les bases d’un accord, n’obéit pas nécessairement à du sectarisme. En effet si la gauche ne veut pas répéter ses graves échecs récents, elle devrait commencer par interroger les mots qu’elle fait stigmatiser ou acclamer dans les grandes messes qu’elle peut encore organiser. Parmi ces mots il y a sectarisme qu’on vomit, il y a aussi unité qu’on exalte. Ce n’est pas le lieu ici d’engager une discussion approfondie sur ces mots et, au-delà, sur la base programmatique qui justifierait un Front de gauche authentique.

Permettez-moi seulement de vous suggérer d’inverser, ne serait-ce que quelques minutes - cela ne dvrait pas être trop douloureux - votre schéma et de vous interroger sur la possibilité que le sectarisme s’applique ... à ceux qui le voient dans le NPA : autrement dit à ceux qui, sectaires en cela de première catégorie, posent l’a priori qu’il ne doit pas y avoir d’accord durable sur les immigrés, la fiscalité, les licenciements, le rapport au PS, etc. pour faire l’unité. Qu’il doit y avoir union uniquement sur le refus de Lisbonne alors que des gens qui ont refusé Lisbonne, par exemple au PS ou comme Bové chez les Verts ouiouistes, sont aujourd’hui dans des listes avec des proLisbonne. Prouvant par là que Lisbonne-pour/contre n’est pas un discriminant politique suffisant dès qu’on avance sur le terrain politique.

L’union, l’unité, le passé récent l’a montré sous les formes Union de la Gauche ou Gauche plurielle, peuvent mener au désastre (mener la politique de désinflation compétitive - Bérégovoy -, privatiser plus que la droite - Jospin -). Les politiciens de gauche savent instrumentaliser le sentiment unitaire du peuple. Faut-il continuer à être amnésique et à envoyer la gauche au pouvoir pour qu’elle fasse rapidement le lit d’un retour d’une droite toujours plus musclée par la désespérance suscitée elle-même par l’unité de certaines gauches ? Cycle infernal : unité-espoir fou-gouvernement de gauche-déception-Le Pen au 2d tour-Chirac en mini sauveur-Sarko en sauveur suprême-Front de gauche-alliance avec le PS-déception-retour...

Tout cela pour dire : n’allez pas trop vite en besogne. L’histoire récente des gauches n’autorise pas les ellipses et autres pirouettes-grandes gueules (Mélenchon) sous prétexte de l’urgence unitaire ! Posez-vous quelques questions avant de foncer tête baissée dans les pseudoévidences du type le-NPA-refuse -le-Front-de-Gauche-DONC-ils-sont-sectaires. La gauche a trop souffert d’amnésies répétées (cela a donné l’alternance mortifère dont se repaît le système capitaliste au lieu de l’alternative qui l’enverrait dans les poubelles de l’histoire). Vous êtes sincèrement de gauche ? Montrez que la gauche réfléchit et ne se cantonne pas aux simplismes mélenchonesques ou buffettiens sur l’EVIDENT sectarisme du NPA.

Question subsidiaire pour compliquer la chose : et si le sectarisme des composantes du Front de gauche étant posé comme hypothèse encore quelques instants, on émettait l’hypothèse supplémentaire qu’il cachait son frère jumeau, l’opportunisme ? Vous savez, ce pseudoréalisme décomplexé qui, dans sa version extrême, a amené des gens de gauche à jouer la carte de l’ouverture sarkozyenne. Mais là je dois aller trop loin et je dois être en train de vous choquer. Je touche au tabou de ces jeux de glissements successifs qui font que la gauche, une certaine gauche, c’est la bonne voie pour filer à droite. Alors, bien sûr, Mélenchon chez Sarko, je n’y crois pas un instant : en revanche Mélenchon sortant sur la gauche du PS, rencontre le PC et là ça commence à virer "lutte des places", donc à droite, c’est le système qui veut ça ! Et d’autres que Mélenchon trouveront cette place franchement plus à droite. Tenez si, comme Mélenchon le souhaite, Chevènement entrait dans le Front de gauche, vers où cela tirerait ? Vers la gauche ? Soyons sérieux ! Et pourtant rien que d’accepter l’idée que Chevènement-la matraque-pour -les-immigrés, dont on sait par ailleurs qu’il lorgne vers Aubry (rien que ça !), puisse être dans le Front de gauche, devrait vous interroger sur la possibilité qu’"on" travaille à vous faire soutenir un remake de la si belle Gauche plurielle ! Vous vous en souvenez, c’était hier !

Ce que je dénonce dans tout ce jeu qui vise à "sectariser" le NPA, c’est tout simplement qu’on ne s’attaque pas au coeur du système. Sinon il n’y aurait pas de problème à tirer de la pelote proposée par le NPA : interdiction des licenciemesnts, sortie du nucléaire, régularisation des sans-papiers et DONC refus clair de gouverner avec le PS. Posez-vous l’autre question : ce mot si commode de sectarisme n’a-t-il pas pour fonction première de neutraliser ces questions sur les licenciements, etc. qui touchent vraiment au statut social de milliers de gens assommés par le sarkozysme pour cause d’incapacité de la gauche à se désengluer de ses fausses unités minimalistes. Tellement minimalistes (Jospin : "l’Etat ne peut pas tout"...à part privatiser plus que Balladur-Juppé réunis !) que les gens ne votent plus pour elle. Il faut en finir avec cette ronde infernale qui fait que certains se positionnent à gauche pour gagner les élections avant de gouverner à droite. C’est vieux comme le PS ou la SFIO (souvenez-vous, Guy Mollet déjà). Et, on ne peut l’oublier, Mélenchon a joué à ce jeu comme secrétaire d’Etat. Et il ne suffit pas qu’il dise, d’ailleurs il ne le dit pas, qu’il a changé. On attend des actes, tiens, par exemple un accord clair en termes de programme et d’alliances...Quant au PC...

Voilà. La lutte des places pour le Front de gauche (avant même d’avoir fini de discuter avec le NPA, "ils" se sont partagés les têtes de listes). La lutte des classes pour le NPA. C’est cela qu’"ils" appellent le sectarisme. Tant pis ou dommage, le NPA, et c’est ce qui attire tant de gens, dit ce qu’il fait, la lutte anticapitaliste, et fait ce qu’il dit, toutes choses décidément indigestes pour certains. Le système sécrète vite ses anticorps et fait la chasse au "sectarisme". Dommage qu’une certaine gauche joue des mêmes anticorps, elle ne sauvera pas son grand corps malade du couple mortel sectarisme/opportunisme.

Encore une chose : les beaux jours de Sarko, comme hier ceux de Chirac, c’est grâce à la gauche gouvernante. Et les beaux jours du PS, c’était hier grâce au PC ; est-ce que demain ce sera grâce au Front de gauche ? Trop commode en tout cas, le machin "NPA traître au peuple-bouc émissaire des renoncements de certaines gauches". L’épreuve (c’est vraiment le mot) du pouvoir et la trahison, si trahison il y a, est passée par des gens comme Mitterrand, Delors, Rocard...Mélenchon, Buffet, etc. pas Besancenot, Krivine, Jennar, etc. Ne révisez pas l’histoire et retenez surtout que toutes ces histoires imbéciles sur "mettre les mains dans le cambouis", ça donne bien cela, les mains sales de ceux qui ont joué les mécanos du capitalisme. Si on file la métaphore, ce n’est pas glorieux et cela devrait inciter à baisser le ton vis-à-vis de ceux qui, eux, mettent la main à la pâte pour faire lever l’espoir d’en finir avec le capitalisme !

Amitié et regrets mais la réflexion peut continuer et ne pas se figer...

Antoine

Messages

  • Tiens du nouveau. Au diable le nucléaire et les régionales de dans 1 an, voilà que le NPA met maintenant au centre du jeu le ministère Jospin de 97 (on est en 2009) et la privatisation de FT (98-le PC a voté contre). Mélenchon et Buffet, ministres jospiniens emblématiques s’il en est, doivent donc se couvrir de cendres afin d’expier leurs péchés capitaux pour avoir participé à cette curée lamentable, bien pire que le sarkosisme actuel.

    Au fait, c’est pas des élections européennes qu’il s’agit ?..On était d’accord en 2005 sur le TCE et en 2008 sur Lisbonne, et il serait impossible de se mettre d’accord sur ces deux sujets en 2009 ? Où va-t-on ?

    A part çà le sectarisme, c’est évidemment les autres !

    • Copas dit ceci :

      Si "l’autre " ne veut pas s’allier avec nous, à nos conditions, c’est qu’il est sectaire, forcement.

      "à nos conditions" ? Si c’est pas sectaire ça !

      Mais continuez ainsi, et on ne pourra pas jeter la pierre sur tous ces français désespérés du manque d’unité de la Gauche, qui iront donner leurs voix au PS, ou resteront bien sagement à la maison. Ca permettra à la droite de se renforcer au plan européen pour nous continuer à nous faire une politique ultra-libérale, et avec son rouleau compresseur finir de casser les services publics, et tous les acquis sociaux qui nous aident à affronter la crise.

    • Je réponds un peu en vrac à tous les commentaires reçus.

      Le but de mon texte était de sortir de ce que j’appelle les évidences et souvent des simplismes : trop facile que ce soit celui qui dit non qui soit le sectaire (on n’est pas dans une cour de récré avec le « c’est moi qui l’ai dit le premier ! ») Ne pas s’interroger sur la question ou la position qui a amené à répondre non, c’est du parti-pris, de l’a priori et donc souvent un sectarisme qui a peur de se regarder dans la glace.

      Donc, moi, j’accepte de regarder l’hypothèse que la position de refus du NPA soit du sectarisme et, si je suis, les camarades qui la soutiennent, je débouche sur l’équation :

      Le Front de gauche veut l’unité sans condition autre que la référence à l’antilibéralisme et au refus du traité de Lisbonne

      = position d’ouverture.

      Le NPA veut l’unité sur une plateforme anticapitaliste (interdiction des licenciements, régularisation des sans-papiers, etc.) et donc le refus d’une alliance avec le PS

      = sectarisme

      Eh bien, sur la base de l’équation ouverte, je constate qu’elle est tellement ouverte que j’ai toutes les passerelles... ouvertes pour m’allier avec le PS à court, moyen ou long terme.

      Cela aucun de mes contradicteurs ne veut l’assumer...ouvertement parce que cette porte ...ouverte sur le PS, elle relève du refoulé et de la honte !

      Le NPA joue carte sur table et ne prend pas les électeurs et les lutteurs pour des cons : il sait, pas parce qu’il est sectaire mais parce qu’il s’est construit une grille de lecture qui s’est raréfiée dans la gauche, que des ouvertures comme ça on en a vécu des tonnes et que ces tonnes là, elles nous écrasent. Ces ouvertures se sont des fermetures infâmes, des impasses qui font que la sortie du capitalisme a perdu ses flèches.

      Tous ces camarades qui jonglent avec le mot sectaire comme d’un marteau pour taper sur tout ce qui ressemble à de la clarté politique, des principes de classes éprouvés dans le refus radical du système, tous ces camarades-là cherchent la paille dans l’oeil du NPA et ne veulent pas considérer qu’ils peuvent avoir une poutre dans le leur.

      Car quand même, qu’est-ce que c’est que cette gauche qui détourne les yeux du passé pas très lointain qui nous a quand même amenés à ce crapuleux sarkozysme que nous subissons. Celui-ci, il est tombé du ciel, comme ça ?

      Qui a vraiment intérêt à refouler (c’est bien le mot) le jospinisme, le rocardisme, le delorisme, etc, bref le "socialisme" (vous remarquez, je mets des guillemets) : eh bien, ceux qui en sortent mais sans promettre de ne pas y revenir (Mélenchon) ou ceux qui en vivent sous respiration artificielle (le PC).

      Le NPA, lui, parce qu’il reprend les fondamentaux de gauche, part de l’histoire, pas de la préhistoire, de l’histoire récente, de celle qui a fait (et fait) le sarkozysme. Et dans cette histoire, il fait le tri : si c’est ça le sectarisme, vive le sectarisme. Il s’agit en fait de la nouvelle donne anticapitaliste qui a tellement disparu de certains horizons militants qu’elle éblouit, et même, qu’elle fait mal à certains ! Elle leur est devenue insupportable. Les plus dérisoires étant ceux qui rabattent le NPA sur le supposé arrivisme politicard de Besancenot (et regardez-les se contorsionner maintenant qu’ils savent qu’il ne sera pas tête de liste aux Européennes. C’est pour mieux préparer 2012, qu’ils disent ! Lamentable politique par le petit bout de la lorgnette ! Décidément il y a une gauche qui a des problèmes de vue !)

      On a souvent accusé l’extrême-gauche de croire aux lendemains qui chantent ; venant de ceux qui n’ont eu de cesse de nous faire déchanter et de désenchanter l’idée même de socialisme, il n’y a pas à s’étonner. Mais les Mélenchon et Buffet, eux, prétendent raser gratis demain alors qu’en fait de gratuité, ils nous demandent un chèque en blanc : on ne parle pas des immigrés, ça pourrait fâcher Chevènement, on ne parle pas du nucléaire, ça pourrait fâcher le PC, on e parle pas du PS, on ne parle pas des Régionales...mais à part ça, on va vous changer le monde (par les urnes, crie Mélenchon !).

      Voilà à quoi est réduite la « nouvelle » gauche-vous-allez-voir-ce-que-vous-allez-voir face au sectarisme postulé du NPA : excusez-moi, j’appelle ça gauche de boni-menteurs et vous me permettrez de bien décomposer le mot ! Cette offre politique est inquiétante de réductionnisme politique : c’est du "fais-moi confiance et tu verras...". "Tu veux de l’unité, je t’en donne...mais pose pas plus de question ! ». Cette gauche-là ne fait plus de politique, du moins de celle qui prend les choses à la racine, de la politique radicale. Cette radicalité elle est dans un NPA qui aurait bien voulu qu’on la partage avec lui. Mais en face, ils ont dit non, ce non qui relève, eh ! oui, du sectarisme anti-anticapitalistes  !

      A plus

      Antoine

    • C’est exactement les termes du débat.

      Les sectaires sont ceux qui refusent l’unité sur des bases claires.

      Et comme ils en ont honte ou sont aveugles, ils accusent leur chien d’avoir la rage !

      Allez NPA continue sur la voie que tu t’es fixé. C’est la bonne !

      Michel B.

  • j’ai deux questions :

    a quoi sert le NPA si il ne veut pas "aller aux affaires..." pour faire une politique sociale que tant de gens ont besoin de suite et non qaunt le NPA sera majoritaire a lui seul.

    et pourquoi tant de mediatisation du leader du NPA alors que le meeting du front de gauche qui a rempli le zénith aucun medias télé et autres en a fait échos.

    merci d’eclairer ma lanterne...

    dede

    • Première question-première réponse :

      Qui t’a dit que le NPA ne voulait pas "aller aux affaires" ? Il faudrait arrêter d’écouter ces fables et lire les textes programmatiques et les textes d’action du NPA (http://www.npa2009.org/)

      Il faut arrêter de faire des raccourcis stériles : le NPA, quand il dit qu’il ne va pas aux élections pour cautionner le pouvoir, il dit ça et que ça : contrairement aux simplismes gauchistes qui réduisent électoralisme à participation aux élections, le NPA se présente aux suffrages pour continuer le combat social. C’est pourquoi, à Mélenchon et à Buffet, il rappelle qu’il faut tenir sur la "régularisation des immigrés", "l’interdiction des licenciements", les "1500 € nets mini et 300 € pour tous", etc. Et comme ces revendications sociales sont fermement placées par le NPA au coeur de sa démarche électorale, comme elles sont le socle de l’anticapitalisme et non le cache-sexe d’un antilibéralisme qui est compatible même avec les Verts (Bové), même avec le PS (Fabius, Montebourg), eh bien, TOUT LOGIQUEMENT, on dit qu’on ne s’alliera pas avec le PS. Parce que le PS c’est un pilier du système. Et non seulement ça se dit mais ça se fait : or Mélenchon, au moins pour ne pas gêner un PC et un Chevènement accros au PS, il se tait et il ne fait pas ; il ne fait pas la clarté sur les alliances avec le PS.

      Et ça c’est se préparer à "aller aux affaires" ce qui, cher camarade, est littéralement se soumettre aux affaires et aux affairistes du système. C’est ce que depuis 1981 on a vu et on voit toujours dans les positionnements programmatiques et électoraux du PS. Ces "affaires"-là n’intéressent effectivement pas le NPA parce qu’il se situe sur un tout autre terrain, la lutte des classes. Ce terrain-là est justement aux antipodes des "affaires". Et là gaffe, cher camarade, là, contrairement à ce que la douce et insidieuse propagande nous serine, y compris depuis une certaine gauche de la gauche...là, dans la lutte des classes, est le coeur du pouvoir. Sauf qu’il n’est pas accessible d’un coup de gueule mélenchonien… Et alors le LKP guadeloupéen, sans viser immédiatement le pouvoir, il a fait avancer le schmilblick, non ?

      Le NPA quand il dit non à un Front de gauche qui se prépare à rassembler sur la gauche du PS tout ce qu’il pourra ramasser pour essayer de le faire basculer, plus tôt que tard, vers celui-ci (Mélenchon ministre de quoi ? comme Bové se voyait déjà ministre de quelque chose avec Royal !), le NPA donc, quand il dit non à ces machins électoralistes, il dit oui au pouvoir mais par la rupture, par la révolution.

      Alors, bien sûr, il y en a plein qui sourient, même très à gauche, quand ils entendent ce mot de révolution. Eux ils sont révolutionnaires à un horizon …incertain, dans l’immédiat...ils sont réalistes, comme on dit partout dans les médias. Et le réalisme, c’est pour certains le PS, mais pour récupérer très à gauche, c’est le Front de gauche. Problème : des réalismes comme ça, ca donne la réalité sarkozysée qu’on a suivant le cycle déjà décrit : on se fait élire sur l’espoir populaire, on perd les élections sur le désespoir qu’on suscite, Sarkozy arrive en créant l’espoir que la gauche a déçu ou en profitant du désespoir toujours là chez les déçus de gauche, puis arrive le Front de gauche…Bon on arrête là.

      Le NPA ne joue pas la partition "cocus de l’histoire", alors cette façon de jouer ailleurs que sur le terrain piégé du (faux) réalisme, ça devient de l’extrémisme dangereux, de l’utopie impuissante, du sectarisme sectaire, blablabla...alors qu’au Front de gauche on est radicaux mais sans radicalité programmatique puisque le PC, tu comprends, les régionales tu sais, et le PS quand même, d’accord, c’est sûr, mais bon…

      Il faut arrêter de se raconter des histoires et cesser de crier après un parti qui ne respecte plus les règles du système (oui, même sur le terrain électoral, lui-même toujours subordonné par le NPA au terrain social !). C’est curieux comme on est exigeants avec un parti qui radicalise les ruptures et si complaisants avec les radicaux de la continuité, les « faut pas trop demander », etc.

      Allez camarade, on commence par faire sa révolution dans sa tête et on interroge les vieux de la vieille politique. Et Mélenchon et Buffet ont donné de ce côté-là, y compris au gouvernement, non ? Et après on revient interroger le NPA, d’accord ?

      Le NPA, pour résumer, se bat pour le pouvoir, mais si comme le laissent apparaître le PG et le PC, c’est pour jouer dans la cour capitaliste avec les petits copains PS, le NPA passe son tour. Alors, et le pouvoir ? Et bien, il n’a pas de caution de gauche et le NPA continue sa bagarre, sur le seul terrain qui pourra faire bouger la bien nommée « scène » politique, sur le terrain social. Et comme ça il assure la continuité des repères lutte de classes qui finira bien par créer le rapport de forces à gauche pour gouverner vraiment à gauche !

      C’est dommage que ça ne mène pas au pouvoir immédiatement (ils seraient quand même pas gauchos nos réformistes qui veulent le pouvoir tout de suite…à n’importe quelle condition ?), mais aussi bien ce n’est pas faute que le NPA ait demandé que soit créé un Front de gauche, enfin un vrai. Et retiens, camarade, que l’immédiateté de l’accès au pouvoir c’est souvent, trop souvent, immédiatement le renforcement du pouvoir avec éjection à terme de ses serviteurs de gauche (ça pas grave) mais surtout enfoncement dans le désespoir, UNE FOIS DE PLUS, des travailleurs (ça c’est hypergrave, bien évidemment !). On voit ce que ça donne en ce moment…

      Le NPA casse ce cycle (cirque ?) bien rodé, c’est pour ça qu’ « on » cherche à le casser
      , tant à gauche qu’à droite. Et quant aux délires sur « Besancenot chouchou de Sarko », rappelez-vous, Lénine était pour certains le joujou du Kaiser (cf le train plombé…) ! Allusion historique seulement pour retrouver les filiations grotesques de certaines interprétations ! Avec ça, je crois répondre un peu à ta seconde question et j’arrête là.

      Antoine

    • Mon cher Antoine : "qui se conçoit bien s’énonce clairement, et les mots, pour le dire, viennent aisément". Je constate que plus on avance et plus laborieuses deviennent les argumentations du NPA qui étayent le refus d’entrer dans le front de gauche !

      En août 17 les bolcheviks ont soutenu, contre le général Kornilov, le gouvernement menchevik ; et en octobre ils l’ont renversé. la politique c’est aussi de la dialectique. Contre le capitalisme, adversaire principal, il convient de construire l’union la plus large, et c’est dans ce combat unitaire que le NPA a quelques chances de devenir un parti reconnu, et pas dans un "splendide" isolement, seulement rompu tous les 5 ans jusqu’aux 70 balais de Besancenot !

    • et pourquoi tant de mediatisation du leader du NPA alors que le meeting du front de gauche qui a rempli le zénith aucun medias télé et autres en a fait échos.

      J’ai vu plusieurs fois des extraits du meeting aux infos. Mais ce qui est vrai aussi, c’est que j’ai surtout vu l’intervention de l’ex NPA Picquet (qui tapait violemment sur le NPA), plus que celle de Mélenchon ou Buffet.

      Chico

    • Attention à ta zapette, tu dois confondre TF1et A2 avec la LCP

  • C’est à pleurer, cet énorme cadeau de notre division fait aux eurolibéraux. Il n’y a aucune raison de ne pas être rassemblé aux européennes : les élus de la LCR étaient dans le même groupe que les communistes.

    Et comme pour avoir des députés, il faut dépasser le seuil de 7% ou 9% selon les régions, la division nous fait courir le risque de n’avoir aucun député opposé aux politiques ultralibérales de l’UE.
    Les eurolibéraux peuvent vraiment dire merci au NPA.

    • Cette intervention, comme celle du camarade que parle des bolcheviks, oublient que jamais, nulle part, les travailleurs ne sont arrivés au pouvoir par les urnes. A commencer par les bolcheviks...

      Les dirigeants PC et PG le savent. La vérité, c’est qu’ils ne veulent pas entendre parler de révolution et du pourvoir des travailleurs. C’est pour cela que le NPA leur demande formellement de renoncer dans une campagne commune à gérer le capitalisme avec le PS. Et qu’ils refusent. Pardi : le caviar !

      Avec le développement des luttes, l’unité dans l’action, comme en Guadeloupe, la vraie, celle qui conduit aux victoires, peut se développer jusqu’au Tous Ensemble contre la Profitasyon. Fixer au contraire les élections comme débouché politique, c’est confirmer la stratégie de lutte des places, la trahison derrière le PS. Encore, encore et toujours.

      Mais maintenant, les travailleurs commencent à être vaccinés et rechercher non pas l’alternance, mais l’alternative, la mobilisation pour le socialisme.