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Le PS et les insultes aux profs de philo...

Publie le vendredi 4 juillet 2003 par Open-Publishing

Paris, le 2 juillet 2003

David Hipken,
professeur de français
à Ivry sur Seine (Val de Marne)

A M. François Hollande, premier secrétaire du Parti Socialiste.
Objet : demande d’explication à la suite d’insultes lancées du siège du PS à
l’intention des professeurs correcteurs de l’épreuve de philosophie du
baccalauréat.
Copie à différents organes de presse.

Monsieur Hollande,

lors de la réunion d’harmonisation des professeurs de philosophie correcteurs
d’Ile de France, le vendredi 27 juin 2003, l’assemblée générale des
professeurs de philosophie en lutte a décidé de faire du lundi 30 juin, jour
de la remise des copies de philosophie, un moment fort.

Une manifestation a donc été prévue pour ce jour-là et elle a fait l’objet
d’un communiqué de presse. Partie à 10h de la place de la Concorde pour se
rendre au Ministère de l’Education nationale, elle a regroupé une centaine de
personnes solidaires de l’action des professeurs de philosophie. J’y ai
participé moi-même.

Sur le chemin, nous nous sommes un instant arrêtés devant le siège du Parti
Socialiste, au 10 rue Solférino. Trois personnes se sont alors approchées de
nous ; selon toute apparence, il devait s’agir de votre service de sécurité.

Nous nous sommes présentés poliment à ces trois hommes, visiblement peu
affables. L’un d’eux, probablement le chef, nous a regardé d’un air de
défiance et il a ordonné aux deux autres : « Ne parlez pas à cette racaille ! »

On peut s’étonner M. Hollande, et même être choqué, qu’un tel accueil soit
réservé à un groupe de personnes, quel qu’il soit, au siège de votre parti.
Bon nombre de vos députés s’indignent ces derniers jours des propos de notre
premier ministre qu’ils jugent diffamatoires ; je n’ai pas moins été indigné
d’entendre mes collègues professeurs et moi-même nous faire traiter de « 
racaille « , en d’autres termes d’escrocs ou de voyous.

Il me semble, M. Hollande, que vous pourriez saisir cette triste occasion pour
corriger les directives que vous donnez au personnel chargé de recevoir ceux
qui vous rendent respectueusement visite.

Il serait sans doute apprécié, également, que votre parti songe à présenter
ses excuses pour l’insulte qui nous a été adressée.

Dans l’attente de votre réaction, je vous prie de croire, M. Hollande, en
l’expression sincère de ma considération et de mes salutations respectueuses.