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Le PS s’achemine vers un soutien officiel au traité européen simplifié

Publie le mardi 6 novembre 2007 par Open-Publishing
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de Boissieu Laurent

Le bureau national du PS devrait prendre position ce soir en faveur de la ratification du futur traité européen de Lisbonne, sans toutefois convaincre l’ensemble du parti

C’est aujourd’hui que le PS doit adopter, lors de son bureau national, sa « position défini­tive » sur le traité simplifié européen, qui devrait être signé à Lisbonne le 13 décembre. Un débat qui divise profondément le parti, aussi bien sur le texte lui-même que sur la pro­cédure de ratification, référendaire ou parlementaire. « On commencera par la question du traité, précise le parlementaire européen Stéphane Le Foll, directeur de cabinet de François Hollande.

La question qui est posée, c’est d’abord : est-ce qu’on est pour, contre ou est-ce qu’on s’abstient sur le traité ? » Si toute la difficulté consiste à émettre « un message clair sans humilier les partisans du “non” » , les ténors pro-traité de la rue de Solférino sont persuadés qu ’« une majorité pourra se dégager sur le “oui” » . Les lignes ont en effet lé­gèrement bougé depuis le rejet de la Constitution européenne par le peuple français en mai 2005. Huit anciens parlementaires « nonistes » du PS, dont Vincent Peillon, ont ainsi signé, hier, dans Libération, une tribune dans laquelle ils expli­quent pourquoi ils voteront « oui au nouveau traité » .

Pour les signataires, « le texte désormais proposé n’a plus valeur de Constitution » et « n’est plus qu’un classique traité “modificatif” qui amende les traités existants sans s’y substituer ». « L’approuver ne signifie donc pas que l’on donne quitus à l’ensemble de la construc­tion européenne, comme y conduisait implicitement l’adoption du traité constitutionnel », écrivent-ils. Pour les autres anciens « nonis­tes », au contraire, le traité simpli­fié reprenant la substance du traité constitutionnel, il n’est pas envisa­geable de le ratifier. « Une position commune aurait été souhaitable, mais on sait déjà qu’on n’y parvien­dra pas, déplore l’ancien ministre Pierre Moscovici, qui fut partisan de la Constitution européenne.

J’aurais préféré que tout le monde se rallie au “oui”, mais je comprends qu’il ne soit pas facile pour tous ceux qui ont voté non hier de voter oui aujourd’hui. » Les adversaires du traité simpli­fié hésitent cependant entre deux attitudes, sans toujours préciser s’ils parlent de vote lors de la ré­vision constitutionnelle préalable à la ratification ou de vote pour la ratification en elle-même. Les uns, comme Marie-Noëlle Lienemann et Paul Quilès, entendent bien « voter non » .

Les autres, derrière Henri Emmanuelli ou Laurent Fabius, ont indiqué, eux, qu’ils ne participeront pas au vote. « C’est la solution la plus logique qui permettrait de rassembler les socialistes », a souligné l’ancien premier ministre. Une solution qui ne permettrait toutefois pas de trancher le débat à l’origine de la division du PS sur l’Europe : une politique vraiment de gauche est-elle ou non possible dans le cadre de l’actuelle Union européenne ?

La question oppose sociaux-libéraux et antilibéraux sur le terrain économique et social, les choix européens divergents au sein du PS n’en étant qu’une consé­quence. « Pour certains, nous avons perdu car nous étions trop à gauche, mais pour d’autres, nous ne l’étions pas assez, résume Benoît Hamon dans une tribune publiée hier par France Soir . Ce débat n’est pas tran­ché. Tant que cela ne sera pas le cas, les deux mouvances s’exprimeront publiquement. Et le PS continuera à afficher une ligne peu claire. »

La Croix du 06 novembre 2007