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"Le Président doit taper du poing sur la table"

Publie le samedi 14 octobre 2006 par Open-Publishing

Dans le cadre d’une possible reprise de l’épidémie de chikungunya, la candidate à l’investiture du Parti socialiste pour la présidentielle demande à Jacques Chirac d’intervenir pour que toutes les écoles soient équipées de climatiseurs et de moustiquaires d’ici 1 mois. Elle demande aussi plus de moyens pour les associations de lutte contre la maladie et l’organisation de distributions massives de répulsifs.

"J’interpelle le Président de la République sur la lutte contre le chikungunya. Il doit intervenir et taper du poing sur la table pour que toutes les crèches et les écoles de l’île soient équipées de moustiquaires et climatiseurs", a déclaré hier Ségolène Royal. La candidate à l’investiture du Parti socialiste pour la présidentielle était à la Grande Fontaine (Saint-Paul). Elle a rencontré une famille dont tous les membres ont été contaminés par le chikungunya, ainsi que les membres d’associations de lutte contre le virus. "Je suis stupéfaite d’apprendre qu’il n’y ait pas de distribution massive de répulsifs", a encore dit la Présidente du Conseil régional du Poitou-Charentes.
"Je demande également au Président de la République de faire en sorte que dans le mois restant, avant le début de l’été, les ravines soient correctement nettoyées. Ce qui aurait aussi le mérite de créer des emplois", a ajouté Ségolène Royal. Elle a aussi "interpellé le Président" pour que soient organisées des opérations de distributions massives de répulsifs à toutes les familles de l’île.
Comme pour couper court à toute accusation de récupération politique, la candidate à l’investiture socialiste a noté :
"La santé publique n’est pas le lieu pour des polémiques politiciennes, et je veux donner au Président de la République quitus de ne pas savoir ce qui se passe ici. Mais je l’interpelle sur le sujet, il lui revient de taper du poing sur la table. L’État français a les moyens de distribuer massivement des répulsifs et d’équiper les écoles en climatiseurs et moustiquaires".
Avant de développer ces prises de position, Ségolène Royal s’est entretenue avec les représentants de plusieurs associations de lutte et d’actions de proximité contre le virus. Tous ont mis l’accent sur le manque de moyens et d’aides financières allouées par l’État. "Nous avons utilisé tous les fonds de l’association l’été dernier pour des actions d’information et de soutien auprès des familles et notamment des mamans. Cette année, nous n’avons plus les moyens de renouveler ces opérations", a souligné la représentante du réseau périnatal. "Il est clair que l’épidémie menace de repartir. Outre l’information du public pour l’amener à participer à la lutte contre le virus, il faudrait procéder à des distributions massives de répulsifs. Ce n’est pas le cas pour le moment", a souligné Joël Innocente de l’association Oté Marmaille. "Il faudrait penser à relever le plafond de la CMU (Couverture maladie universelle). Beaucoup de personnes dépassent ce plafond de très peu. Elles n’en bénéficient donc pas et n’ont pas les moyens de payer une mutuelle et encore moins d’acheter des médicaments déremboursés par la Sécurité sociale et pourtant utiles pour soigner les suites du chikungunya", a remarqué le Docteur Samir Messaï.
Ségolène Royal a dit être "stupéfaite". Plusieurs participants ont plaidé en faveur du développement dans l’île d’une politique innovante dans le domaine de la santé publique, de la prophylaxie et de la défense de la nature. Ségolène Royal a conclu la rencontre en soutenant l’idée de faire de La Réunion "un pôle d’excellence en matière de protection de l’environnement et de recherches sur les énergies renouvelables".

"Le Président doit taper du poing sur la table"
Article paru dans Témoignages le samedi 14 octobre 2006