Le chikungunya fait de la résistance à la Réunion

SAINT-DENIS-DE-LA-REUNION
– Le virus du chikungunya continue d’infecter plusieurs milliers de personnes par semaine à la Réunion, qui attend avec impatience la fin de cette épidémie apparue sur l’île en février 2005.

Trois mille nouveaux cas ont été comptabilisés entre le 24 et le 30 avril, une situation qualifiée jeudi d’"extrêmement préoccupante" par Laurent Cayrel, préfet de la Réunion, soulignant "le risque de reprise de l’épidémie à un niveau élevé au retour de l’été austral" .

Le nombre total de cas répertoriés s’élève désormais à 255.000, pour 780 ;000 habitants. Depuis le début de l’année, 213 certificats de décès mentionnant le chikungunya ont été recensés .

Après avoir touché plusieurs dizaines de milliers de personnes par semaine en février, l’épidémie a amorcé une décrue rapide en mars, pour se stabiliser à un niveau encore élevé en avril. Une diminution plus significative est attendue avec l’arrivée progressive de l’hiver tropical et de conditions climatiques moins favorables au moustique vecteur du virus.

Un protocole de démoustication spécifique à la saison hivernale sera appliqué à partir de juin, annonce la préfecture, avec des interventions concentrées sur les éventuels foyers émergents de la maladie.

L’irruption du chikungunya dans un département d’outre-mer qui se croyait débarrassé des maladies tropicales depuis un quart de siècle se traduit par une crise touristique majeure.

Le trafic aérien en provenance de la métropole a chuté de 30% depuis le mois de mars et 1,6 million d’euros d’aides ont déjà été attribuées aux entreprises en difficulté, dans le cadre du plan de secours annoncé le 26 février par le Premier ministre, Dominique de Villepin, en visite à la Réunion.