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Le journal "L’Humanité" imagine-t-il que L’enquete PISA est progressiste ?

Publie le mercredi 15 décembre 2010 par Open-Publishing
3 commentaires

L’enquête PISA vient de l’OCDE.

Nul besoin de présenter cet organisme producteur de statistiques et d’études "scientifiques" visant à cautionner toutes les politiques néolibérales.

Pourtant, L’Humanité du 15 décembre 2010 croit déceler dans l’enquête PISA une condamnation de "l’élitisme" du système éducatif français, et une mise en exergue de la domination de la bourgeoisie sur le système scolaire !

Ce n’est pourtant pas là le but de PISA.
L’OCDE considère l’Education comme un marché, et rien d’autre.

Aussi, les enquêtes PISA de l’OCDE ont un but et un seul : discréditer les systèmes publics d’éducation.
Il s’agit de les faire disparaître petit à petit.

Dans un premier temps ces enquêtes militent pour les rendre les moins couteux possibles, et les entrainer dans une concurrence mortelle avec le privé.

C’est la raison pour laquelle il est prétendu que les systèmes éducatifs "efficaces" (efficaces selon PISA, bien sur) ont interdit le redoublement. Dans le même ordre d’idée, circule une pétition pour interdire la notation des élèves en France....

L’inévitable FCPE, et ses experts vertigineux, participent à cette envolée en affirmant que les élèves ne devraient pas avoir de devoirs à la maison, au prétexte que cela aggraverait les déterminismes sociaux. Gageons que les dirigeants de la FCPE qui préconisent ces bons conseils surveillent de très près les devoirs à la maison de leurs enfants...

Il est navrant que l’Humanité participe à cette croisade contre la transmission des savoirs,contre l’école de la République et le principe même du service public d’Education, au coude à coude avec les néolibéraux.

Messages

  • Le problème de l’Humanité est que, souvent, les journalistes ne savent pas de quoi ils parlent. Il y a peu de temps, l’Humanité des débats a publié sans aucun recul critique la pétition demandant la disparition des notes. Alors que le problème central est celui des moyens humains à consacrer à l’enseignement. Au fond l’Huma va dans le sens du courant. Elle participe à l’entreprise de diversion de la presse et de ceux qui servent les objectifs du pouvoir. On est en droit d’attendre autre chose de ce journal qui se réclame de Jaurès.

    Sur PISA, on pourrait dire que cette enquête a fait réfléchir en Allemagne à tel point qu’elle regarde ce qui se passe en France pour changer son système éducatif. Et que fait notre gouvernement ? Il cherche à imiter l’Allemagne ! Prenons ce qui ne marche pas ailleurs et faisons-le ! Et la gauche est complice de cela... Les hommes politiques français sont tombés bien bas : aucun recul, aucune vision critique, rien à long terme. Ce ne sont plus que des produits publicitaires.

  • Ce n’est pas la première fois -hélas !- que "l’Humanité" abandonne le terrain de l’analyse de classe pour suivre le courant idéologique dominant.

    Ce n’est plus "l’organe central" du Parti Communiste Français qui a successivement abandonné le léninisme, puis le marxisme...
    Alors quelle grille de lecture pour changer le monde ?

    Il fut un temps où l’on disait "Telle société, telle école" plaçant ainsi le fonctionnement et les résultats de l’Ecole dans un contexte économique, social et politique précis.

    Aujourd’hui, on bavarde sur la pertinence de la notation, le "traumatisme" des élèves devant une mauvaise note, etc...
    Autant de leurres idéologiques venus droit du libertarisme capitaliste d’Outre Atlantique et relayés ici par la social démocratie, Europe Ecologie et leur courroies de transmission chez les parents d’élèves.

    Le document PISA même issu des institutions européennes contient des données intéressantes et utiles pour le combat révolutionnaire.
    Mais on n’est pas obligé d’en avaler la logique.

    Pour l’Ecole, comme pour tout dans notre pays, il y a urgence de revenir aux fondamentaux en matière d’analyse si l’on veut réellement changer la société !

    El Viejo Topo.