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Le spectre de l’accident nucléaire
Publie le jeudi 24 janvier 2008 par Open-Publishing2 commentaires
Le gouvernement conservateur joue-t-il à la roulette russe avec le nucléaire canadien ? Le scandaleux congédiement, la semaine dernière, de Linda Keen, la présidente de la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN), soulève d’importantes questions de sécurité et d’environnement. En fait, la situation montre tout le danger qu’il peut y avoir à laisser des politiciens jouer aux apprentis sorciers avec le risque de provoquer une catastrophe.
En novembre, la CCSN a maintenu la fermeture du réacteur nucléaire de Chalk River, vieux de 50 ans, pour des raisons de sécurité. Avant même cette fermeture, le réacteur avait été exploité de longs mois en violation de son permis. Malgré tout, Stephen Harper a forcé sa remise en marche. Un conflit subséquent avec Mme Keen a mené à son congédiement et ramené les dangers du nucléaire sous les feux de l’actualité.
En regard des changements climatiques, le nucléaire présente des avantages indéniables. Il permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre en se substituant aux centrales thermiques (charbon, gaz naturel, etc.). Il assure aussi un approvisionnement constant et suffisant, ce qui n’est pas encore le cas de toutes les énergies renouvelables, malgré de belles percées (solaire, éolienne, maréemotrice, etc.).
On pourra toujours plaider que le risque d’une catastrophe nucléaire est si faible qu’il est acceptable. Ce serait oublier un peu vite la fusion partielle du cœur du réacteur de Three Mile Island (1979) et celle complète de Tchernobyl (1986).
Il y a également tous les accidents évités de justesse et les lacunes parfois criantes en matière de sécurité. Par exemple, en 1998, l’Ontario a dû fermer 7 de ses
20 réacteurs à la suite d’un rapport d’experts indépendants. Il est aussi commun, si on en croit son vice-président, qu’Énergie atomique Canada comble ses lacunes de sécurité bien après que celles-ci sont constatées.
Le nucléaire est si dangereux qu’il exige la plus grande transparence et le maximum d’informations et de débats publics sur la question. L’actuel gouvernement conservateur fait exactement l’inverse. Et il n’en est pas à ses premières frasques sur la question. Le Canada s’est joint, en novembre, au Partenariat mondial pour l’énergie nucléaire, une initiative américaine, sans qu’il y ait le moindre débat politique ou public.
Les risques de contamination de l’environnement existent, surtout dans un contexte de vieillissement des centrales. Sans parler de l’exploitation des mines d’uranium et de la problématique de la gestion des déchets radioactifs.
Plusieurs pays font face à un épineux problème. Le cinquième de l’électricité en Angleterre provient du nucléaire. Mais pas moins de 22 de ses 23 centrales vétustes doivent fermer d’ici 2023. Autrement dit, demain. Le gouvernement a donc donné le feu vert à la construction de nouvelles centrales nucléaires.
Mais même au Royaume-Uni, la question est loin de faire l’unanimité. L’Écosse s’est réjouie de ne pas faire partie du projet de modernisation. « Les risques et les incertitudes de l’énergie nucléaire sont de toute évidence beaucoup trop grands », a déclaré le ministre des Finances John Swinney.
Pourtant, en ce moment, la moitié des quelque 100 réacteurs et plus en construction ou projetés se retrouvera en Chine, en Inde ou dans un autre pays émergent. Le Viêtnam, la Thaïlande, l’Égypte et la Tunisie désirent leur premier réacteur. Disons qu’en termes de sécurité, ce n’est guère rassurant. Et c’est sans compter tous les incidents inquiétants qui ont marqué l’histoire du nucléaire.
L’industrie nucléaire japonaise doit encore redorer son blason après les révélations, il y a cinq ans, sur de faux rapports d’inspection d’incidents. Il y a aussi la défaillance partielle d’un mécanisme de fermeture d’un réacteur bulgare, rendue publique par un dénonciateur, deux mois après les faits. On pourrait trouver beaucoup d’autres exemples.
La science peut mener à la découverte de l’énergie atomique, mais elle ne peut pas nous préserver d’une catastrophe nucléaire, selon la formule de l’écrivain et ex-président de la République tchèque Vaclav Havel. Cela mérite réflexion.
All’IONS ENFANT DU PARADISNUC ! LE JOUR DES DEMENTELEMENTS EST ARRIVE ! OU IL EST PASSE LE PESE POUR TOUT TRAITER ET DECONTAMINER ?
Messages
1. Le spectre de l’accident nucléaire, 24 janvier 2008, 18:38, par Jean-Yves DENIS
Pas de panique on est en france !!!
http://www.qualif.gard.pref.gouv.fr/sections/securite/securite_civile/risques_majeurs/risques_technologiqu/ppi_marcoule/ppi_marcoule/view
Extrait du document d’état "PPIMarcoule.pdf" :
LA MISE À L’ABRI
Les populations situées dans la zone des 10 km autour du site (voir la carte des communes) seraient alertées par
les moyens appropriés, à la disposition des communes (sirènes, véhicules et moyens aériens sonorisés…).
Les sirènes reproduisant le signal d’alerte national avertiraient les populations de la survenue de l’incident.
Le signal d’alerte est un son modulé d’une durée totale de 3 minutes. Le signal de fin d’alerte est un son continu de 30 secondes. La consigne à appliquer immédiatement dans ce cas est la mise à l’abri.
jyd.
2. Le spectre de l’accident nucléaire, 9 février 2008, 02:43, par Gérard
Cela veut il dire qu’ à cause de la rupture du barrage de Malpasset en 1959 en France les ouvrages hydro-électriques auraient du être abandonnés ? Les millions de mettre cubes d’eau libérés cette nuit là ont oblitéré la ville de Fréjus et tué des milliers d’habitants.