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Les antilibéraux cherchent à transformer l’essai du 29 mai 2005

Publie le lundi 25 septembre 2006 par Open-Publishing

Après la victoire du « non », les collectifs veulent sceller leur union en débattant cartes sur table pour créer un rassemblement majoritaire à gauche en 2007.

Rencontre des collectifs de la gauche antilibérale.

À sept mois du but, les antilibéraux réunis dans le Collectif national pour des candidatures unitaires aux élections présidentielle et législatives ne veulent pas échouer près de la ligne. À la Fête, les porte-parole, désignés le 10 septembre à Saint-Denis, sont venus débattre des conditions pour emmener jusqu’au bout et réussir la démarche entreprise après la victoire du « non » au référendum sur la constitution européenne. Comme le rappellera dans le débat Yves Salesse, le mouvement « ne part pas de rien ». Après la charte antilibérale élaborée il y a quelques mois, qui a fixé les grandes ambitions, prémisses à un véritable programme de gouvernement, les collectifs ont adopté une feuille de route commune, lors de la rencontre de Saint-Denis. Mais des questions restent en suspens pour la faire vivre, s’accordent à reconnaître les participants au débat. Olivier Dartigolles, dirigeant du PCF, liste les « ingrédients » nécessaires pour aboutir à un véritable accord politique qui scelle cette union : le besoin d’approfondir la feuille de route, avec un débat « qui ne renvoie aucune question à plus tard », le travail sur « le contenu de propositions fortes » et la construction de candidatures unitaires « efficaces, incarnant la diversité légitime ».

Pour Christian Picquet, de la minorité de la LCR qui n’a pas approuvé la décision de son parti de désigner Olivier Besancenot candidat à la présidentielle, il reste « du chemin à parcourir » pour passer « aux travaux pratiques », notamment sur la question de « l’indépendance par rapport au PS ». Cette exigence - qui renvoie au refus de toute alliance ou gouvernement avec le PS - est-elle compatible avec la volonté de rassemblement victorieux pour battre la droite en 2007 ? Dans le public, une jeune femme proche de la direction de la LCR, qui déclare qu’il s’agit d’un préalable indépassable, s’attire les sifflets. Des membres des collectifs invitent à partir du refus des orientations libérales et sociales-libérales qui s’est exprimé le 29 mai 2005, avec le « non » au référendum, pour faire bouger les lignes à gauche. « Nous avons créé la surprise en 2005, nous pouvons la reproduire en 2007 », estime Claude Debons. « Il se passe quelque chose, de la rue aux urnes », renchérit Amida Ben Sadia. Ce qui implique de ne pas négliger les questionnements qui traversent le PS, rappelle René Revol, de PRS : « Le PS va-t-il vers le blairisme ou rompt-on avec lui ? » Pour lui, les collectifs ne peuvent être indifférents au positionnement des socialistes - dont beaucoup se sont prononcés pour le « non » au référendum - pour relever la « responsabilité historique d’amener une gauche de transformation sociale au pouvoir ».

Reste à traduire cette ambition dans le programme à adopter : « Quelle importance accordons-nous à la croissance économique pour dégager les moyens d’une autre politique ? » interpelle un responsable communiste. Mais aussi dans le choix de la candidature pour 2007, pour lequel du chemin reste aussi à faire afin d’accorder les violons. Certains pensent, à l’instar de Christian Picquet, que « la figure d’un parti politique peut difficilement représenter le mieux toutes nos convergences ». Olivier Dartigolles, pour sa part, réaffirme l’engagement du PCF à tout faire pour « réussir l’union populaire », y compris sa disponibilité pour incarner le rassemblement à la présidentielle. Une manière de poser le débat « sans préalable », ni exclusive, comme le réclament de nombreux intervenants. Pour tous, en tout cas, une chose est sûre : on ne pourra « se passer de personne » dans le combat à venir.