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Les intermittents démentent toute violence à Star Academy

Publie le jeudi 23 octobre 2003 par Open-Publishing

mercredi 22 octobre 2003, 18h14

Les intermittents démentent toute violence à Star Academy

PARIS (Reuters) - Vidéos à l’appui, les intermittents ont présenté mercredi leur version de l’interruption de l’émission Star Academy sur TF1, démentant toute violence de leur part.

Lors d’une conférence de presse au Théâtre de la Ville, la coordination des intermittents et précaires d’Ile-de-France a diffusé les images, "ni bidonnées, ni tronquées", des heurts qui ont opposé samedi dernier une cinquantaine de manifestants au personnel de sécurité du studio de la Plaine-Saint-Denis, où se déroulait en direct Star Academy.

Les films vidéo tournés par les intermittents, qui montrent notamment plusieurs vigiles frappant des manifestants, devaient être transmis dans la soirée ou jeudi matin au juge Thierry Deroulez, chargé de cette affaire au parquet de Bobigny.

Quatre personnes ont été arrêtées et mises en examen pour "entrave à la liberté du travail" et "violences en réunion" à la suite de l’intrusion de manifestants sur le plateau de Star Academy, intrusion qui a contraint TF1 à interrompre son "prime time" pendant plus de deux heures.

"Avec ces images, nous avons les éléments suffisants pour rétablir l’équilibre", a déclaré à Reuters Me Dominique Noguères, l’un des avocats de la défense. "Elles prouvent que les personnes violentes ne sont pas du tout du côté des intermittents".

Au total, six plaintes ont été déposées contre les intermittents par TF1, la société de production Endemol, la société New Prod, une hôtesse d’accueil souffrant d’une luxation de l’épaule et deux vigiles.

TF1 a estimé son préjudice commercial à près de deux millions d’euros, notamment en raison de la non-diffusion de dizaines de spots publicitaires.

Après avoir reçu lundi une délégation qui demandait le retrait des plaintes de TF1, le P-DG de la chaîne, Patrick Le Lay, s’est accordé 48 heures de réflexion. Il devrait annoncer sa décision jeudi matin.

QUATRE PLAINTES D’INTERMITTENTS

Patrick Le Lay aurait accepté le principe d’une émission-débat avec les intermittents sur la réforme de leur assurance-chômage, à laquelle ils s’opposent depuis fin juin. Le protocole, qui doit être appliqué progressivement à partir de janvier 2004, prévoit notamment la réduction de la durée d’indemnisation des techniciens et artistes du spectacle.

Côté manifestants, quatre plaintes contre X ont été déposées pour violences et voies de faits. L’un d’entre eux a eu le péroné fracturé et s’est vu prescrire 34 jours d’interruption temporaire de travail (ITT).

Mercredi, après un début de conférence de presse classique, quoique dans la pénombre, les journalistes se sont vu demander d’éteindre caméras et enregistreurs pendant la diffusion des vidéos, "dans l’intérêt des inculpés".

Une dizaine de minutes d’images saccadées montrent entre autres l’explosion sous la pression d’une porte vitrée du hall du studio et plusieurs altercations entre intermittents et vigiles, ces derniers frappant à plusieurs un homme à terre à coups de pied ou bousculant violemment une femme qui tente de protéger le caméraman du groupe.

L’un d’entre eux, ne portant pas de costume sombre avec logo comme les autres, est montré fonçant tête baissée dans le groupe de manifestants puis jetant un jeune homme dehors après lui avoir asséné un coup de poing au visage.

Avant les échauffourées, un petit groupe d’intermittents était parvenu à pénétrer sur le plateau de Star Academy, déployant une grande banderole "Eteignez vos télés". Après avoir brièvement donné la parole à un porte-parole, la production a suspendu l’émission, remplacée par un téléfilm.

"Nous voulions juste faire entendre nos revendications", a expliqué Gilda, une intermittente. "Notre lutte a débuté il y a quatre mois. Elle n’est pas plus radicale aujourd’hui qu’au début. C’est la réponse qui s’est radicalisée", a-t-elle dit.

"Deux blessés, quatre mis en examen : je crois qu’on paie un peu cher notre accès aux médias audiovisuels", a déploré de son côté Serge.