Accueil > Les "résultats" de la réforme hospitalière : mourir à la porte de l’hôpital

Les "résultats" de la réforme hospitalière : mourir à la porte de l’hôpital

Publie le jeudi 29 juin 2006 par Open-Publishing
2 commentaires

Les "résultats" de la réforme hospitalière
CHU - Nancy : mourir à la porte de l’hôpital !


Jeudi 25 mai, un habitant de Vandœuvre est raccompagné chez lui par un proche. Dans la voiture, l’homme s’affaisse, vicitime d’un malaise. Sa femme est prévenue, et il paraît plus simple à tout le monde d’aller directement au CHU de Nancy-Brabois, situé à environ deux kilomètres.

Hélas, la famille ne savait pas qu’il n’y a plus de prise en charge des urgences dans cet hôpital. Notre collègue de la conciergerie, respectant la procédure d’admission applicable en situation d’urgence, renvoie la malheureuse famille à l’hôpital central, situé quelque six kilomètres plus loin. Le patient décède en cours de route. Le malaise s’avère être d’origine cardiaque. Un comble, quand précisément le service de cardiologie se trouve à l’hôpital de Brabois !

La famille a annoncé sa décision de porter plainte pour non-assistance à personne en danger. Mais c’est l’Agence régionale d’hospitalisation (ARH), dans le cadre du plan « Hôpital 2007 », qui avait programmé et ordonné la fermeture du SAS d’urgence à l’hôpital de Brabois adultes, et prévu pour 2007 l’ouverture d’un accueil d’urgence dans une clinique privée. Le conseil d’administration, présidé par Rossinot, maire de Nancy, avait approuvé. Bien des responsables du milieu médical avaient été choqués par une telle décision, mais n’étaient pas intervenus publiquement et le projet avait fini par aboutir à la fermeture définitive, le 3 novembre 2003, des urgences de cet hôpital dont l’enseigne se voit à des kilomètres à la ronde.

Aujourd’hui, l’émotion est grande. D’ex-cardiologues du CHU ont écrit à la presse pour faire part de leur indignation. L’un d’eux écrit même que tous les médecins étaient « convaincus qu’un tel accident était malheureusement prévisible ».

Quant à la direction, il apparaît que son souci principal est de ne pas être inquiétée.

En tout état de cause, la seule véritable mesure d’urgence vitale à prendre aujourd’hui, c’est la réouverture du SAS de Brabois.

Extrait de Lutte Ouvrière du 23.06.2006

Messages