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Les routiers français engagent le bras de fer
lun. juin 16, 2008 9:23 CEST
PARIS (Reuters) - Les transporteurs routiers, suivis à Paris par les ambulanciers, ont commencé lundi une journée nationale d’action avec de nombreuses opérations "escargot" partout dans le pays pour exiger des aides accrues face à la hausse du prix du carburant.
Des centaines d’opérations "escargot" et "péage gratuit" étaient prévues dans toute la France pour forcer le gouvernement à aller au-delà du plan annoncé au début du mois et qui prévoit essentiellement des reports d’échéances.
Ce mouvement reconductible a commencé en général après 09h00 pour éviter de perturber les épreuves du baccalauréat.
Dès l’aube, un cortège d’une centaine d’ambulanciers s’est formé au péage de Saint-Arnoult, dans les Yvelines, et les véhicules se sont rendus ensemble devant le ministère de la Santé à Paris, a annoncé le Centre national d’informations routières (CNIR).
Une opération "escargot" a été lancée par les routiers en Charente-Maritime à Chevance, sur la N10 en direction de Bordeaux, ce qui a immédiatement provoqué la formation d’un embouteillage, précise le CNIR.
A Nice, des barrages filtrants ont perturbé les accès à l’aéroport sans conséquences graves ni embouteillages.
Sur l’autoroute A7, dans la région de Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône), une opération escargot a commencé en matinée, tandis qu’une centaine de poids lourds prenaient la direction du site pétrolier de La Mède où le cortège a prévu de se disloquer vers 13 heures.
Les routiers ont exprimé leur souci de ne pas perturber l’accès aux épreuves du bac de philosophie.
"Il ne s’agit pas de pénaliser les usagers, mais de lancer un avertissement au gouvernement. Il doit prendre ses responsabilités", a dit à Reuters le président du syndicat de transporteurs routiers Unostra en PACA, Philippe Fournier.
PROMESSES DE BUSSEREAU
Les syndicats ont annoncé qu’ils espéraient mobiliser plusieurs milliers de véhicules dans toute la France.
L’opération intervient à la veille d’une journée d’action nationale organisée par des syndicats de salariés pour la défense des 35 heures et des retraites.
Le secrétaire d’Etat aux Transports, Dominique Bussereau, a annoncé le 5 juin plusieurs mesures qui ne comprennent aucune mise à contribution des sociétés pétrolières, alors que les routiers demandent un prix européen fixe et garanti du gazole pour les professionnels.
Le gouvernement a avancé la possibilité d’étaler le paiement des charges fiscales et sociales des entreprises de transport et un remboursement anticipé par l’Etat de la TIPP (Taxe intérieure sur les produits pétroliers), ce qui représente selon le gouvernement un effort immédiat de 100 millions d’euros.
Le gouvernement a en outre favorisé l’adoption par l’Assemblée d’une disposition favorisant la répercussion de la hausse du coût du gazole sur les clients des transporteurs.
Il prévoit enfin une discussion en juillet avec les syndicats et organisations professionnelles sur le temps de travail. Dominique Bussereau doit recevoir à nouveau les transporteurs jeudi.
Thierry Lévêque avec les correspondants régionaux, édité par Guy Kerivel