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Liban : assassinat de l’ancien secrétaire général du Parti communiste libanais Georges Hawi

Publie le mardi 21 juin 2005 par Open-Publishing
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Georges Hawi, un proche de l’opposition anti-syrienne, a été tué, mardi, dans un attentat à la voiture piégée, en plein centre de Beyrouth.

Georges Hawi, âgé d’une soixantaine d’années, se trouvait dans sa voiture, une Mercedes, près de son domicile dans le quartier de Wata Moussaytbeh lorsque l’explosion a eu lieu.

Il s’agit du second assassinat de ce type en moins de trois semaines. Le 2 juin, Samir Kassir, éditorialiste au grand journal An Nahar et personnalité de gauche anti-syrienne, avait trouvé la mort dans des conditions analogues.

Selon des témoins, Georges Hawi était assis près de son chauffeur qui conduisait la voiture au moment de l’attentat. Le chauffeur, blessé, a été transporté à l’hôpital. L’attentat semble avoir été perpétré à l’aide d’une télécommande, ont-ils indiqué.

Les équipes de secours se sont aussitôt rendues sur place dans ce quartier très commerçant. Arrivée sur les lieux de l’attentat, l’épouse du responsable communiste a perdu connaissance et a dû être emmenée pour des soins.

L’attentat visant Haoui intervient deux jours seulement après la victoire électorale des listes anti-syriennes de Saad Hariri qui ont remporté la majorité absolue des sièges à la Chambre des députés.

Saad Hariri a repris le flambeau de son père, l’ancien Premier ministre Rafi Hariri, lui-même assassiné à la mi-février à Beyrouth après s’être dressé quelques mois plus tôt contre la tutelle syrienne sur le Liban.

Sa mort avait déclenché dans le pays une crise politique qui a précipité le départ des 12.000 soldats syriens encore présents dans le pays malgré la fin en 1990 de la guerre civile qui avait justifié leur intervention au milieu des années 1970.

La Syrie a démenti toute implication dans les assassinats de Hariri et Kassir, mais de nombreux Libanais la soupçonnent d’avoir téléguidé ces attentats, de même que les Etats-Unis qui ont récemment exprimé la crainte de l’existence à Damas d’une « liste noire » de personnalités libanaises à assassiner.

Messages

  • Portrait : Georges Hawi

    Georges Hawi, 67 ans, était une figure de proue du Parti communiste libanais (PCL) et avait récemment rejoint publiquement les rangs de l’opposition antisyrienne. Il a été assassiné mardi 21 juin dans un attentat à l’explosif à Beyrouth.

    Un des dirigeants du mouvement national (gauche) durant la guerre civile (1975-1990), il a fondé dès les premières heures de l’invasion israélienne du Liban en 1982 le "Front de la résistance nationale" qui a combattu les forces d’occupation israéliennes jusqu’en 1985.

    Proche des autorités de Damas pendant des années, il a publiquement basculé dans le camp adverse après l’assassinat de l’ex-Premier ministre Rafic Hariri en février, qui a été le point de départ d’un mouvement populaire pour la fin de la tutelle syrienne.

    Il est resté toutefois membre du PCL, une formation qui maintient son allégeance envers Damas, et dirigeait l’opposition en son sein.

    Connu pour son franc-parler, Hawi est né en 1938 à Bteghrine, un village de la montagne du Metn, à l’est de Beyrouth. Il rejoint très jeune le PCL, en 1955.

    En 1964, il est brièvement emprisonné pour son rôle d’activiste syndical.

    Grand défenseur de la cause palestinienne, il est arrêté en 1969 durant une manifestation de soutien aux Palestiniens.

    En 1979, il est élu au poste de secrétaire général du PCL, qu’il occupera jusqu’en 1993.
    Homme de dialogue, il était très proche du leader socialiste druze Kamal Joumblatt, assassiné en 1977 près d’un barrage syrien, et du leader palestinien Yasser Arafat, mort en 2004.

    Il était marié à Sossie Madayan, fille de l’un des fondateurs du PCL, Artine Madayan, et avait trois filles. Il avait également adopté le fils de son épouse, Rafi Madayan, candidat malheureux aux récentes élections législatives.

    Georges Hawi doit être inhumé vendredi lors de funérailles populaires à Beyrouth.

    http://permanent.nouvelobs.com/societe/20050621.OBS0949.html