Accueil > Luc Ferry a échappé au syndrome des festivals...

Luc Ferry a échappé au syndrome des festivals...

Publie le samedi 12 juillet 2003 par Open-Publishing

Luc Ferry a échappé au syndrome des festivals, mais craint une rentrée chaude

Luc Ferry pense avoir échappé, sur le front de l’enseignement, au syndrome des festivals après l’annonce de bons résultats pour la cuvée 2003 du baccalauréat qui n’a pas souffert des appels au boycott, mais le ministre craint néanmoins une rentrée chaude sur le plan social.

"Nous avons parfaitement conscience que le bac aurait pu mal se passer. C’était vraiment difficile. On aurait pu avoir de gros pépins, comme il y en a actuellement dans les festivals", a reconnu vendredi le ministre lors d’une conférence de presse, en annonçant un taux de réussite record de 80,1% pour le bac 2003.

Dans un climat social tendu par près de deux mois de grève enseignante, "un seul incident important a été répertorié, à Montpellier, où 164 copies ont été volées dans un centre de tri", a-t-il dit. Le ministre a rendu hommage aux enseignants, chefs d’établissements et responsables de l’administration qui ont permis la bonne gestion de l’énorme machine du baccalauréat sur l’ensemble du territoire.

"Il s’en est fallu d’un cheveu pour que tout dérape dans certains endroits lors des épreuves du bac", a estimé le ministre. "Il ne faut pourtant pas que les enseignants pensent que le ministre chante victoire", a-t-il ajouté. "Il faut bien avoir conscience que les problèmes de fond, autour de ce qu’on a appelé le malaise enseignant, ne sont pas résolus", a-t-il dit, semblant prendre en compte les appels des syndicats enseignants qui ont donné rendez-vous à la rentrée à leurs adhérents.

Dès le 27 juin, les cinq principales fédérations syndicales des enseignants (FAEN, Ferc-CGT, FSU, SGEN-CFDT et Unsa) qui ont mené l’intersyndicale depuis la rentrée, ont appelé les personnels à se réunir en assemblées générales le jour de la pré-rentrée, poussées par une base très revendicative et quelques partis ou syndicats d’extrême gauche, comme Sud notamment.

De fait, l’ampleur de la mobilisation annoncée pour septembre 2003 dépendra, comme chaque année, du budget 2004 dont la préparation arrive en phase de bouclage au moment de la rentrée scolaire.

Pour apurer le contentieux, la rue de Grenelle compte sur l’ouverture, plusieurs fois annoncée, d’un "grand débat national sur les missions de l’école et les métiers d’enseignants", qui devra se tenir tout au long de l’an prochain.

"Il ne portera pas seulement sur les retraites. Quand vous regardez ce que disent les enseignants, ils se plaignent de l’hétérogénité des classes, les questions de discipline, d’autorité, de motivation des élèves, de passion ou de manque de passion des élèves, d’échec scolaire face auquel nombre d’enseignants se sentent impuissants, et évidemment, des questions comme le statut des valeurs de la laïcité", a expliqué le ministre jeudi.

Pour l’instant, gouvernement et syndicats sont d’accord pour tenter de dégager un "diagnostic partagé" sur le bilan de la loi d’orientation de 1989, qui doit être revue l’an prochain.

"Le vrai problème de ce débat, ce sont les intentions qu’il y a derrière", craint Luc Berille, secrétaire-général du SE-UNSA.

A droite, le député UMP Pierre-André Perissol souhaite surtout qu’il serve à définir ce qu’est le "socle commun de connaissances" que tout jeune scolarisé doit connaître à l’issue de sa scolarité obligatoire.