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Lyon : on rigole pas à la SNCF

Publie le jeudi 4 mai 2006 par Open-Publishing
5 commentaires

lieu : Lyon, gare de la pardieu
date et heure : vendredi 28 avril, fin d’après-midi.

V.R,femme de 40 ans, a décidé de passer le week-end prolongé chez sa mère qui vit en Isère. Comme elle sort de son travail et se rend en gare de Lyon-Pardieu, lorsqu’elle arrive sur place il y a trop de monde devant les guichets pour qu’elle puisse s’acheter son titre de transport. Qu’à cela ne tienne, elle risque de râter son train et ensuite sa correspondance, elle se dirige vers le quai résolue à acheter son billet auprès du contrôleur, comme cela est arrivé à plusieurs d’entre nous.

Sur le quai, une employée de la SNCF veut lui interdire le passage (on ne peut plus se rendre sur un quai sans billet de train). la jeune femme explique à l’employée qu’elle se rend chez sa mère, qu’il y a trop d’attente pour acheter son billet et qu’elle le prendra dans le train directement auprès du contrôleur. L’employée de la SNCF ne veut rien savoir, tente d’empêcher la future passagère de prendre le train. S’en suit un échange de mots et l’utilisatrice arrive malgré tout à monter dans le wagon où, après avoir posé son sac de voyage, elle prépare son chéquier pour régler son voyage.

Entre temps, l’employée de la SNCF a appelé à la rescousse ses collègues et forte de leur présence monte dans le wagon, attrappe la passagère par le bras et l’oblige à descendre du train tout en parlant haut et fort, criant "j’en ai marre des voleurs, frodeurs et de la racaille". Sur le quai, alors que ses collègues font un cordon autour des deux femmes, l’employée réitère son laius en criant à tue-tête. Là, la "ex-future-passagère" commence à s’enerver et se fâche à son tour. Qu’on la traite de racaille alors qu’elle s’apprétait chéquier en main à rencontrer le contrôleur du train lui semble plus que démesuré, voire insultant.

Les employés de la SNCF appellent alors la police et c’est vigipirate qui arrive et embarque la "resquilleuse" menottes aux poignets. On va lui faire traverser ainsi la gare de la Pardieu et cela va se solder pour elle à 17 h de garde à vue avec fouille au corps ! Et bien évidemment sans qu’on prévienne la mère qui attend en Isère et qui s’inquiète un peu de n’avoir aucune nouvelles de sa fille qui n’est joignable ni chez elle ni sur son portable.

Je n’aurais sans doute pas cru à cette histoire tant elle paraît incroyable (17h de garde à vue pour avoir non pas voulu prendre un train gratuitement mais pour vouloir au final acheter son billet DANS le train), je n’y aurais sans doute pas cru disais-je si elle n’était arrivée à ma soeur.
En fait elle me fait frémir. Mais c’est quoi cette société où l’on se fait embarquer menottes aux mains sans raison valable où l’on se tape 17h de garde à vue parce qu’on s’est un peu engueulé avec une employée qui fait du zèle ?

Nous ne sommes à l’abri de rien. Et le Chili, c’est pour quand ?????

Messages

  • Action « Portes ouvertes » dans le métro parisien !

    Parce que les barrières du métro sont les premières frontières et que la répression y sévit avec force, non au contrôle des déplacements. Le transport collectif est un droit : accès au métro, RER et trains sans condition.

    Pour la liberté de circulation ici et maintenant.

    Le RATP (Réseau pour l’Abolition des Transports Payants) et L’Assemblée de Montreuil appellent à une action portes ouvertes dans le métro.

    Rendez-vous place du Chatelet à côté de la fontaine le Jeudi 4 Mai 2006, à 18h.

    On se rendra ensuite dans une station du métro pour :
     bloquer les accès payants pour laisser passer les gens gratuitement par une porte latérale
     revendiquer l’accès gratuit au transports
     protester contre le contrôle des déplacements et la répression dans les transports.

    LIBERTE DE CIRCULER

    REAGIR CONTRE LA REPRESSION AGIR POUR UNE VRAIE SOLIDARITE DANS LES TRANSPORTS

    Depuis 2001, le RATP - Réseau pour l’Abolition des Transports Payants - revendique les transports gratuits pour toutes et tous et essaye de faire vivre la lutte, en la nourrissant de réflexions, de débats et d’actions concrètes. En effet, la justification des transports payants n’est absolument pas économique, mais politique. Le ticket ne constitue qu’une part limitée (25% selon le site du STIF, le syndicat des transports d’Ile de France) des recettes financières des entreprises de transports, qui sont financées essentiellement par l’argent public. Finalement le coût du ticket ne sert qu’à payer les outils de notre propre contrôle (tourniquets, cartes oranges ou navigo, contrôleurs , etc.) ! ! !

    Le ticket est le prétexte à toutes les polices...

    Les transports payants sont un instrument privilégié de contrôle et « d’apartheid social ». Le ticket est le prétexte à toutes les polices : police des étranger-e-s, des pauvres, des jeunes, des militant-e-s, des révolté-e-s, etc. On s’étonnera donc moins que les transports, tels qu’ils sont conçus aujourd’hui, ait pu être l’une des cibles de la révolte de certains quartiers en novembre 2005, là où règne une véritable relégation sociale.

    ...et à une véritable criminalisation de la pauvreté

    L’arsenal répressif s’est d’ailleurs particulièrement développé dans les transports et la situation est aujourd’hui préoccupante. Entre autre, la loi de sécurité quotidienne, votée sous le gouvernement de la gauche plurielle en 2001, a créé le délit de fraude d’habitude. Résultat : c’est jusqu’à 7 500 € d’amende et 6 mois d’emprisonnement qui attendent le ou la sans-ticket qui cumule plus de 10 PV non réglés sur une période de 12 mois. Ces lois répressives sont bel et bien appliquées. A la fin 2005, on peut estimer à 10 000 les dépôts de plainte pour délits de fraude habituelle (dont 7 000 par la Sncf sur toute la France, 2 000 par la Ratp en Ile-de-France, et 1 000 cumulés sur tous les autres réseaux urbains : Marseille, Lyon, Orléans, ...), ayant conduit à plus de 3 000 jugements déjà rendus, dont environ 1/3 de prison ferme, 1/3 de prison avec sursis et 1/3 de « simple » amende. A quoi s’ajoutent des pouvoirs accrus pour les forces de l’ordre dans les transports, des systèmes de vidéosurveillance et de contrôle de nos déplacements de plus en plus perfectionnés.

    C’est pourquoi le RATP et l’Assemblée de Montreuil revendiquent :

     la gratuité des transports collectifs et la liberté de circulation et d’installation pour toutes et tous
     la création ici et maintenant d’outils d’entraide et de solidarité, comme les mutuelles de sans-ticket.
     l’arrêt de toutes les poursuites judiciaires et la libération immédiate de tous les émeutiers, lycéens étudiants, militants, fraudeurs ou sans-papiers
     le retrait de toutes les lois répressives et anti-sociales (délit de fraude d’habitude, loi de Sécurité Quotidienne, loi sur l’égalité des chances et sur la prévention de la déliquance ainsi que le projet de loi CESEDA sur l’immigration choisie...)

    Face à cette répression et à la precarisation de nos vies, à l’instar de la jeunesse qui ne cesse de se révolter, développons des outils de lutte collectifs et solidaires, qui seuls permettront d’offrir une perspective concrète et efficace.

    En effet, aucun gouvernement ne changera cette situation. De droite comme de gauche, tous oeuvrent en faveur des intérêts d’une minorité de nantis, au renforcement des inégalités, à la privatisation des services publics et à la répression de toute forme de contestation d’un système qui nous isole et nous enferme. Ainsi à nous de nous réapproprier les outils de notre épanouissement : Le ticket transports gratuits

    Le Réseau pour l’Abolition des Transports Payants distribue un ticket pour revendiquer les transports gratuits. Ce ticket ne remplace toujours pas aux yeux de la RATP un titre de transport usuel. Vous pouvez toutefois le montrer aux contrôleurs, libre à vous d’être munis d’un titre de transport valable ou pas. Votre acte sera relié à la pratique d’autres voyageurs qui revendiquent également la gratuité des transports. Vous pouvez commander des tickets "Transports Gratuits" auprès du collectif RATP.

    La mutuelle de sans ticket L’action individuelle est vouée à l’échec. Pour répondre à cette évidence, le RATP s’est interrogé sur les mutuelles de sans-tickets dont on apprend l’existence ici et là, plus particulièrement chez nos voisin.e.s scandinaves (finlandais d’Helsinki, suédois de Stockolm ou Göteborg). Le principe est simple : on cotise à une mutuelle qui indemnise ensuite les personnes. Vous pouvez contacter la mutuelle en adressant un courrier ou un mail aux adresses indiquées ci-dessous. De plus la mutuelle est prête à rencontrer des sans-tickets qui ont effectivement été condamnés à de la prison infractions dans les transports.

    Le RATP - Réseau pour l’Abolition des Transports Payants site : http://ratp.samizdat.net mèl : gratuit [@] samizdat.net

    L’Assemblée de Montreuil se réunit, depuis novembre 2005,en solidarité avec les émeutiers, pour réagir contre la repression et la prison, tous les jeudis à partir de 19 heures Bourse du travail de Montreuil 24, rue de Paris, 93 100 Montreuil M° :Croix-de-Chavaux mèl : réunionmontreuil [@] no-log.org

  • Bonjour, il est dommage dans arriver là !
    L’employé sncf aurait dû vous emmener voir le contrôleur tout simplement.

    Ce que dit le réglement de la SNCF.

    Si vous êtes sans billet valable (vous avez oublié de composter votre billet, vous ne retrouvez pas le supplément ou encore votre réservation ne correspond pas au train que vous empruntez), présentez-vous spontanément au contrôleur avant ou aussitôt après le départ du train. Cette démarche vous permettra de bénéficier du « tarif de bord » si votre situation doit être régularisée. Dans ce cas, la régularisation effectuée par le contrôleur inclut une participation (minime) aux frais de confection à bord.

    Si vous ne vous présentez pas spontanément au contrôleur, votre situation sera régularisée aux conditions du « tarif contrôle ». La somme demandée par le contrôleur comprendra alors : l’insuffisance de prix éventuelle résultant de l’application des tarifs ainsi qu’une indemnité forfaitaire légale. Ce paiement peut se faire en liquide ou par chèque. Le contrôleur remet alors une quittance au voyageur.

    • bonjour, étant employé à la SNCF je me permets de rectifier quelques informations. Tout d’abord sur certains trains, dans un souci de "confort" des usagers, c’est a dire sur des trains où l’on désire le moins géner les voyageurs, la SNCF se permet de filtrer les détenteurs de billets de train afin qu’il n’y ait pas de voyageurs sans billets dans le train. Ce qui laisse le controleur s’occuper d’autre chose (réclamation...) cela lui facilite le travail. Maintenant, je suis désolé de vous l’apprendre mais votre soeur est bien en tort vis à vis de son comportement. On ne force pas pour predre son train et encore moins lorsque vous avez des gens qui contrôlent. A bon entendeur...

    • Totalement d’accord avec toi, Malik. Dans cette affaire, on assiste encore une fois à cette attitude si française qui veut que les règles soient bonnes pour les autres, mais que soi même on se permet de les ignorer, y compris par la force.

      Parce que Madame a décidé de ne pas achêter son billet à l’avance et d’arriver à la dernière minute à la gare, tout à coup tout le monde doit se plier à ses caprices. Elle a bien entendu le droit "d’avoir des mots" envers un agent de la SNCF (on ne nous dit pas lesquels, mais on peu parier qu’ils n’étaient pas tres gentils) et de forcer le passage pour monter dans le train de son choix.

      Je prends le TGV deux fois par semaine pour le boulot. Et je vous assure qu’on en voit des vertes et des pas mûres. Je rends hommage ici a la patience des contrôleurs, qui doivent gèrer ce genre de personnages.