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Mais de quels services publics voulons-nous ? A nous de décider dans la grève

Publie le samedi 17 mai 2008 par Open-Publishing
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Fédération CNT des travailleurs
de la santé, du social et des collectivités territoriales
33 rue des Vignoles
75020 Paris
Tel : 06 28 33 42 43
Courriel : fede.sante-social@cnt-f.org
Site : http://www.cnt-f.org/sante-social.rp/

Communiqué

Mais de quels services publics voulons-nous ?
A nous de décider dans la grève

En pleine révision générale des politiques publiques, une grande partie des personnes concernées, notamment dans l’éducation, expriment leur refus de ces réformes. Ces évolutions sont révélatrices de la manière dont l’Etat considère ces missions. Depuis l’origine le fonctionnement des services publics est basé sur le centralisme et la hiérarchie. Un fonctionnement autoritaire qui empêche toute appropriation collective des ces services. Rien d’étonnant qu’aujourd’hui ils échappent à ceux qui y travaillent et ceux à qui ils sont destinés. .

Si les fonctionnaires « bénéficient » de la sécurité de l’emploi, ils sont pour la plupart soumis à l’obéissance hiérarchique, dont les conséquences en terme de liberté d’expression sont quasiment les mêmes que celles que subissent les salariés du secteur privé. La remise en cause du statut constitue un pas supplémentaire dans ce sens. Toutes les personnes embauchées par le biais de contrats précaires perdent cette garantie de l’emploi, mais sont toujours soumis aux mêmes devoirs que les autres fonctionnaires. Les évolutions actuelles tendent ainsi à légitimer des pratiques managériales, qui accentuent l’individualisation du travail, la performance et l’infantilisation des agents, évalués sur leur capacité à bien servir.

Le fonctionnement autoritaire des institutions est également à l’origine d’une opposition entre usagers et salariés, qui gagne du terrain. Dans de nombreux services publics les mesures répressives envers les usagers récalcitrants se multiplient : diverses pénalités, vigiles, exclusion, etc. La multiplication des règlements intérieurs, qui se résument bien souvent à une liste d’interdictions, est également révélatrice de cette défiance de l’institution vis-à-vis des usagers. Une véritable judiciarisation des rapports s’opère.

Actuellement, et depuis bien longtemps, non les services publics ne répondent pas aux vrais besoins de la population. Les services publics fonctionnent pour la plupart au bénéfice des classes sociales les plus favorisées et des entreprises. Au sortir de la guerre, l’objectif était avant tout de relancer l’économie capitaliste et de permettre aux grandes de se reformer. Aujourd’hui cette réalité est criante. L’école est là pour former l’élite, la santé est de plus en plus hors de portée des petites bourses et dans les transports la répression est tellement féroce qu’elle mène les plus pauvres en prison.

Occupons-nous nous-même de nos affaires, recréons des mutuelles et des bourses du travail. L’ Etat, même avec « des services publics de qualité », se fiche éperdument de nos conditions de vie. La solitude, la pauvreté et la difficulté de vivre de beaucoup d’entre nous sont là pour en témoigner. Pour que le cours de nos existences nous échappe moins, prenons-les en main.

C’est dans la grève et par l’autogestion de nos luttes que nous pourrons influer sur notre quotidien

Paris le 16 mai 2008
le secrétariat fédéral

Messages

  • Mais on sait tout ça. Que nous manque t-il alors pour inverser cette dérive suicidaire ? Sans doute de la lucidité pour comprendre la gravité de la situation, un peu de générosité pour faire taire nos égoïsmes et nos réflexes individualistes qui nous aveuglent au point de nous donner l’illusion que nous passerons à travers les mailles du filet, un peu de dignité pour ne plus accepter honteusement l’inacceptable, et un peu de courage pour faire face aux psychopathes assoiffés de pouvoir et d’argent qui sont tout de même les principaux responsables du désastre annoncé si nous ne nous révoltons pas. Il n’est jamais trop tard, mais ne perdons pas trop de temps.
    Le roi est nu c’est le moment.