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Matriarcat

Publie le mercredi 9 février 2011 par Open-Publishing
5 commentaires

Yep !

Notre amitié déposée là et un peu de poésie...

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Matriarcat

Nous sommes nées femmes du ventre de nos mères et nous nous souvenons comme elles, comme les mères de nos mères, des temps anciens où tu venais, homme, avide, t’abreuver du lait tiède qui coulait de nos seins.

Comme nos mères, comme les mères de nos mères et les mères des temps anciens, nous nous souvenons du premier oiseau que tu as percé de tes flèches et que tu as ramené, comme un trophée, pour le déposer à nos pieds ; nous nous souvenons du premier arbre comme nous nous souvenons du premier feu puisque c’est nous qui l’avons allumé.

Nées femmes du ventre de nos mères, comme elles et comme leurs mères avant elles, nous savons que la première fois que tu nous as enchaînées, tu t’es détaché du divin et que depuis tu erres à la recherche la Vérité.

Comme ton père et le père de ton père, tu n’entends pas quand nous te disons que tout ceci est le fruit de tes entrailles, qu’il te faut honorer la terre et la bénir.

Comme ton père et le père de ton père, et tous les pères des temps anciens, tu brandis les armes de la colère, tu agis pire qu’un enfant et malgré cela, tu te hisses, encore et toujours, sur la pointe des pieds, tu surplombes.

Nées femmes du ventre de nos mères, nous portons dans notre chair les luttes de nos sœurs passées, présentes et futures, nous portons les stigmates de tes viols, les brûlures de celles mortes au bûcher, oui, de sœur en sœur, nous faisons et défaisons le compte de tes atrocités et nous parlons d’Amour.

Car comme nos mères, comme les mères de nos mères et comme les mères des temps anciens, nous t’avons porté dans nos ventres comme le plus beau des fruits, nous avons accompagné tes premiers pas, nous avons guetté ton souffle, chassé les peurs.

Nées femmes du ventre de nos mères, nous parlons d’Amour et nous le faisons.

m. pour L’Orchestre Poétique d’Avant-guerre - O.P.A

http://www.myspace.com/orchestrepoetique

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Texte libre de droit, diffusé sous Creative Commons

http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/3.0/deed.fr

Messages

  • Oui,laissons à l’amour la force de retrouver sa juste place dans ce monde ;lorsque quelques rares personnes parlent d’amour aujourd’hui,elles ont tout de suite un petit air ringard,n’est-ce pas ?Et pourtant....sans la réhabilitation de cette valeur universelle,aucun monde plus juste ne pourra émmerger !

  • Encore qu’ici, on ne parle que de l’amour de mère à file et de père à fils ! La difficulté de l’amour est qu’il est un sentiment qui se nourrit de sexe, ou l’inverse et que la correspondance entre la SATISFACTION de l’un ou de l’autre n’est pas toujours au rendez-vous, hélas et que trop peu de gens s’intéressent à cette discordance (discorde dense ? dis-corps-denses ? dis-corps-dansent ?). L’amour d’accord ! mais aussi avec la sexuation : le simple fait d’être doté d’un des deux sexes qui ont comme une "faim" l’un de l’autre et que quasiment tout est fait pour que cette FAMINE se reproduise avec et à travers les filles et les fils !

    • Car l’ANGOISSE que suscite cette FAIM d’amour satisfaite par les corps ET les âmes, est si forte que nul ne veut y pencher sa pensée… sinon qu’en IMAGE !

  • Très jolie, la poésie, mais il ne faudrait pas oublier que des gens comme Margaret Tatcher ou Lynndie England sont aussi des femmes. :(