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Mayotte : En attendant les prochaine condoléances

Publie le lundi 30 novembre 2009 par Open-Publishing

Il y a une semaine, une trentaine de comoriens ont encore une fois péri dans le plus beau et meurtrier lagon du monde. Comme d’habitude, la France a présenté ses condoléances aux familles endeuillées faisant semblant d’ignorer qu’elle est responsable de ces drames. Comme d’habitude, elle a saisi cette occasion pour faire quelques reproches « diplomatiques » à l’Etat Comorien qui est resté imperturbable : « La question, humainement douloureuse, de la circulation des personnes entre l’Union des Comores et l’île française de Mayotte est au centre de nos préoccupations. L’objectif premier du dispositif spécifique de dialogue bilatéral, dénommé "Groupe de Travail de Haut Niveau (G.T.H.N)", créé sur décision commune, en septembre 2007, des deux présidents Sambi et Sarkozy, est d’ailleurs d’en assurer la promotion dans un cadre légal et ordonné »

Un état souverain aurait rétorqué car selon la constitution comorienne et en droit international, Mayotte n’est pas une île française, ensuite le G.T.H.N a été abandonné à cause de la départementalisation de Mayotte.
Qui empêcherait la France de supprimer le visa de la mort, juste pour stopper cette hécatombe ?

Doit-on reprocher la diplomatie française d’avoir fait son travail pour se donner bonne conscience ? En tout cas, ces condoléances lui ont permis d’envoyer plusieurs messages. Elle a fait d’une pierre deux coups.
Dans son message de condoléances, la France condamne les profiteurs de ce véritable trafic d’êtres humains alors que ces « êtres humains » sont traités de façon indigne à Mayotte, pour atteindre à moindre coût le nombre de reconduites à la frontière fixé par le raïs de l’Elysée.

Le chef de la diplomatie comorienne dira qu’il ne peut pas contredire le « grand partenaire » car les intérêts de l’Etat seront menacés.

Depuis l’instauration du visa Balladur, plus de 7000 comoriens sont morts dans le bras de mer Anjouan – Mayotte.

Le député français Jean-Paul Lecoq avait déclaré à l’assemblée nationale française :

« Tant que les contrôles de police institués par les autorités françaises continueront à empêcher la libre circulation des Comoriens sur leurs quatre îles, et que l’énorme différence de développement économique entre Mayotte et les autres entités de la région sera maintenue artificiellement par la France néocolonialiste, nous aurons à déplorer d’autres drames humains »

« Je voudrais aujourd’hui prévenir que Mayotte étant, au regard du droit international, un territoire des Comores illégalement occupé par une puissance étrangère, la France se rend coupable de « déplacements forcés de populations », qui constituent un crime contre l’humanité passible de la Cour pénale internationale. »

Bastoine Charif (Equipe wongo)

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