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Méfions-nous des chiffres, rappelons-nous 2005 !

Publie le lundi 21 août 2006 par Open-Publishing
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A nouveau, comme en 2005, nous allons assister à une véritable bataille de chiffres, aux mensonges les plus éhontés de nos hommes politiques, la main sur le cœur, qui jureront leurs grands dieux qu’ils ont raison, à l’appui de LEURS statistiques, et qu’ils possèdent la vérité. Nous allons encore connaître des batteries de sondages plus contradictoires les uns que les autres qui agrémenteront les soirées pré-électorales, sources inépuisables de toutes les anticipations, extrapolations et cogitations de notre société gallocentriste.
Lors du référendum sur la constitution nous avons assisté non seulement à la confiscation des médias par les partisans du Oui, mais aussi à un « volée » de sondages plus truqués les uns que les autres, pour persuader l’opinion que le Oui faisait largement l’unanimité et allait facilement l’emporter.
Avant que début mai, par un concours de circonstances étrange et inexplicable, on assiste à un renversement complet des sondages donnant le Non largement vainqueur, du jamais vu dans le passé... Tout simplement parce que le business reprenait ses droits et que les instituts de sondage ne pouvaient se permettre de perdre des clients pour avoir fourni des résultats erronés.

Mais les domaines où le combat des chefs par chiffres interposés fera rage, sont ceux de l’emploi et des salaires, qui vont être l’objet de toutes les polémiques, des promesses les plus farfelues, enjeu des prochaines échéances électorales.

A commencer par ce fameux Smic dont nous n’arrivons pas à nous « dépatouiller » tellement nos hommes politiques sont peu doués pour le calcul tout court, trop absorbés par les calculs politiciens.
Après la hausse de 3,05 % du Smic au 1er juillet 2006, celui-ci a atteint 1.254,28 euros brut pour 35 heures (8,27 euros de l’heure). Or, Laurent Fabius comme Sarkozy promettent un Smic à 1.500 euros l’un au cours de la mandature, l’autre au début.
Rappelons que les législatives auront lieu à la fin du second trimestre 2007, et que l’Assemblée nationale sera élue pour cinq ans jusqu’en mai 2012, sauf événement exceptionnel, ce qui signifie qu’à un rythme de 3,05 % par an, le Smic atteindra 1.292,53 euros au début de la prochaine législature et 1.502.04 euros à la fin... excellent calcul Monsieur Fabius !

Pour surenchérir ou se rattraper de leurs incohérences, certains proposent maintenant un salaire minimum à 1.500 euros net, ce qui reviendrait à donner un coup de pouce supplémentaire d’environ 15 % - si on tient compte d’un projet de diminution des charges sur le Smic - ce qui est bon à prendre mais n’est pas le Pérou si on le compare à celui des pays voisins, et dans l’absolu, pour vivre décemment.
En effet, sur les 18 pays (dont l’Allemagne ne fait pas partie) de l’Union Européenne qui ont un Smic, le Luxembourg arrive en tête avec 1.503 euros, puis viennent l’Irlande, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Belgique qui figurent devant la France, sachant par ailleurs que la plupart de ces pays ont des charges sociales moindres.

En ce qui concerne l’emploi, on ne s’y retrouve plus même lorsqu’on analyse les chiffres de l’Insee.
Dans un article du Figaro du 18 juillet 2006 : « Dette publique et emploi : ne soyons pas dupes des astuces statistiques », le journaliste J-P Robin se demande :

« Comment le citoyen ordinaire peut-il se repérer dans le déferlement quotidien des chiffres économiques ? Quiconque se trouve en situation d’informateur, homme politique, économiste ou simple observateur, affronte la même question : avec cette statistique, quelle fibre convient-il de faire vibrer : l’intérêt matériel individuel, la raison citoyenne, le sensationnel ? (...)
Comment se fait-il qu’en France les chiffres de baisse du chômage constatée sur les douze derniers mois soient plus élevés que les créations d’emploi proprement dites ? »

On en connaît les raisons, et en particulier les départs à la retraite massifs des générations du baby boom. Le recul du taux de chômage, satisfaisant en soi, s’inscrit dans un paysage global : moins de chômeurs d’un côté, mais aussi des retraités plus nombreux de l’autre.

« Bien plus que le fatidique chiffre du chômage, le seul indicateur pertinent pour juger de la situation de l’emploi serait à l’évidence le nombre de gens au travail en France. Pour de mystérieuses raisons, cet indice n’occupe jamais le devant de la scène... »

Le chroniqueur du Figaro conclut : « Nous sommes tous victimes de cette foire aux chiffres. Le citoyen est rarement en mesure d’exiger les clés indispensables à leur compréhension. Le responsable politique les subit comme autant de jugements expéditifs. Il est donc constamment tenté de les vider de leur contenu, et les astuces ne manquent pas. »

Attendons-nous encore une fois à ce que les chiffres soient mis à toutes les sauces sans que l’on sache vraiment la vérité. Il suffirait pourtant d’expliquer ce que contiennent ces chiffres, de donner les sources, ce qui éviterait des interprétations subjectives, sauf lorsque ces chiffres traduisent une évidence ( !), en laissant aux citoyens le soin d’apprécier eux-mêmes, d’analyser et de se faire une opinion personnelle à partir des données qui lui sont proposées.

Jacques Rueff disait : « Soyez socialistes, soyez libéraux, mais ne soyez pas menteurs. »

Post Scriptum :
Texte écrit par le correspondant du CAL RMGSC, A. Locussol.

http://www.alternativeunitaire2007....

Messages

  • On peut penser en effet que les départs à la retraite qui commencent à jouer dès cette année et vont jouer de plus en plus peuvent expliquer cette baisse, on y rajoutera ceux et celles qui suivent leur maris ou femmes parce qu’ils ont calculés qu’il auront assez de quoi "vivre" sans prolonger leur vie de salarié(e) : ce qui en dit long sur l’enthousiasme qui règne chez les travailleurs d’une manière générale !
    Dans d’autres circonstances cela s’appelle "voter avec ses pieds " !

  • Encore une fois, ma réponse à cet article a été censurée, alors qu’ ’lle ne présentait vraiment pas un carctère diffamatoire, injurieux, etc...
    Vous qui prétendez défendre les libertés...