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Message de Romano Prodi, président du conseil d’Italie, à Ségolène Royal (+ vidéo)

Publie le samedi 28 avril 2007 par Open-Publishing
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Chère Ségolène, chers Amis,

La France et l’Europe vivent aujourd’hui un grand tournant historique.

Ces derniers mois ont montré qu’il nous faut toute notre énergie pour renouveler nos ambitions pour l’Europe.

Ces derniers mois ont montré aussi la grande volonté des français de retrouver leur enthousiasme, leur envie de participation à la construction d’une société plus démocratique, plus solidaire, plus juste. Je me félicite de cet élan retrouvé, car nous en avons tous besoin pour aller de l’avant.

Chère Ségolène, laisse-moi d’abord, donc, te féliciter pour tout cela. A ce grand résultat, en effet, tu as contribué largement, avec ta façon de concevoir la vie démocratique et tes efforts pour faire de la participation directe une pratique constante et réelle. Je ne doute pas que si tes concitoyens - d’ici quelques jours - t’en donnent l’occasion, tu garderas la même attitude depuis l’Elysée. C’est cette attitude qu’il nous faut, dans chacun de nos pays et - tous ensemble - au niveau européen.

Le message que j’ai pour toi, le message que j’ai pour mes amis socialistes et centristes - pour mes amis français tout court - est simple : je crois que nous, les démocrates et les socialistes - nous, les européens convaincus - devons unir nos forces, nous concentrer sur un agenda commun et donner ensemble un nouveau projet de société à nos concitoyens.

En Italie, nous avons commencé à le faire, et le gouvernement que je dirige est déjà le résultat de cette convergence entre la tradition et les valeurs des socialistes et celles de démocrates.

Dimanche dernière, lorsque les français votaient à Paris, à Bordeaux, à Lille ou à Lyon, les deux partis majeurs du centre-gauche italien, Les démocrates de gauche et La Marguerite, venaient de prendre, à l’issue de leur deux congrès, une décision historique : celle de donner vie, ensemble, à un nouveau Parti démocrate, qui reunira les démocrates, les socialistes, les réformistes, les progressistes italiens.

Je suis convaincu que des nouvelles alliances de centre-gauche peuvent aujourd’hui donner un nouveau dynamisme à la vie politique et démocratique de nos sociétés et de notre Europe.

Elles sont la condition indispensable pour rendre l’Europe plus démocratique, plus politique et, plus sociale.

Vous savez aussi qu’une grande partie de ma vie politique a été consacrée au rapprochement entre certains partis politiques en Italie, dans un esprit d’ouverture, et au service d’une forte ambition européenne. Dans cet esprit, je veux aujourd’hui vous transmettre, en toute franchise, deux messages :

Mon premier message est clair : à travers cette élection, vous allez participer à la rénovation de la vie politique française et au-delà, de la vie politique européenne.

Je mesure les enjeux de votre élection présidentielle, la clé de voûte de vos institutions. Et je mesure aussi les espoirs immenses qui ont été formés dans les candidats et en particulier dans la candidature de Ségolène Royal.

Montaigne disait qu’il faut « frotter son cerveau au cerveau des autres » pour faire avancer la réflexion. C’est ce que nous avons fait en Italie, dans le cadre de notre coalition, et c’est ce que je peux vous souhaiter, pour mieux vous projeter dans le futur.

Mon deuxième message, vous n’en serez pas surpris, concerne l’Europe.

Je suis convaincu et que voudrais que vous le soyez avec moi, que l’Europe demeure notre maison commune, que nous n’en avons pas d’autre, et que nous comptons sur vous pour continuer à la bâtir. L’Europe est celle que nous faisons, et elle sera demain celle que nous voulons, et que vous voulez faire émerger. Nous savons tous que les Français ont une relation parfois complexe, voire passionnelle avec l’Europe, mais le pire pour nous, européens convaincus, serait que l’Europe de demain vous laisse indifférents. Parlez nous, nous vous écouterons et nos pourrons discuter ensemble de projets concrets. Nous avons ensemble à relever des défis communs, en Europe et au-delà. Nous aurons besoin de vous pour le faire.

Au lieu de regarder en arrière, il est temps de se concentrer sur notre avenir commun.

Ce dont nous avons besoin le plus, aujourd’hui c’est de l’imagination, de la créativité, de courage. Des qualités, chere Ségolène, qui ne te font certes pas defaut. Sans cela, nous ne pouvons pas espérer maîtriser un monde qui devient, jour après jour, de plus en plus complexe, amèliorer nos démocraties, recomposer des tissus sociaux déchirés, relancer nos économies dans la justice sociale, gagner les défis de l’intégration.

Chère Ségolène, chers amis français, nous devons inventer ensemble une nouvelle manière de concevoir la démocratie, une manière qui soit plus inclusive, plus directe, plus active, plus proche des citoyens.

C’est par ces nouvelles alliances de centre-gauche, c’est par cette démocratie participative, que passe, aujourd’hui, toute possibilité de faire, à la fois, les reformes dans nos pays européens et la reforme de notre Europe.

Nous sommes proches d’un nouvel élan, d’une nouvelle ambition, d’un futur plus ouvert.

Chers amis français, en tant que démocrate, en tant qu’européen convaincu, je suis avec vous, je suis pour cette nouvelle donne politique, dans nos pays et en Europe.

Vous pouvez devenir ensemble la nouvelle majorité de la France et nous pouvons devenir ensemble, en 2009, la nouvelle majorité de l’Europe.

 http://international.parti-socialis...

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